Le bon chemin - Cycle II : Les fioles - Livre V : Chevelure mouvante

Vonou

- Pourquoi vous refusez que je vienne avec vous ?

Ils étaient dans le hangar. Isora avait enfilé un uniforme de Sanguinaire, trouvé dans l'une des chambres à coucher du vaisseau, s'apprêtant à décoller pour la planète Vonou, seul. Akairo, lui, insistait pour l'accompagner, ce qu'Isora refusait catégoriquement :

- Parce qu'il est hors de question de te faire courir davantage de risque ! Tu as déjà la Flotte de GAIA aux miches, je n'ai pas envie d'en rajouter avec les Sanguinaires.

- Mais si vous vous faites tuer là-bas, je serais incapable de me débrouiller seul ! Je suis déjà incapable de tuer qui que ce soit !

- Tu m'as pourtant tiré dessus quand on s'est rencontré.

Akairo semblait surpris par sa réplique :

- C'est vrai ! Mais c'était l'adrénaline qui parlait ! Je vous en supplie, Isora, je n'ai pas envie de refaire une crise de panique en étant seul sur ce vaisseau de malheur en vous imaginant mort.

Isora soupira. Il imaginait le jeune homme en panique face aux dangers qui le guettait. Il finit par accepter :

- D'accord, tu peux venir, mais à deux conditions !

- Tout ce que vous voulez du moment que vous ne me laissez pas seul ici !

- Tu n'enlèveras ton casque de pilote sous aucun prétexte, Hank n'aura pas de difficulté à te reconnaître, et tu resteras dans le véhicule, dans leur hangar, jusqu'à mon retour !

- Quoi ?! Vous me laisseriez seul !

- Tu seras caché dans le véhicule et je ne laisserais aucun Sanguinaire vivant dans le hangar. Je les éliminerais tous jusqu'au dernier, tu m'entends ?!

Akairo hocha nerveusement la tête.

- Va mettre un uniforme, on ne sait jamais. Je t'attends ici.

...

Moins d'une heure plus tard, les radars et caméras détectèrent l'approche d'un petit vaisseau. Ce dernier étant allié, seul un message de signalisation de l'approche du vaisseau fut envoyé à la base Sanguinaire. Le premier cap fut passé. Isora, qui avait emmené la totale, passa sa sacoche à Akairo. Le petit vaisseau ressemblait à un vaisseau chasseur de la Flotte mais le cockpit avait été réaménagé pour un éventuel copilote. Le jeune homme prit la sacoche :

- Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?

- Si tu le peux, il faudrait couper le système de communication de la base, de sorte à ce qu'aucun Sanguinaire de la base ne puisse prévenir qui que ce soit de notre présence.

- ...Pour garder l'effet de surprise ?

- Tu as tout compris.

Akairo sortit l'ordinateur de Seiji et l'ouvrit. Le logiciel de piratage était encore en plein démarrage quand Isora repéra l'entrée du hangar, et s'enfoncer dans le cratère profond qui servait presque de rempart à la base ne le rassurait pas.

Reste calme ! Ils ne sont que seize, les Sanguinaires de l'autre fois étaient bien plus nombreux !

Au fond du cratère, la roche se fendit avant de se séparer en deux portes, dévoilant l'intérieur du hangar. Isora en remercia presque les étoiles que personne ne leur ait pas déjà demandé la raison de leur visite. Il passa en phase d'atterrissage et le petit vaisseau se posa en douceur. Chose qui surprit cependant Isora : il n'y avait personne dans le hangar. Isora regarda un peu partout, à la recherche de caméras de surveillance. Il ouvrit le cockpit et en sortit :

- Reste-là !

Akairo resta bien sagement assis sur son siège et se remit à pianoter sur l'ordinateur. Isora n'avait pris aucune arme à feu, il s'était contenté de prendre sa dague et deux poignards, venir avec la sangle entière aurait éveiller les soupçons. Mais Isora sentait que quelque chose clochait. Il se dirigea vers un ascenseur, qui devait sans doute le ramener à la surface, les sens aux aguets. Les portes s'ouvrirent et Isora entra prudemment dans la cage de l'ascenseur. Il n'y avait que deux bouton : le premier pour descendre au hangar ; un second pour remonter à la surface. Isora appuya sur ce dernier et les portes se referment. Il fit discrètement flotter ses lames dans son dos. Les portes se rouvrirent après une bonne dizaine de secondes. Il entra alors dans une pièce au sol tapissé de vert et aux murs recouverts d'une fine couche de bambou tressé. Il n'y avait personne, ce qui le tendit davantage.