CHAPITRE 1

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-Joyeux anniversaire.... Joyeux anniversaire Gabriel.... Joyeux anniversaire...

Gabriel s'arrêta brusquement de se souhaiter bon anniversaire et releva la tête. Un bruit avait résonné dans ses oreilles. Cela venait du couloir, il en était sûr.

Gabriel Moreau, 22 ans tout pile, fêtait son anniversaire tout seul dans une cellule. Ou du moins, était en train de le fêter avant qu'on ne l'interrompt. 

*

Tout avait commencé lundi soir en rentrant de la fac où il effectuait sa première année de Master en droit de la famille. Mais, il fallait l'avouer : Gabriel y était car il était doué pour les études mais n'avait aucune envie de rentrer dans le monde du travail. Ce soir là, plusieurs mouvements rapides derrière lui avaient attiré son attention, et c'est donc au pas de course qu'avait défilé le trajet jusqu'au troisième étage du bâtiment B, du quartier de la Castellane à Marseille. Rentré chez lui, il avait trouvé sa mère aux fourneaux, qu'il avait embrassée avant de partir s'enfermer dans sa chambre pour éviter tout contact avec ses trois demi-sœurs et ses deux demi-frères. Mais c'était le soir en s'endormant dans sa petite chambre, qu'il avait néanmoins pour lui seul, que l'impression d'être observé s'était vraiment faite ressentir.

Puis il s'était réveillé dans une cellule le jour de son anniversaire. Enfin, ce n'était pas sûr puisqu'il ne savait pas combien de temps il avait dormi. Ou combien de temps il s'était évanoui à en croire la bosse qu'il avait derrière la tête. Mais un point positif, c'est qu'il connaissait l'heure. Ou du moins, Gabriel savait que c'était le jour grâce au trou dans le mur qui laissait passer la lumière de l'extérieur.


Attentif au moindre bruit provenant du couloir, mais incapable de bouger ses75 kilos, Gabriel sentit ses muscles se contracter à cause du stress. La porte de sa cellule s'ouvrit soudainement pour laisser entrer un vieillard frêle habillé d'un simple drap et de sandales à la mode romaine. Il semblait de forte mauvaise humeur et peu enclin à bavarder. Rentrant dans la cellule sans un regard pour l'homme allongé sur le lit, il déposa une écuelle remplie d'une substance a priori visqueuse devant la porte avant de sortir et de refermer derrière lui.

Quelques minutes plus tard, quand l'odeur de nourriture eut fini de l'affamer, Gabriel s'étira de tout son long puis ramassa son écuelle. Enfin debout, la première bouchée passa très facilement. Complètement satisfait de son déjeuner qui n'était pas aussi horrible que la cuisine de sa mère, il marcha difficilement vers sa fenêtre pour apercevoir la ville. Dans un fracas sourd, son déjeuné à peine entamé s'écrasa par terre. Gabriel ne le remarqua même pas tant il était effaré devant la scène qui se déroulait devant lui. A travers les barreaux, la vision d'une ville s'étendait devant lui. Une ville comme il n'en avait jamais imaginé. Des façades très colorées sur des maisons à deux étages et pour la plupart mitoyennes. Mais ces maisons avaient de grandes fenêtres et des portes encore plus grandes, avec une harmonie et un style tellement particulier que la question de la beauté ne se posait même pas. C'était une belle ville. Avec des boutiques à chaque rez-de-chaussée et de la fumée à toutes les cheminées. Au loin, il pouvait apercevoir un palais grandiose qui ressemblait au Taj Mahal en 3 ou 4 fois plus gros. Tout dans cette ville était beau.


Mais ce n'était pas la ville en elle-même qui avait profondément choqué Gabriel, mais plutôt les gens qui y habitaient. Des hommes et des femmes tous très grands, habillés dans un style qui mélangeait les années 60 à l'époque romaine. De là où il était, il pouvait voir leur beauté. Il sentait une aura autour d'eux qu'il définit comme une sorte de charisme, ou de magnétisme. Cependant, ce n'était toujours pas ces humains trop parfaits qui le dérangeait, mais tout ce qui n'était pas humain. Une femme promenait son animal de compagnie, mais en regardant mieux, ce n'était pas un chien mais une sorte de bipède poilu avec un museau et des oreilles pointues. Et plus loin, un quadrupède bossu d'au moins deux mètres, relevé sur deux pattes mais habillé dans un vert qui se confondait avec sa couleur de peau, discutait avec un humain qui tenait une boutique. Puis dans la rue de terre qui servait de route, une fillette passa en trombe dans ce qui pourrait correspondre à une voiture une place miniature.

Relevant la tête pour ne plus voir toute cette agitation, une découverte finit de l'ébahir. Il n'y avait pas une, mais deux planètes visibles dans le ciel. L'une étant un soleil, brillant comme d'habitude, et l'autre une énorme planète d'un bleu clair parsemé de taches blanches, qui paraissait sur le point de les percuter.


Gabriel sentait qu'il perdait pied et qu'il allait s'évanouir. S'allongeant sur son lit, une seule question franchit ses lèvres :


-Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

*****

Destination : TarviaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant