Chapitre 8

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Mikasa ne cessait de se retourner dans son lit. Son bien ? Comment un homme aussi froid et distant avec les autres pouvait-il bien se soucier du bien-être de ses subordonnés. Surtout d'elle qui avait de nombreuses fois montré son animosité envers son supérieur. Elle était troublée et ne comprenait pas ses agissements récents. Deux fois il l'avait surpris entrain de braver l'interdit et pourtant il ne l'avait pas sanctionné et s'était même montré compatissant avec elle.

Était-ce de la compassion ou de la pitié ?

Dans le cas échéant, elle n'en voulait pas. Elle avait déjà bien à faire avec le regard de ses camarades à chaque fois qu'elle pénétrait dans une pièce, elle n'avait pas besoin qu'un homme aussi exécrable que lui s'y mette. Elle lui était certes reconnaissante de l'avoir secourut mais cela ne lui donnait pas le droit de la prendre en pitié.

Mikasa se fit alors la réflexion que les yeux de son supérieur n'affichaient pas la même lueur que celle de ses camarades. Non, ce n'était définitivement pas de la pitié que le Caporal avait envers elle. Il dégageait une aura de bienveillance ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Il avait l'air de comprendre d'une certaine façon l'horreur qu'elle avait vécu et qu'elle vivait encore lorsqu'elle fermait les yeux. Elle ne savait pas pourquoi mais il semblait malgré leurs différents être le plus à même à pouvoir la soulager de ses peines.

Mais ça, elle ne voulait pas se l'avouer.

Cela reviendrait à admettre qu'elle avait besoin d'une épaule sur laquelle se reposer et elle voulait éviter à tout prix de reconnaitre sa souffrance et son immense besoin de soutien.

Elle n'arrêtait pas de se ressasser l'échange qu'elle avait eu plus tôt avec son supérieur. Non seulement il ne l'avait pas sanctionné mais il lui avait donné comme ordre de toujours venir le voir lorsqu'elle voulait s'entraîner. Il lui avait cependant assuré que si cet règle n'était pas respecté, elle serait très lourdement punie. Mais la jeune femme n'avait pas compris la demande de son supérieur et ne la comprenait toujours pas. Pourquoi le Caporal voudrait-il assisté à des entraînements clandestins ? De plus, le fait qu'il soit là tout le temps lui enlevait la possibilité de se défouler et de laisser sa haine et sa peine s'envoler. Elle s'était contenté de hocher vaguement la tête et il lui avait ordonné de retourner dans son dortoir, ce qu'elle avait fait en se triturant l'esprit.

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A l'aube, Mikasa avait déjà enfilé son équipement tridimensionnel et se tenait dès à présent devant le bureau de son supérieur. Cela faisait cinq bonne minutes qu'elle hésitait à toquer. Elle ne voulait pas qu'il la suive lors de ses entraînements mais elle ne voulait pas avoir de représailles non plus. Elle soupira un bon coup avant d'abattre son poing sur le bois de la porte. Cette dernière ne tarda pas à s'ouvrir, laissant apparaitre derrière elle le Caporal déjà équipé. Il ne dit rien et se contenta de se diriger vers le terrain d'entraînement suivi de près par sa subordonnée déjà irritée par la présence du noiraud. 

En voyant son équipement, Mikasa se demanda si son supérieur allait s'entraîner avec elle. Elle se questionna alors sur les raisons qui le pousserai à vouloir passer du temps avec une de ses subordonnés, lui qui semblait n'aimer que la solitude. Son attitude n'avait pas de sens à ses yeux et cela l'agaçait davantage. Il y avait trop de questions sans réponses dans son esprit déjà bien trop occupé et elle n'arrivait pas à résoudre ces énigmes insensées.

Ils arrivèrent finalement sur le terrain d'entraînement et Levi s'arrêta puis regarda la brune, toujours sans un mot. Une nouvelle fois, cette dernière ne compris pas son comportement mais se contenta cette fois-ci de balayer cette incompréhension d'un revers de la main avant de s'élancer dans les airs grâce à son équipement. Le bruit des grapins s'agrippant aux arbres indiqua à la jeune fille que son supérieur la suivait. Mikasa enclencha une sorte de chronomètre et activa son équipement pour s'attaquer au parcours d'entraînement avec une seule idée en tête : celle de battre son record pour toujours repousser ses limites. Le Caporal la suivit avec aisance malgré la vitesse de la brune et l'observa faire. Ses coups étaient bien trop violents et elle manquait de briser ses lames sur chaque représentation de nuque sur laquelle elle s'acharnait.

A la fin du parcours, elle ne parut pas satisfaite et recommença encore et encore sous les yeux attentifs de son supérieur. Son corps lui faisait mal et elle commençait à manquer sérieusement d'énergie, n'ayant pas manger depuis une bonne journée, mais elle refusait de s'arrêter quand bien même son record était battu. Ses coups devenaient de plus en plus faibles et cela n'échappa pas à Levi qui se rapprocha de la brune. La vision de cette dernière devint soudainement trouble et ses membres la lâchèrent. Levi se précipita de venir la rattraper avant que son corps ne touche le sol et se posa à côté d'un arbre, la soldate toujours dans les bras.

«- N-ne m-me touchez pas...v-vous n'av-n'avez p-pas le droit..., prononça Mikasa d'une voix faible et en se débattant très légèrement, les yeux clos.

- Ce n'est que moi, Levi, Mikasa. Plus personne ne te fera plus de mal, répondit le noiraud avec une douceur qui lui était inconnu. »

Il posa délicatement le corps de la brune sur le sol et s'agenouilla à ses côtés. Il faisait attention à tous ses mouvements lorsqu'il la touchait pour vérifier que son poul et sa respiration étaient corrects. Il déposa le dos de sa main sur son front et constata que ce dernier était brûlant. Il était vrai que plus personne d'extérieur ne lui ferait du mal mais il était faux de dire que personne ne lui faisait du mal. Elle-même était devenue son propre bourreau, comme si ce qu'elle avait vécu était de sa faute. Levi dégagea quelques mèches de son front, attrapa un bout de tissu et de l'eau qu'il avait pris avec lui et l'humidifia. Il le posa ensuite sur son front en espérant que cela ferait un peu chuter sa température corporelle qui était trop haute pour le moment. Mikasa semblait en pleine douleur, qu'elle soit physique ou morale, et le noiraud s'en voulut presque de ne pas pouvoir l'aider plus en cet instant. Il regrettait également de ne être intervenu plus tôt alors qu'il avait très bien vu que la soldate s'épuisait pour rien, seulement pour se punir de quelque chose dont elle avait seulement été la victime.

«- Est-ce que...la douleur finit...par partir ? marmonna la brune en tournant la tête vers le Caporal sans ouvrir les paupières.

- On finit par l'accepter en tout cas. Je pense qu'elle ne part jamais vraiment. Elle fait partie de notre vécu, il faut accepter de ne pas aller bien pour connaître de meilleurs jours. Elle te rendra plus forte lorsque tu auras pris le dessus sur elle. Cela peut être long et ça le sera sûrement mais je ne doute pas qu'un jour tu iras bien. Mais peut-être qu'il te faudrait un appui pour cela, répondit Levi en posant sa main sur le tissu trempé. »







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Un nouveau chapitre ?! Mais est-ce que je reviendrai productive ?! Non plus sérieusement, j'ai beaucoup d'inspiration pour cette ff en ce moment donc tant mieux. J'espère qu'elle vous plaît toujours, n'hésitez pas à me faire des retours !
Bye ~

margotlme

Ce jour-là, l'humanité s'en est souvenue... [SnK LeviXMikasa]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant