Je me souviens de cette maison de vacances. Elle était assez grande, chaleureuse et conviviale. Il y avait des fils barbelés qui entouraient le grand mur.
Je me souviens du visage du ciel ces nuits-là. Il était habillé de milles étoiles. Assise à même le sol sur le carrelage froid de la terrasse, la brise en pleine face qui avait toujours un goût de nostalgie et de mélancolie, j'aimais écouter le son de l'harmonica joué par un groupe de gens dans la rue autour d'un feu. Il résonnait dans le silence de la nuit et le chœur musical de grillons l'accompagnait à merveille.
Mon bol de lait chaud à la main, je rêvais de ce que je serais, ce que je pourrais être et les milles lieux où à cet instant je voulais me retrouver.
Je me souviens de cette nuit. De cette rue éclairée. De ce coin dans l'obscurité près de cet grand arbre. Tu m'as prise par la taille et tu as posé tes lèvres sur les miennes. Mon tout premier baiser. Je me souviens des papillons dans le ventre, la sensation de ne plus tenir sur mes jambes. Je me souviens d'avoir été heureuse cette nuit-là car j'aimais quelqu'un et j'aurai voulu que cela reste toujours ainsi. Je me souviens n'avoir pas fermé l'œil de la nuit et de ce sourire niais qui ne voulait pas s'effacer.
Il s'en passe des choses la nuit. D'ailleurs mes meilleurs souvenirs s'emboîtent la nuit. Il se trouve que la nuit porte des ailleurs que je n'ai jamais connus mais dont je garde et chéris le souvenir.
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La Fabrique de mots
PoetryCe recueil est parti d'une simple intention de poser une voix et des mots sur les milles et une pensée qui n'avaient cesse de parler et occuper l'espace. Maintenant, elles occupent un livre, des chapitres. Maintenant, elles existent. Elles ont réuss...
