Gon se réveilla de longues heures plus tard dans un endroit sombre, ayant perdu la notion du temps au même titre que les souvenirs des événements. Il fouilla la pièce du regard malgré la pénombre, essayant de percevoir quelque chose qui aurait pu l'indiquer sur sa situation géographique.
Heureusement pour lui, les interstices de la porte en face du lit dans lequel il était installé dessinaient un rectangle de lumière vive dans le noir, signe que la pièce attenante était au moins allumée. Il n'en fallut pas plus pour le décider à sortir des draps. Mais alors qu'il effectua un mouvement sur la droite dans l'optique de poser un premier pied à terre, il sentit une douleur aiguë raviver ses membres endormis.- Ne bouge pas Gon-kun ! Tu vas te faire mal ! L'avertit une petite voix sifflante à ses côtés.
Le garçon sursauta violemment sous sa couverture. Il n'avait pas remarqué qu'il y avait quelqu'un à ses côtés.
- Alluka ? Interrogea-t-il, incertain, tandis que son cœur regagnait peu à peu un rythme régulier.
La petite fille craqua une allumette et vint enflammer la mèche d'une bougie enfoncée dans un imposant candélabre en bronze sur la table de chevet adjacente. La pièce s'éclaircit d'une douce lumière tamisée, permettant à Gon de mieux en discerner les contours. Les murs vierges et le mobilier sobre s'apparentaient davantage à une chambre d'hôtel qu'à autre chose. Étaient-il toujours à Yokohama ?
- Je vais dire à Nii-san que tu es réveillé. Le prévint-elle.
À ces mots, elle sauta à pieds joints de la chaise sur laquelle elle était assise et quitta la chambre en trottinant, fredonnant un air joyeux, les mains liées derrière le dos.
L'image de Killua jaillit dans la mémoire encore diffuse du Freecss. Des bribes de souvenirs des événements passés refirent peu à peu surface et il ferma les yeux pour faciliter sa concentration.
Il revit les yeux noirs de son meilleur ami plantés dans les siens, la rage indicible creusant les traits de son beau visage, cette folie inexpliquée à laquelle il s'était adonné sans retenue, et surtout, l'horrible épisode de leur confrontation.
De leur duo, le Zoldyck était la figure rationnelle et sérieuse, celle dont les actions étaient dictées par la raison et non par les sentiments, celle qui ne se laissait pas décontenancer par les aléas extérieurs. Son ancienne condition d'assassin l'avait forgée de la sorte, l'aidant à effacer ses émotions, lui permettant d'acquérir une impassibilité à toute épreuve.
Pourtant, sur le tatami, en l'espace d'un instant, les rôles s'étaient inversés. Le blanc avait laissé sa colère le dominer tout entier, pris d'une dangereuse folie qui aurait pu lui faire commettre des actes irrémédiables. Mais Gon était là, encore entier, le corps seulement tâché par de nombreux ecchymoses et hématomes disgracieux et un affreux mal de crâne lui bourdonnant dans les tempes. La chance y était pour beaucoup. Il ne le niait pas.Alors qu'il laissait vagabonder ses pensées, la porte de la chambre s'ouvrit sur la silhouette de Killua, les bras chargés de bandages, onguents et poches de glaces sans aucun doute destinés aux soins qu'il reservait à son ami.
Le garçon à la chevelure blanche lui adressa un sourire timide. L'expression sur son visage était à mis-chemin entre la culpabilité et le soulagement. Il paraissait très fatigué, les cernes sous ses yeux dénonçaient ses insomnies répétées.
- Tu es enfin réveillé... Souffla-t-il, rassuré.
La réaction du brun fut loin d'être aussi avenante. Il se réfugia immédiatemment sous sa couette et feignit le sommeil.
Il n'était pas encore prêt à affronter la présence de son meilleur ami. Même s'il savait qu'il était en partie l'auteur de sa colère et par extension, de toute cette fâcheuse histoire, cette dernière était encore trop récente et lui restait en travers de la gorge. C'était trop frais, trop tôt pour avoir une conversation.
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INVICTA [Hunter x Hunter]
FanfictionDerrière chacun de tes sourires se mure une rage de vaincre que je ne pourrais jamais cesser d'admirer. À travers le moindre de tes regards se dissimule une détermination sans faille qu'aucun affront ne parviendra à mettre à terre. Moi qui te connai...