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"Détachez la prisonnière et enlevez lui son bandeau."

Les rebelles s'exécutèrent et retirèrent les cordes irritantes des poignées d'Asase, puis le bout de tissu qui recouvrait ses yeux, tout cela dans une délicatesse négligée.

Asase retrouvait enfin la vue. Elle analysait du regard tous les coins de la pièce pour comprendre où elle se trouvait.

Il s'agissait d'une toute petite pièce, sombre et délabrée. Des toiles d'araignée aux murs aux amas de poussière sur le sol, en passant par les quelques cafards qui se baladaient un peu partout filaient la nausée à la jeune femme habituée au luxe et à la propreté. Deux des murs comportaient de larges vitres teintées qui les recouvraient en entier.

Un des rebelles vint placer Asase sur une chaine se trouvant devant une grande table en bois, rongée par on-ne-sait quelle bête hideuse.

- Tu vas rester là et attendre bien sagement, dit alors le garçon dans une autorité mal affirmée. Ca ne devrait pas tarder.

Il sortit ensuite de la salle, laissant la jeune femme seule et perplexe de ce qui allait arriver.

Quelques minutes plus tard, Asase entendit au loin, de l'agitation. Les murs l'empêchant de comprendre clairement les discussions qui y avaient lieu, seul de grossiers rires lui parvinrent.

La porte de la pièce s'ouvrit à nouveau.

Une femme entra dans la pièce et s'approcha d'Asase qui découvrit une dame à la beauté frappante. Grande de taille à la silhouette généreuse et sculptée, le visage rond aux joues roses et rebondies, rien de sa chevelure blonde imposante à ses yeux azurs ensorcelants ne lui faisait défaut.

Asase fut un instant subjuguée. Son charisme lui rappelait celui des MATRIARCHES.

- Mais qu'avons nous là, dit alors la sublime femme en s'asseyant devant la prisonnière, un joli petit oisillon qui a perdu le chemin de sa maison.

La classe naturelle de cette nouvelle venue se fonda subitement en une aura frivole et amusée.

Les coudes posés sur la table, elle approcha son visage de celui d'Asase, qui recula instinctivement. Elle paraissait étonnamment curieuse de la rencontrer.

Ses yeux aux couleurs d'un lagon semblaient vouloir lire en elle. Elle se reprit et s'assit correctement sur sa chaise.

- Et bien, et bien, peut-être faudrait-il que l'on fasse quelques présentations, après tout, nous allons passer un bout de temps ensemble toi et moi, lança-t-elle dans un clin d'œil malicieux.

La jeune nettoyeuse avait un mauvais pressentiment, elle méprisait l'attitude effrontée de son interlocutrice.

- Je suis Ludmilla, cheffe responsable de l'unité d'interrogation. Unité composée de trois membres uniquement pour le moment... mais bon, les temps sont durs. Et encore, c'est bien pire pour l'unité de sécurité, il se retrouve tout seul le pauvre... Enfin.

Ludmilla s'arrêta. Elle sortit de la poche de sa veste usée trop grande pour elle une flasque gainée en cuir qu'elle ouvra et tendit à Asase.

- Whisky ?

- Non merci, refusa la jeune fille dans un murmure froid.

- Dommage, avec le froid qu'il fait dans ces sous-sol, ça réchauffe un peu.

Ludmilla approcha la flasque à sa bouche et avala goulument plusieurs gorgées de sa liqueur.

- Ou du moins, ça nous donne l'impression.

VENUS ATTACKWhere stories live. Discover now