Chapitre 15. Color Esperanza (Couleur Espérance)

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«...Se que hay en tus ojos con solo mirar

que estas cansado de andar y de andar

y caminar, girando siempre en un lugar ...»

[«... Je sais ce qu'il y a dans tes yeux, avec un seul regard,

que tu es fatigué de beaucoup marcher

en tournant toujours dans un même lieu ...»]

***

Mardi 3 janvier 2023, 6h10 sur l'île

Les six naufragés venaient de passer leur première nuit ensemble sur l'île mystérieuse. L'expérience d'un sommeil les pieds dans l'eau - ou presque, bercés par la brise marine, sous une chaleur tropicale encore accueillante, loin des bruits de la civilisation, aurait été, dans d'autres circonstances, une agréable anecdote à raconter sur les murs de leurs comptes QuickLook. Malheureusement, ils étaient cette fois déconnectés d'Internet.

Maombi et Stacey furent les premières à se réveiller. Maombi, une fois encore à cause de la forte lumière du jour, son éternelle ennemie. Stacey, par le chant d'une nuée d'oiseaux qui surveillaient les inconnus à prudente distance, lançant des petits cris de désapprobation envers ces nouveaux colonisateurs de leur terrain favori pour la période des amours qui commençait. Les deux femmes se levèrent, curieuses, essayant de les attirer avec des sifflements et des gestes improvisés.

— Voilà enfin le petit déjeuner qui frappe à notre porte ! dit Wen qui venait aussi d'ouvrir les yeux.

— Vu le peu de chair qu'ils ont collée aux os, vous risquez de passer toute la semaine à chasser ces pinsons pour nous remplir la panse ! ironisa Mark, réveillé davantage par le bavardage des filles que par le chant des oiseaux.

— J'oubliais que vous étiez un fin connaisseur de la flore et la faune mondiale, répondit Stacey admirative, c'est donc des pinsons ces petites bêtes? Elles viennent de quel coin de la planète ? Cela nous aiderait à deviner notre emplacement, n'est-ce pas ?

— Malheureusement non, ces espèces sont présentes un peu partout dans le monde.

Mark resta silencieux afin d'éviter de nouvelles questions embarrassantes. Maintenant que le groupe avait trouvé suffisamment de ravitaillement pour s'assurer quelques semaines de survie, leur énergie se focalisait sur la reconnaissance de l'île, et sur les moyens de communication avec l'extérieur. Et bien sûr, à deviner qui avait le plus d'informations sur les circonstances de leur enlèvement.

Tous leurs échanges pouvaient rapidement dériver vers un interrogatoire en bonne et due forme, notamment lorsque Kevin et Wen intervenaient.

Bae finit par se réveiller, suivi par Kevin dont le premier réflexe fut de procéder à un rapide comptage du groupe pour vérifier s'ils étaient au complet. Depuis la veille, il avait passé en revue l'historique des événements, commençant à connecter au mieux les pistes dont il disposait.

Tout le ramenait à la conversation qu'il avait eu le soir de Noël à son domicile avec la Capitaine Bichon, présente dans son salon et Fañch Caradec au bout du fil. C'est à ce moment qu'il avait appris que Stacey Brookhart et Maombi Niombella jouaient un rôle primordial dans l'Opération Pandore, et leur présence dans cette île prenait de plus en plus de sens.

Les nano-puces cérébrales étaient le dénominateur commun entre Stacey et Maombi. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir retrouvé Flavia sur cette île?

Dans le patio de PandoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant