CHAPITRE 3

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 - La marmotte, on se réveille ?...

Mes yeux s'ouvraient légèrement, et je vis Rémi par dessus mon lit. Combien de temps avais-je dormi ?... 

- Il est quelle heure ?

- 20h30 environ, je viens à peine de rentrer du taff. Il y en a une qui a bien dormi, hein ? Me disait-il en sautant d'un seul coup sur moi, tout son poids m'étouffait. On se mit à rire. 

- Hmmm... Rém'... J'arrivé plus à respirer, t'as pris du poids non ?! Lui rétorquais-je, en le poussant de l'autre côté du lit, difficilement. 

- Oh, la connasse. Toujours aussi vache, toi ! Je vois que t'as pas perdu de ton répondant. 

- Ça... Ça ne changera pas.

C'était faux. Mon répondant n'avait jamais été présent, depuis longtemps. Moi qui avait toujours été une fille avec un gros caractère, n'ayant pas peur de dire ce que je pensais. Il m'avait rendu tout le contraire, pendant deux ans.

- Gwenn... Hé, ho? Me rétorquai Rémi, en me secouant légèrement. Je tournais le visage de son côté, et une larme coulait le long de ma joue. Bon Gwenn... Il va falloir que tu me parles, je peux pas rester comme ça sans rien faire.

Je détournais ma tête de lui, et fixais le plafond. Mon regard était plongé, j'essayais de savoir par quoi commencer. Va t-il me croire ?...

- ...

- Gwenn... s'il-te-plaît. Je m'inquiète.

- Deux ans. Deux ans c'est long, tu sais. Je sais pas, si tu te rappelles du garçon que je te parlais très souvent qui venait en boutique ?

- Oui, celui qui te draguait lourdement ?

- Oui, c'est lui. Et bien, c'est avec lui que j'étais partie il y a deux ans. J'avais fini par lui trouver quelque chose les quelques semaines avant mon départ. Une attirance s'était créée. Bizarrement, il voulait pas que je parle de lui, et lui ne parlais pas de moi. Je me disais qu'il voulait sûrement vivre le début de notre histoire dans l'intimité totale pour éviter, je sais pas, des jugements. J'aurai dû me douter...

- Attends donc pendant des semaines, tu le voyais secrètement. Mais vous aviez réellement conclut ? Et puis, pourquoi tout quitter pour lui ?

- Avec le recul, je sais pas comment j'ai pu tout quitter. Il m'avait vendu du rêve, il m'avait dit qu'il avait des affaires à Marseille, car soit disant celui-ci travaillait dans une entreprise d'import-export. Il m'avait dit qu'il devait partir et, qu'il m'aimait comme un fou et qu'il pouvait m'offrir une vie de rêve. Je l'ai cru et puis, j'étais encore dans la douleur de la mort de Maman, tu sais... Alors, j'ai posé le pour et le contre, et j'ai dis oui. Mais, il voulait pas que je le dise. Il voulait le garder pour nous, car il avait peur qu'on me retienne. Alors j'ai écouté, et je l'ai compris. 

- Import-export ? Sérieusement, il faisait quoi ? Il vendait de la drogue, ou quoi ?! Sérieux Gwenn comment t'as pu être aussi inconsciente. Me disait-il en me fixant d'un regard stupéfait.

- Rémi, tu crois quoi ? Tu crois que je me sens pas conne d'avoir pu croire ces conneries. Si tu veux savoir, non il n'en vendait pas. Il en consommait et ça je ne le savais pas jusqu'au moment où je me suis retrouvée dans cette appartement miteux de Marseille. Il consommait des tonnes et des tonnes. Les premiers jours, il me disait que ça l'aider pour se détendre car le taff le stressait trop. Mais je me suis vite rendue compte qu'il en avait pas de taff, et qu'il guettait en fin de compte. Il partait tôt la journée et rentrer tard, le temps de guetter. Lui que je pensais droit, clean et sérieux, se trouvait juste être un vieux gars de cité. 

- J'arrive pas à croire tout ça ! Deux ans ? Pourquoi, sérieux ?!

- Pourquoi deux ans ? Tu sais c'est quoi un pervers narcissique ?

- Non, c'est quoi ça encore ?

- Un mec qui sait te manipuler, pour faire croire que c'est toi la merde. Je pensais que la situation dans laquelle on vivait, car franchement elle était pas ouf, c'était de ma faute. Il me disait que si je trouvais pas de taff à Marseille, c'est que j'avais pas fais des études que j'étais une merde. C'était d'abord des blessures mentales, qui venait recouvrir d'excuses et de " je te promets, ça va changer" et j'y croyais. Et ça a fini par des blessures physiques, il tap...

* DING DONG *

- PUTAIN ! Non, continue Gwenn. On s'en fiche ça doit être une erreur, j'attend personne. 

* TOC TOC TOC *

- Rém', t'inquiète laisse on continue après, c'est sûrement urgent. 

- Putain...


À jamais, gravéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant