One shot

Crow

°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°

  L'oiseau noir survolait la plaine d'un vole calme, scrutant d'un air détaché les hommes se combattant en contrebas. Il plana jusqu'à un petit camp de fortune où certains blessés avaient trouvé refuge et se posa sur une branche à moitié cassé en croassant... aucuns humains ne prêta attention à lui, un corbeau sur un champ de bataille n'était pas surprenant et ils avaient mieux à faire que de regarder cet oiseau noir de malheur!

  L'animal observa quelques instant les soldats avec un brin de pitié au fond des yeux puis reprit son envole, ne trouvant pas ce qu'il cherchait. Il continua d'observer les combats incessant depuis le ciel azur en y formant des cercle parfait pendant plusieurs minutes avant de partir se mettre à l'ombre dans un  arbre sur une branche assez basse.  Il n'eut pas le temps de pousser un croasser qu'un filet le prit au piège, soulever devant le visage d'un homme au cheveux gris et possédant une grande balafre sur le côté droit du visage.

<<-Alors, corbeau... Tu te reposes pendant que ton maitre travail?>>

  L'homme lâcha un sourire puant au nez du corbeau et se retourna vers deux autre hommes à cheval, lança le corbeau piégé à l'un puis remonta sur sa selle et sans plus de cérémonie donna un coup de talons dans les flancs de l'animal qui partit au galop suivit de ses deux compères.

  L'animal noir resta calme les deux heures de trajet, se contentant de regarder ses ravisseurs et le paysage défilant sous ses yeux vairons comme si tout l'indifférenciait. Il ne fit aucun mouvement quand l'homme au cheveux gris le sortit du filet et lui attacha la patte à une caisse, ni quand il lui posa une gamelle d'eau fraiche et une autre de graines. Il réagit seulement quand l'homme prit la parole... prononçant un nom qu'il ne voulait plus entendre.

<<-Alors, où est Sulfnir?>>

  Le corbeau releva la tête surprit mais fit mine de rien et s'occupa de son plumage, s'arrêtant quand l'homme reprit....

<<-Je sais que tu n'est pas un simple animal ne pouvant que crailler... Matld.

-Que voulez vous?, demanda l'animal d'une voix calme.

-Je veux Sufnir. Je sais que tu est son compagnon, tu sais donc où il est et où il va...

-Sufnir? je ne sais pas où il est et ça ne m'importe peu!, cracha l'animal sans une once de sympathie.

-Oh, le corbeau s'est disputé avec son humain? Tu devrais nous dire ce que tu sais alors...

-Vous devriez chercher sur les champs de batailles, c'est son domaine après tout.

-Vois-tu, corbeau, nous en avons marre d'aller de guerre en guerre sur tout le continent...  Attraper son compagnon nous paraissait être une bonne idée, mais si tu n'es plus avec nous avons aucun intérêt de te garder en vie!, l'homme sortit son arme et pointa le bout de la lame sur le corbeau.

-Pourquoi ne pas en finir tout de suite alors?, répondit le corbeau avec un air de défi>>

  L'homme entama son geste mais une lame lui entailla le bras avant qu'il ne le finisse, le fessant lâcher un râle de douleur et son arme et avant même qu'il ne dise un mot son ventre fût transpercé de part en part, quand le corps sans vie tomba au sol il pût voir son sauveur. Un homme grand au cheveux brun et aux yeux d'un vert intense magnifique, le corbeau fut pétrifié face à lui et ne se réveilla qu'au moment ou l'homme venait de lui détacher la patte et s'apprêtait à le prendre entre ses mains.

<<-Ne me touche pas!, cria l'animal en reculant d'une poussé d'aile.

-Matld... fait pas l'enfant...

-J'ai pas besoin de ton aide! tu m'as laissé tombé, maintenant va à tes guerres!, répondit le noiraud furieux.

-Matld, je fessais ça uniquement pour t'aider.

-Tu m'as laisser dans cette bataille... tu m'as abandonné alors laisse moi.

-Mais, Matld...>>

  Le corbeau ne laissa pas le temps à l'humain de finir sa phrase et s'envola rapidement, il monta haut dans le ciel, l'humain continuant de l'appeler sans relâche, et vola le reste de la journée sous le ciel azur. Il arriva au dessus d'une forêt luxuriante et descendit zigzaguer entre les branchages jusqu'à distinguer une maison au loin, il accéléra encore jusqu'à arriver devant la grande maison en bois puis se posa sur le rebord de la fenêtre ouvert, fenêtre donnant sur un petit salon. Une main fripée et abîmée par le temps vint caresser le haut du crâne du corbeau.

<<-Alors, tu en as mit du  temps pour rentrer... Je me suis fait un sang d'encre.

-Je sais GranMa, désolé... Je ferais attention à l'avenir.

-J'espère que rien de grave n'est arrivé?

-Non, j'ai voulu aller voir le champ de bataille le plus proche... Ils ne viendront pas ici, nous sommes tranquille!, s'écria le corbeau content d'apporter cette nouvelle à la vielle dame.

-Tu n'étais pas obligé mon petit, va vers Neptune et Shardy, je vais t'apporter de quoi te restaurer. Bon retour à la maison Matld>>