Versus - To the moon and back

Chapitre 3 : Noradrénaline

🎶 Billie Eilish  (With Khalid) - Lovely ➰

Quel entraînement de merde. Sincèrement, quel entraînement de merde. Un jour, un jour, je vais vraiment lui écraser sa tête à cette Diyoza de mes noix. Est-ce qu'elle m'a vraiment puni ? Apparemment je suis plus douée à frapper dans un sac que contre quelqu'un. N'importe quoi, elle n'a pas compris que les coups m'aident dans un sens et que j'en ai besoin ? Ce n'est pas avec le genre d'adversaire qu'elle me pond que je vais progresser, non, je les laisse juste me frapper quelques fois et après je les finis. Mais j'ai BESOIN de ça. Et elle m'en prive, elle me prive de ma chance d'oublier avec ce putain de sac de sable.

Erf.

J'vais juste aller me coucher, j'vais rentrer et aller me coucher.

Il ne me faut que quelques secondes pour ouvrir la porte de l'appartement. Ontari est là, appuyée contre le comptoir de la cuisine en train de manger des céréales.

"Bon appétit." Je lui souffle tout en laissant glisser mon sac sur une des chaises de la cuisine.

"Tu en veux ? Je peux te faire à manger, c'était juste mon goûter en retard."

"Il est 20h30... Mais merci, ça ira, j'vais juste aller prendre une douche et aller dorm.."

Le bruit de la porte d'entrée me coupe, ou plutôt les gloussements qui proviennent de cette direction.

Nous tournons la tête pour apercevoir Raven dont la bouche est collée à un visage que je connais bien.

Anya. Anya est là.

Évidemment les deux ne nous captent pas, s'embrassant de toutes leurs forces, se plaquant contre le mur de l'entrée sans aucune retenue. Et c'est lorsque la main de la blonde se pose sur la poitrine de ma sœur, qu'Ontari décide de se racler la gorge et d'intervenir.

"On vous dérange pas ?" Elle leur demande alors.

Rapidement, Anya se recule d'un bond et le sourire mutin de Rae apparait.

"Nah, on peut faire avec t'inquiète !" Lui dit-elle, alors qu'An vient lui mettre un coup de coude dans l'épaule.

Elle finit par poser son regard sur moi avec un timide sourire. Je ne sais pas quoi penser..  Je suis à la fois heureuse de la voir et en même temps..  Elle se rapproche et je lui tends alors la main. Elle m'attrape l'avant bras mais avant que je ne puisse le lui serrer convenablement, elle me tire contre elle, me donnant une étreinte chaleureuse, une étreinte me rappelant quelques souvenirs joyeux, un peu trop joyeux d'ailleurs. Et puis tout remonte à la surface. Je finis par me reculer, plus rapidement qu'elle.

"Ça fait du bien de te voir Lexa." Ajoute-t-elle avant que je ne me dirige vers mon sac.

"Ouaip, moi aussi. Bon séjour parmi nous." Je lui réponds simplement et récupère mes affaires pour partir vers le couloir.

"Qu'est ce qu'elle a ?" J'entends Anya murmurer ces paroles mais je ne veux pas écouter la réponse de mes colocataires, alors je referme la porte de ma chambre et m'isole à l'intérieur.

Je me rends compte de ma colère à présent. Je me rends compte que je lui en veux aussi.. Un peu. D'avoir pris la défense de Clarke, de l'avoir poussé, tout comme Raven, à m'éloigner d'elle. Je ne leur en ai pas vraiment fait le reproche, je ne me suis pas concentrée sur elles.. Mais maintenant que les deux sont là, je n'arrive pas à me sortir de la tête le fait qu'elles aient comploté pour que j'en arrive là. C'est peut-être exagéré j'en sais rien, mais déjà que j'ai beaucoup de mal à m'attacher et à faire confiance.. Tout ça, ça a fait beaucoup d'un coup. Je ne sais pas combien de temps cela leur a pris, si elles ont commencé à parler, ensemble, toutes les trois de MON avenir, bien avant le geste de Clarke.. Combien de temps ? Combien de temps elles m'ont caché ça ? Ma soeur, ma meilleure amie, et la fille dont j'étais folle amoureuse. Les trois personnes les plus importantes de ma vie m'ont menti, toutes en même temps. Je sais qu'elles ne l'ont pas forcé à agir, je le sais mais elles étaient au courant.. Raven me l'a dit, sûrement pour déculpabiliser Clarke mais finalement.. C'est limite pire. Comment je peux refaire confiance alors que je sais que ces deux là ont choisi de me cacher une vérité qui, sincèrement, ne concernait que moi.