CHAPITRE 2

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- Non, mais j'hallucine !... Gwenn ? Sérieusement ?!

Et là, j'entendis le verrou de la porte s'ouvrir, et la porte, à son tour, s'ouvrir. Je le vis, après deux ans, peut méconnaissable. Une barbe de trois jours sur son visage, ces cheveux faussement teints en blond. Ce qui m'avait marqué, c'était son visage serré de me voir. Nos regards se croisaient, et cela, était dur de tenir mon regard dans le sien. Ce moment me parut être des heures, mais je fus couper de mes pensées lorsque je sentis son corps contre le mien. Il me serrait contre lui d'une force, j'entendis un sanglot venant de sa part.

- Mais que fais-tu, là ? Pourquoi je n'avais plus de nouvelles ? J'ai beaucoup trop de questions, Gwenn. Me disait-il en me lâchant et en me regardant avec ces yeux pleins de sanglots. Rentre, rentre ne reste pas dehors. 

J'avais l'impression qu'aucuns mots ne pouvaient sortir de ma bouche. Je rentrais à mon tour dans cet appartement qui m'était si familier. Je longeais l'entrée du regard, rien n'avait changé comme l'impression que l'appartement était coincé dans le temps. Je déposais mes affaires au sol, et longeais les murs jusqu'au salon. Et là, de même, rien n'avait changé. Les meubles, les cadres... Rien. 

- Bon c'est un peu le bazar, tu me pardonneras. Tu sais très bien que je suis pas du style à aimer le ménage. 

- L'appartement n'a pas changé. C'est tellement étrange de me retrouver, là. 

- Oui, je n'osai pas touché les meubles, au cas où... tu revenais. Tu es partie d'un coup, sans que personne ne sache, je pensais que tu étais morte. Je t'en voulais tellement, Gwenn. J'ai besoin que tu m'expliques. J'ai besoin de tout savoir, tu as toujours été là pour moi. Dans les bons et mauvais moment, lorsque j'ai été rejeter par ma famille tu étais là. Pourquoi ne m'avoir rien dis ?  

Je le regardais, et j'avais l'impression de nous revoir lorsque nous avions quitté le lycée. Nous avions  été au lycée ensemble, et dès que l'on s'était vus : un coup de foudre. Une alchimie s'était créée. Beaucoup pensait que nous étions en couple, ou du moins secrètement amoureux. Sans savoir que Rémi se trouvait être gay. Ça n'a jamais été un problème pour moi, je trouvais ça normal. Il n'a jamais eu le besoin de me le dire, je le savais. Malheureusement, très peu était comme moi. À nos 18 ans, Rémi avait l'envie de le dire à ces parents. Il pensait, réellement, que ça n'allait pas être un soucis pour eux, car ils sentaient ces parents ouverts d'esprits. Mais je me rappelais encore du jour, où, il était arrivé chez moi. Je vivais chez ma mère, encore, et il était là face à moi sur le pallier de l'appartement, des affaires pleins les mains. Ces parents venaient à peine de le rejeter, et je me devais de l'héberger, de l'aider. Mais comment lui dire à mon tour ce que je venais de vivre ? J'avais l'impression de ne pas être prête. J'avais juste l'envie de m'allonger et de dormir.

- Tu sais, Rémi. Pleins de choses se sont passées. J'aimerai tout te dire, mais là, maintenant je voudrais juste dormir. Je n'ai pas fais les choses correctement lorsque je suis partie. Je te raconterai tout, promis. Juste avant j'aimerai dormir.

- D'accord, Gwenn. Je te laisse, tu sais où se trouve ta chambre rien n'a changé. J'ai souvent fais la poussière, ça ne devrait pas être trop sale. Elle sentira sûrement juste très fort le renfermer, tu m'excuseras. De toute manière, je pars au taff dans 1h environ donc si je suis pas là, ne t'inquiète pas de trop. Me disait-il, et il s'approcha de moi pour me poser un bisou sur la joue. 

Je lui feins un léger sourire. Je fis demi-tour, je récupérais sur le chemin les affaires posés dans le couloir. Je marchais le long du couloir, et ouvrit la porte du fond. Ma chambre. Rémi n'avait pas menti, la chambre avait une odeur horrible. Je ne pris pas la peine de regarder ma chambre que j'ouvris la fenêtre de la chambre, malgré le froid. Et là, je pris le temps de retrouver cette chambre qui était la mienne. Cette chambre était remplie de souvenirs, des photos de Rémi et moi, des photos de ma vie d'avant. Après ces heures de trajets, et toutes ces émotions, je m'effondrais au sol. J'étais contre le mur, en pleure. Trop d'émotions. J'avais l'impression malgré mon retour, que je n'avais plus de repères. Malgré mes retrouvailles avec Rémi, j'avais l'impression d'avoir goût pour aucuns plaisirs, pour plus rien... 


À jamais, gravéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant