Recueil

Cœurs dansants

C'est les bras ballants que Jean rentra chez elle. Ce soir elle avait fait tout ce qu'elle pouvait, pourtant rien n'avait changé. Elle retira son long manteau ainsi que ses chaussures avant de se rendre dans sa chambre. Là, elle enfila une nouvelle tenue, encore aucun moldu ne l'avait vu vêtue de cette manière. Chemise d'un rouge sombre, pantalon d'un noir si profond, veste noire ainsi qu'une paire de bottine noire à talon. Elle cacha sa baguette entre sa peau et son pantalon, puis prit une poignée de cendre qu'elle laissa s'échapper avec un sortilège une fois positionnée dans sa cheminée.

Sur cette action, un nouveau monde apparut, un monde dans lequel le ciel était en feu et où l'eau apparaissait de toute part sans jamais mouiller personne. La sorcière fit quelque pas en avant, le menton haut et le regard droit. C'est en approchant la porte d'une échoppe qu'elle baissa la tête pour murmurer c'est quelques mots : 

"Le monde prend feu ce soir."

S'ouvrit alors la porte qui semblait auparavant verrouillée. L'endroit était somptueux, comme si un Roi vivait ici. Des ornements en or de route part, des rideaux au couleur du chemisier de Jean, un lustre avec ce qui semblait être du diamant, et enfin des fenêtres qui prenait toute la hauteur des murs pourtant si haut. Les passants ne semblait pas savoir que cette demeure existait, elle était comme protégée par un sortilège.

Dans le fond de la pièce se trouvait un jeune homme également habillé d'un long manteau noir, ses cheveux blond étaient courts et semblaient caresser légèrement sa nuque de ses boucles. Il fit trois pas en avant et tendit le bras comme attendant Jean de lui prendre la main, ce qu'elle fit. Le jeune homme posa délicatement sa main sur la hanche de la jeune sorcière avant de la faire tourner doucement. Jean lâcha sa tête en arrière se laissant fermer les yeux et sourire comme si le plafond le méritait plus que son cavalier. Indirectement bien sûr, c'était à lui que cela s'adressait.

Ainsi, ils dansèrent tandis que la lumière du lustre diminuait petit à petit. Ils s'aimaient, mais ça aucun des deux n'osait se l'avouer, ils passaient simplement leur temps à se sourire niaisement chaque fois que leurs regards se croisent à nouveau. Jean relava la tête, et dans un élan de curiosité, sans ne vraiment savoir pourquoi, elle caressa de sa main la joue du jeune homme et serra légèrement le coin de ses lèvres avec son pouce. Le pouls du jeune homme semblait s'être arrêté puisqu'il fixait Jean sans dire un mot, comme si dans ses yeux se trouvaient toutes les réponses de l'univers mais qu'il était incapable de les lire.

"Colas..." Prononça-t-elle.

Il déglutit avec difficulté avant de voir ses joues se teindre de la même couleur que les rideaux. C'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. Il resserra son étreinte parce que son corps semblait éprouver une attirance bien plus grande que d'habitude. Jean semblait avoir le souffle coupé de ce rapprochement si brut. Elle rapprocha alors un peu plus son visage du sien, son nez touchait à présent celui de Colas. Une telle pression envahissait la pièce qu'à chaque instant elle menaçait d'exploser, et tout comme la pression Jean et Colas se laissèrent aller à l'expression de leur passion, ils explosèrent en un baisé fougueux et tendre témoignant d'années et d'années d'attente, de retient et de frustration. Jean pouvait enfin connaître ce goût qui l'intriguait temps, et Colas pouvait enfin commencer à mémoriser ses contour d'une autre manière qu'avec les yeux.

La lumière s'éteignit sur les deux nouveaux amoureux qui pouvaient enfin profiter de leur libération passionnelle. Tout en tendresse et en violence. Certain raconte encore aujourd'hui que c'est ce jour qu'est né le mythe de la brume rose de la passion faisant explosant en chaque lieu où elle était assez approvisionnée.