Potter en vrac

Faux sourire #2

- Rhéa ? Grouille, tu vas finir en retard en sortilèges !

- CÉDRIC !

Rhéa se redressa brutalement du fauteuil où elle s'était assoupie. Elle avait entendu sa voix. Elle en était persuadée. La jeune Poufsouffle regarda frénétiquement autour d'elle avec espoir mais ne vit que son camarade, Ernie Macmillan, un sac sur le dos, prêt à aller en cours.
Déçue, Rhéa se laissa retomber dans son fauteuil en soupirant.

- Je..je vais dire que t'es malade, dit Ernie, passablement mal à l'aise, se passant une main sur la nuque. À plus.

Et il laissa Rhéa seule dans la salle commune de Poufsouffle. Elle se sentait un peu mal de rater ses cours de cette manière mais elle n'avait vraiment pas la foie d'y aller aujourd'hui.
Rhéa ferma les yeux, l'esprit ailleurs.

C'était un peu de cette manière qu'ils s'étaient rencontrés, Cédric et elle. Au début de sa première année, la nouvelle Poufsouffle n'avait pas encore eu l'occasion de se faire des amis. Ce matin là, elle était descendue tôt dans la salle commune pour finir son devoirs d'histoire de la magie à temps mais s'était rendormie sur ses plumes et ses parchemins incomplets. Aucun autre Poufsouffle n'avait eu la motivation de la réveiller et Rhéa aurait sûrement raté son cours de potion si Cédric n'était pas intervenu.
" Hey miss, si tu veux sécher les cours, essaye quelque chose de plus discret que de ronfler devant tout le monde."

Rhéa soupira. Il s'était passé tellement de choses depuis.
Elle somnola et se replongea dans ses souvenirs. Elle revoyait le visage de son meilleur ami aussi bien que si elle avait été dans la pensine. Elle se souvenait de sa voix, sa démarche, son rire. Enfait non. C'était carrément mieux que la pensine.

Rhéa se crut de retour des années en arrière.
C'était en fin d'un après midi d'été, au bord du lac. Elle était en deuxième année alors que lui, Cédric, venait de terminer ses buses sans aucun mal. Ils s'étaient posés ensemble, trempant leurs pieds dans l'eau, histoire de se détendre après cette période d'examens intense. Alors qu'ils riaient ensemble, Rhéa se stoppa soudain, une pensée lui traversant l'esprit.

- Oh bordel mais je t'ai pas dit mon petit Ced' !

Il haussa un sourcil
- Quoi ? Quand quelqu'un commence une phrase par "je t'ai pas dit" c'est que ça pue le commérage intensif alors je flippe ou..

- J'ai eu mes premières règles ! répondit-elle, toute excitée.

- Euh d'accord..Et t'es contente ?
Il la regardait avec des yeux ronds

- Ça veut dire que je vais pouvoir donner la vie, c'est beau. Je vais enfin tester tous les sorts de protections qui sont inscrits sur les prospectus dans le bureau de Mrs Pomfresh. Parcontre si je me plante sur ces sortilèges, j'imagine pas le carnage que..

- Rhéa, la coupa Cédric en ayant un rire gêné. Je ne suis pas sûr que je sois la personne la plus appropriée pour ce genre de situation..

- Tu te fous de ma gueule ? Tu es mon meilleur ami, tu es la personne la plus appropriée pour toutes les situations !
Je suis une femme maintenant. T'allais quand même pas passer à côté de ça.

Cédric sourit tendrement, d'une part, exaspéré par le petit air de supériorité que se donnait Rhéa mais surtout touché de la confiance que cette dernière avait, une fois de plus, envers lui.

~

Rhéa s'était effondrée dans les bras de Cédric. Elle était venue le rejoindre dans son dortoir une demie heure plus tôt, à la fin des cours. Elle pleurait tant qu'elle le pouvait aux côtés de son meilleur ami alors qu'elle avait passé cette dernière journée à retenir ses larmes et s'efforcer à ne rien laisser paraître devant les autres élèves de Poudlard. Elle était maintenant dans un état pitoyable. Cédric caressait doucement ses cheveux pour l'apaiser en attendant patiemment qu'elle lui révèle la cause de son mal-être. Il ne voulait pas la presser, encore moins lui mettre la pression. Il savait que si elle était venue le voir c'était pour lui dire ce qu'elle avait sur le cœur. Peut importe qu'il doive attendre une heure encore avant que Rhéa ne crache le morceau, elle avait un besoin apparent de lui alors il serait là pour elle, et toute la nuit si il le faut.