CHAPITRE 2

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Gabriel était en état de choc. Ce qu'il avait vu dépassait l'entendement. Allongé sur son matelas, une question surgit dans son esprit. Peut-être avait-on drogué sa nourriture ? Cela faisait près d'une heure qu'il avait vu l'agitation de la ville par sa fenêtre, peut-être que l'effet s'était dissipé ? Dans un élan d'espoir, Gabriel avança jusqu'à recevoir les rayons du soleil sur son visage. Malheureusement, la vision qui s'offrit à lui fut la même que précédemment. Les êtres bossus étaient toujours présents dans les rues, ainsi que la planète gigantesque dans le ciel.

Mais s'il ne rêvait pas, où était-il ? Des pas dans le couloir interrompirent ses réflexions. Soudain, la porte de sa cellule s'ouvrit brusquement. Un homme, grand, musclé, et portant un casque, s'avança vers lui enroulant des épaules. Il portait une simple armure passant sur ses épaules et longeant son ventre et son dos, pour finir par encercler ses cuisses dans une sorte de jupe. Comme le vieillard et les êtres dehors, son armure ressemblait étrangement à la mode romaine datant de l'Antiquité. Grognant pour paraître plus menaçant, l'homme s'avança encore vers Gabriel qui était resté debout devant sa fenêtre.

- Viens avec moi, ordonna le géant musclé.

- Vous parlez Français ?demanda Gabriel interloqué.

Il avait compris sans l'ombre d'un doute ce que l'homme lui avait dit. Et au risque de se faire corriger, Gabriel se devait de résoudre les questions qui le perturbaient. Mais la correction ne manqua pas. Au lieu de répondre comme prévu, l'homme en armure attrapa son bras et le poussa hors de sa cellule.

-Je savais que vous n'étiez pas très bavard, osa le jeune homme, mais vous n'êtes pas obligé de réagir de cette façon.

Pour toute réponse, l'homme grogna et raffermit sa prise sur le bras de Gabriel avant de le traîner le long du couloir sombre. De grandes portes similaires à celles de sa cellule s'étendaient des deux côtés du couloir éclairé par des bougies de temps à autre. Gabriel se laissait traîner par son ravisseur tant il était obnubilé par tout ce qu'il voyait. Sortis du couloir, ils débouchèrent sur un escalier en pierre qu'ils gravirent rapidement. Deux étages plus tard, c'est devant une porte en bois sculptée avec finesse qu'ils s'arrêtèrent. Deux gardes en uniforme bleu marine portant des sabres l'encadraient, la mine sérieuse. D'un geste de la main, l'un des deux invita le ravisseur de Gabriel à partir, puis s'empara à son tour du jeune homme.

Alors qu'il ouvrait la porte en bois d'un air solennel, son compagnon annonça d'une voix forte :

- Le prisonnier 78, Gabriel Moreau.

Dans la salle, la vingtaine de personnes présentes s'arrêtèrent de parler et se tournèrent vers lui. Encore une fois les hommes et les femmes présentes étaient habillés avec des toges colorées et se mélangeaient avec les êtres bossus qui paraissaient doués d'intelligence. Ils étaient assis sur des fauteuils répartis des deux côtés de la salle, laissant un grand espace vide allant de la porte, au fond de la salle. Fond de la salle qui était occupé par une grande estrade où reposait un magnifique siège en tissu rouge. Une femme majestueuse y était assise et l'observait. Son regard glaçant n'enlevait rien à sa beauté qui caractérisait son peuple et sa toge blanche rappelait sa couleur de peau.

Un coup dans son dos le ramena à la réalité.

- Incline-toi devant la reine, ordonna le garde qui le tenait toujours.

N'étant en rien surpris d'être en présence d'une reine, Gabriel se retourna vers le garde pour observer son salut. L'homme posa un genou au sol et baissa la tête dans un geste de soumission, que Gabriel s'empressa de répéter.


 - Tu es ici pour répondre aux actes criminels commis par ton père. Si jamais tu veux collaborer, ta sentence en sera réduite, annonça la reine avec une voix aussi glaciale que son attitude. 

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Destination : TarviaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant