quand tombe la nuit

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Fixant son ouvrage vide
Depuis tant d'heures
Que se mêlent les couleurs
Il se trouve insipide

Son inspiration soudaine
Est repartie avec le vent
Le laissant seul perdant
D'une réflexion vaine

Il rallume son mégot partiel
Ça devait être le dernier
Mais il ne peut y échapper
Y cherchant courage et étincelle

Et puis sans prévenir
Une vague le submerge
Débordant des berges
De ses paupières sans bruire

Il le sait maintenant
Son esprit s'illumine
D'un rire qui contamine
Ses yeux s'ouvrent grand

Sans plus jamais hésiter
Sa main certaine s'empare
Brisant tous ses remparts
De la pointe aiguisée

Lentement il l'approche
De la surface diaphane
Qui d'impatience fane
Où elle s'accroche

Comme une lourde ancre
Au fin fond de l'océan
Il est grand temps
De couler le simulacre

Avec un grand soulagement
Il trace courbes et volutes
Délivrant ses doutes
Qui se déversent allégrement

Ce liquide doucement luit
De ces teintes vielles
Que prend parfois le ciel
Quand s'embrassent jour et nuit

Et puis aussi vite qu'à leur venue
Vague et cigarette s'éteignent
Affalé sur son trône qui règne
L'homme est enfin repu

Il rit en oubliant ses maux
Qui roulaient dans sa tête
Son cœur en y perdant des lettres
Il est libre à nouveau

•☆•

Merci d'avoir lu ce poème ! J'ai cette idée en tête depuis de nombreux mois, et j'ose enfin l'écrire.
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ?
Comment interprétez-vous ces vers ? Il n'y a pas de bonne réponse, mais vos points de vue m'intéressent :)

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