Chapitre 2: Septembre 1969 - Octobre 1970

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Avertissement: violence et mort d'un personnage.
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Septembre 1969

Après trois mois de rendez vous réguliers, Lily a repris le chemin de son école moldue et je me suis retrouvé livré à moi même et à la violence de Tobias. L'usine dans laquelle il travaille a des difficultés financières et son alcoolisme est un fait notoire. Il risque de perdre son emploi. Ce serait une horrible nouvelle pour ma mère et moi, nous n'aurions plus aucun répit s'il devait être constamment présent à la maison. 

Elle continue de me faire étudier d'arrache pied. Je suis impatient de débuter mon cursus à Poudlard. J'imagine que cela doit être agréable d'avoir des amis. C'est le cas avec Lily.   

Et puis surtout, j'irais vivre là bas. Je ne serais obligé d'en revenir que pour les deux mois d'été. Contradictoirement, j'appréhende de laisser ma mère seule avec lui. J'ignore jusqu'où peut aller sa cruauté à son égard.

16 Février 1970

Tobias est rentré après avoir passé pratiquement toute sa journée dans un bar. Depuis son licenciement il y a un mois, il y passe tout son temps. Son état d'ébriété ne redescend même plus à la normale. Ma mère et moi faisons profil bas.

Il y a un mois, j'ai eu 10 ans. Néanmoins à la maison, j'ai déjà quasiment le rôle de chef de famille. Tobias n'est plus bon à rien si ce n'est crier à tort et à travers dans la maison. 

Ce soir, le diner n'est pas prêt. C'est une excuse tout à fait suffisante pour décharger son aigreur et son dégoût.  Durant de longues minutes, il a craché sa haine. Ma mère est d'une force sans nom. Elle reste droite et fière malgré la peur viscérale qui lui tord le ventre. 

Dans un coin de la pièce, je suis recroquevillé. Elle me l'a ordonné du coin des lèvres préférant prendre ma place comme habituellement. ça me rend malade. 

Au fond de mon ventre, une boule d'énergie se constitue. Elle emplit tout mon thorax et j'ai soudain l'impression de suffoquer. Tobias ne me prête aucune attention. Alors quoi? Je vais mourir là? D'une futile crise de panique parce que mon père, une fois de plus, s'en prend à ma mère? Je n'arrive plus à remplir mes poumons, mince je vais m'évanouir. 

Dans un dernier regard, j'aperçois Tobias attraper un couteau dans la cuisine et se diriger vers elle, le regard débordant de folie. Je n'ai pas assez d'air pour crier et de toute façon que pourrait elle faire face à lui? 

Mon thorax me fait souffrir mais j'arrive à me hisser sur mes jambes. Je refuse qu'il lui fasse du mal une fois de plus. Rassemblant toute ma concentration je me retrouve posté devant elle. 

Du haut de mes 10 ans, je fais enfin face à Tobias armé de son ridicule couteau de cuisine. A cet instant, je n'ai pas peur de lui. La boule d'énergie qui est en moi ne m'affaiblis pas. 

Je ne suis pas fragile ou bon à rien. Je suis supérieur à lui qui ne se sent homme que par la violence. Un lâche qui se défoule sur une femme et un enfant. Je n'ai jamais éprouvé une telle colère. Comme un bruit sourd venant de très loin, j'entend la voix d'Eileen. "Je t'en prie Tobias, épargne le! Ce n'est qu'un enfant! Severus, va t'en!" 

Au moment où sa main armée se lève prête à frapper, je place par réflexe les miennes devant mon visage. Ma magie s'agite en moi et je ne sais plus la retenir. Mes yeux se ferment, mes mains me brûlent.

J'attend la morsure du couteau dans ma chair. Rien ne vient. Mes oreilles ne perçoivent qu'un silence absolu. Mes paupières se desserrent et je suis stupéfait du paysage de désolation qui s'offre à ma vue. La cuisine n'est plus qu'un amas de ruine. 

Toujours des promessesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant