chapitre douze

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Ils avaient choisi un grand final. Un dernier braquage qui serait le plus grand et le plus exceptionnel. Le dernier avant de prendre la fuite pour disparaître et se faire oublier, rien que tous les deux. Il avait choisi la banque. Une grande banque dans laquelle ils décrocheraient le pactole, comme on le disait si bien. Ils ne porteraient aucun masque. Tout le monde les connaissait, alors pourquoi se cacher ? Ils avaient planifié leur plan avec un grand sourire aux lèvres. Ils étaient fiers d'eux, de leur parcours, de ce qu'ils étaient désormais. Des criminels.

Leur relation n'avait toujours pas changé. Ils avaient cherché à oublier ce moment dans la voiture encore et encore. Personne n'avait cherché à en parler. Alors, ils étaient restés des amis, malgré leurs sentiments. Ils avaient tout laissé tomber, sans savoir qu'une nouvelle chance, il n'y en aurait jamais.

« - On entre dans la banque. Toi, tu t'occupes des personnes à l'intérieur. Moi, je vais voir les gardes pour qu'ils ouvrent le coffre. Si jamais il y en a un qui te prend la tête, tu tires. Pendant ce temps-là, je prends l'argent du coffre et dès que je te fais un signe. On part en courant. Ca sera rapide, et on aura récupéré plein d'argent. On aura la belle vie ! »

Assia hocha délicatement la tête alors qu'ils venaient garer la voiture dans une rue sombre pour pouvoir, suite au braquage, courir jusqu'à celle-ci et quitter cette ville stupide en étant totalement riche. Ils avaient tous les deux choisi leurs armes, Assia portant ce fameux couteau à la cheville, au cas où. Alors, quittant la voiture, ils partaient tous les deux vers cette fameuse banque, qu'ils avaient surnommé « leur liberté ».

« - On y va ?

- On y va. » Ils se prirent la main, courageux et amoureux.

Lorsqu'ils arrivèrent face à la porte de la banque, ils entrèrent alors qu'Assia venait braquer son arme sur le banquier. « - Tout le monde à terre ! » Tout alla très vite. Le regard foudroyant, Assia se plaça au milieu de tous les clients de cette banque, braquant son arme sur ceux-ci pour les empêcher de bouger. « - Je n'hésiterais pas à tirer. » Elle grogna, tournant le regard vers le basané qui menaçait un garde alors que celui-ci se débrouillait pour ouvrir le coffre qui détenait tout l'argent. « - Si vous restez tranquille, vous en sortirez vivant. »

« - Ouvre ce putain de coffre, sinon je te jure que je vais faire exploser ton cerveau. » Le garde tremblait, et de sa place, Assia aurait pu remarquer qu'il pleurait. Il allait peut-être mourir. Quelqu'un dans cette ville perdrait son père, ou son mari, ou son fils. Mais ça, Assia s'en foutait, elle était sans pitié. Elle avait tout perdu, et personne n'avait su l'aider, à part le métis. Alors pourquoi aurait-elle eu pitié ?

Soudain, alors que la porte du coffre s'ouvrait délicatement, des sirènes retentirent, glaçant le dos de la brune. Elle posa son regard sur la porte, des voitures de police arrivaient à une vitesse incroyable, la laissant sans voix. Tout allait se finir, maintenant.

A partir de ce moment, tout se passa très vite. Assia perdit tout contrôle, laissant tomber son arme au sol. Le basané, alerté lui aussi, tua le garde d'une balle sur la tempe avant de se retourner vers la jolie brune. Ses yeux s'écarquillèrent en la voyant immobile. A quoi jouait-elle ? « - Assia, cours ! Fuis ! Ne reste pas là ! »

Assia tourna le regard vers celui qu'elle aimait, mais à peine eut-elle entrouvrit les lèvres qu'une balle percuta sa poitrine. Pan. Le corps de la brune bascula vers l'arrière alors que le métis ne pouvait s'empêcher de crier le nom de celle-ci.

« - Assia ! » Il accouru vers elle, lâchant son arme par la même occasion. Il s'assit à ses côtés, regardant autour de lui. Ils les regardaient tous, sans savoir. « - Non, je t'en supplie... » Il se plaça contre un comptoir, dépliant ses jambes et venant placer la tête de la brune sur ses cuisses. Durant quelques secondes, il prit le temps de l'examiner. Un liquide rougeâtre s'échappait du pull de la jolie brune. Elle s'était prit une balle, une vrai, et elle aussi, elle allait mourir. « - T'as pas le droit de partir, me laisse pas.. »

Une larme se fraya un chemin sur la joue du métis. Il pleurait. Assia, elle, observait la scène avec le peu d'énergie qu'elle avait encore. Il était magnifique, même lorsqu'il pleurait. Ses yeux, pleins de larmes. Sa barbe de trois jours qui le rendait si craquant. Elle l'aimait. « - Z-Zayn.. Je vais mourir ? » Les larmes lui montèrent aux yeux aussi. Elle souffrait, sa poitrine lui brûlait. Elle ne souhaitait pas mourir dans ces conditions. Elle l'aimait beaucoup trop.

« - Tout est de ma faute.. Assia, je suis tellement désolé.. J-je.. Ne ferme pas les yeux, mon bébé, j-je suis désolé.. » Il regarda de nouveau autour de lui. « - Putain, appelez les pompiers ! Elle est en train de mourir. » Pourtant, personne ne daigna bouger. Il allait recommencer à crier, mais Assia plaça son index contre les lèvres du basané.

« - Je t'aime.. » Elle avait prononcé ça un en un souffle, sans savoir que ça serait le dernier

Zayn ne sut quoi répondre. Alors, sans attendre une seule seconde, il plaqua ses lèvres contre celle de la jolie brune, profitant de leur dernier instant ensemble. C'était la fin. Les larmes dévalaient les joues du brun. Il souffrait, lui aussi. Il se détacha d'elle pour murmurer : « - Je t'aime Assia, plus que tout.. » Il déposa un doux baiser sur ses lèvres avant de relever la tête.

Ses yeux étaient clos, pour toujours. « - Mon amour. » avait-il murmuré avant de la laisser s'envoler.

criminal lovers // zmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant