Je resterai toujours avec toi.

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Peter était rentré le soir du départ de Charlie sans un mot, ni un regard à tante May. Il s'était enfermé dans sa chambre et n'était même pas sortit pour diner. Il avait l'habitude de partir faire sa ronde dans le quartier le soir. Il n'espérait qu'une chose: trouver quelque chose d'extraordinaire à faire faire à Spiderman pour impressionner M. Stark. C'est pour ça qu'il ne manquait jamais une occasion de sortir en cachette le soir, mais cette fois, il n'était pas d'humeur, il ne pensait même plus à Stark, il pensait à Charlie. Il tenta désespérément de la haïr toute la soirée, il rumina encore et encore, se hurlait à lui-même de la détester. Il n'y arrivait pas, il en était incapable, elle était une part de lui. Elle était tout et il avait presque oublié ces dernier temps, sa présence était devenu banal pour lui, comme le canapé dans le salon, enlevé le et vous verrez, plus rien ne sera pareil. Un énorme vide pesant vint aplatir le dos de Peter et le fit presque suffoquer. Il finit par se laisser happer par une tristesse et une douleur immense, et, épuisé par la colère, il s'endormit, recroquevillé dans son lit, pleurant à chaudes larmes.

« _ Je te déteste ! Je te déteste ! Je te déteste ! » hurla-t-il dans son sommeil.

Il était deux heures du matin, quand May déboula en trombe dans la chambre de son neveu. Elle le trouva, endormi, les joues rougis par les pleurs, les yeux clos, le visage crispé, la mâchoire serrée, et les poings refermés sur les draps, tirant ces derniers de toutes ses forces.

« _ Charlie ! cria-t-il si fort que tout l'immeuble se réveilla. Reviens... murmura-t-il cette fois, desserrant sa mâchoire, et cessant de se débattre en vain dans son lit.

_ Peter... Peter réveille toi. » dit, d'une voix douce, May en s'asseyant auprès de son neveu.

Il se redressa, alors, d'un coup sec, sur son lit, en prenant une longue respiration comme s'il manquait d'air. Il haletait, sa poitrine se soulevait si haut que May se mit à paniquer.

« _ Qu'est-ce qu'il se passe ? Je croyais que Charlie était sortie de l'hôpital. » Questionna-t-elle, inquiète, et pour son neveu, et pour Charlie.

Peter se tourna vers sa tante, les yeux embués de larmes. Il s'affaissa dans les bras de celle-ci, et une nouvelle vague de larmes submergea l'adolescent.

« _ Que lui est-il arrivée ? Elle ne va pas bien ? Peter ?! commença, doucement, à s'énerver sa tante.

_ Elle... elle est sorti. Répondit-il.

_ Alors où est le problème ? lui demanda-t-elle, soulagée.

_ Elle est... est... ren... rentrée... elle est rentrée. Lâcha-t-il entre deux sanglots.

_ Rentrée où ? s'interrogea May face au dires incompréhensibles de Peter.

_ En France... dit-il, d'abord à voix basse. Elle est rentrée en France, May ! elle m'a abandonné, comme ils l'ont abandonné. S'écria-t-il en enfouissant encore plus sa tête dans l'épaule de sa tante qui le supportait à bout de bras, ne réalisant pas vraiment ce que son neveu lui disait. J'ai essayé de la détester. Pourquoi je n'arrive pas à la haïr. » Murmura-t-il en pleur, dans les bras de May.

May resta silencieuse, sachant qu'aucun mot se suffiraient à Peter pour effacer sa peine, elle resserra simplement les bras autour de son corps et déposa sa joue sur le haut de ses cheveux. Le pauvre adolescent était en sueur et en pleur. Elle le serra tendrement contre sa poitrine, le berçant légèrement, jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Il était huit heures quarante-cinq, les cours allaient débuter, c'était la rentrée des classes et la première année de Peter et Charlie en secondaire. Le contrat qu'ils s'étaient fixé il y a cinq maintenant, lorsqu'ils avaient six, était encore d'actualité : pas de mentions du frère, ni du père de Charlie, et en échange elle devait regarder tout les films que Peter lui montrerait, sans broncher. Cet arrangement convenait parfaitement au deux partis, mais Peter n'avait jamais cessé de se poser de multiples questions à propos du passé en France de Charlie. Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de briser son engagement, il allait donc devoir faire preuve d'ingéniosité.

Slizy n' PouffyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant