Le soleil déclinait doucement derrière la petite maison au toit de chaume. Aaron Parkinson était entrain de ranger ses outils avec Clarence, son apprenti, pendant que sa femme Emily préparait à manger pour le repas du soir. Pour éteindre le feu dans la forge, il prit le seau d'eau que venait de remplir son fils Eliott et le vida négligemment sur les flammes. Comme à chaque fois, Clarence regardait les braises humides avec une certaine attention. Aaron était certain que son apprenti serait mieux chez un alchimiste. Il avait remarqué que le jeune homme s'intéressait beaucoup aux changements d'états de la matière. Mais la famille du garçon n'était pas de cet avis.
Une fois qu'ils eurent tous les trois finis de ranger l'atelier, ils rentrèrent chez les Parkinson. Emily les accueilli avec son habituel sourire chaleureux et embrassa son époux avec une infinie tendresse. Eliott posa son saut dans un coin et se dirigea vers sa petite sœur, Pansy, qui était entrain de lire un livre. A l'arrivée des hommes, la jeune femme avait relevé les yeux vers eux pour leur offrir un sourire doux et absent. Clarence le lui avait rendu avec beaucoup plus d'enthousiasme qu'il en aurait fallu, ce qui mit la jeune fille mal à l'aise. Chaque fois qu'elle croisait son regard, son cœur tambourinait contre sa poitrine et ses jambes n'avaient qu'une envie, courir loin de lui. Elle ne comprenait pas ce sentiment étrange. Alors elle cachait son trouble par des sourires et évitait autant que possible de croiser son regard.
La jeune blonde discutait avec son frère de ses découvertes dans les livres, utilisant ce prétexte pour éviter Clarence. Ce dernier restait avec Mr et Mrs Parkinson pour discuter un peu. Parfois, il lançait des regards à la blondinette dans l'espoir qu'elle le regarde aussi, mais à chaque fois il était déçu.
Au moment où ils allaient tous s'asseoir à table, quelqu'un frappa à la porte. Sachant de qui il s'agissait, Pansy bondit sur ses pieds pour aller ouvrir à son fiancé Gareth. Le nouveau venu faisait deux têtes de plus qu'elle et il devait la soulever en passant ses puissants bras autour de sa taille afin de pouvoir l'embrasser.
Dans une autre famille, une telle effusion de sentiments aurait été réprimandée mais chez les Parkinson c'était différent. Pansy avait besoin de ressentir un réel attachement de la personne en face d'elle. Elle avait toujours été passionnelle et surtout depuis qu'un homme l'avait souillée cinq ans plus tôt.
Il la tenait contre lui, comme pour qu'il ne fasse plus qu'un. Ensuite tout le monde passa à table pour se restaurer et parler des moments forts de la journée. Le vin aidant, Aaron racontait avec un air réjoui une mésaventure de Clarence avec une femme particulièrement entreprenante. Les détails faisaient rire tout le monde. Le conteur prenait plaisir de donner des détails peu flatteur pour la jeune femme afin de rendre la situation plus cocasse encore. Tout le monde riait à n'en plus pouvoir, sauf le concerné qui aurait aimé que la situation arrive à un autre. Comme à Eliott par exemple. Mais il faut bien avouer que des deux garçons, c'était Clarence le plus beau. Ses cheveux blonds coupés courts ainsi que ses favoris lui donnaient un air noble et sa musculature fine mais puissante lui conférait une certaine prestance. Alors que l'aîné des Parkinson ressemblait beaucoup à son père. Les deux hommes étaient grands et musclés avec des cheveux sombres qui leur donnaient un air bourru. La famille Parkinson dégageait une certaine puissance et un profond respect. Emily avait le regard doux et intelligent que Pansy avait soigneusement cultivé. Les deux femmes brillaient de leur finesse tandis que les hommes resplendissaient de force.
Clarence le savait, la famille Parkinson était très populaire dans le village au point qu'Aaron prenne la direction du village quand il le fallait. Il avait des paroles sages, dictées par sa femme et sa fille, et un esprit pratique qui permettait de survivre en temps de crise. C'était toutes ses qualités qui avaient poussé Clarence à venir se former dans cette famille. Il espérait apprendre bien plus qu'un métier. C'était tout un art de vivre que véhiculait cette famille. De plus, jusqu'à récemment Pansy était une femme à mariée puisque personne ne connaissait son amitié pour Gareth. Mais quelques mois plutôt, la nouvelle de leurs fiançailles avait surpris tout le monde et troublé Clarence. Plusieurs fois les parents de Pansy avaient mentionné une possible union entre leur fille et Clarence. Le jeune homme en avait rêvé plus d'une fois. Désormais que les deux jeunes gens étaient fiancés, Clarence espérait secrètement que les fiançailles éclatent
Après le repas, Gareth se leva pour tenter de prendre la parole. Lui qui était si sûr était brusquement devenu rouge, ce qui lui donnait un air gauche. C'était la première fois que Clarence entendait sa voix défaillir.
« Alors voilà, comme vous le savez, Pansy et moi nous sommes fiancés quelques mois plus tôt. Depuis un an nous vivons un amour parfait, c'est pourquoi nous avons pris la décision de nous unir à la fin du mois. Je sais que c'est un peu précipité mais j'aimerais que mes parents puissent être là... et ils sont de plus en plus faibles. »
Il y eut un long silence pendant lequel il se rassit aux côtés de sa bien-aimée. Elle prit sa main avec beaucoup de tendresse et l'embrassa doucement. Les autres étaient abasourdis, n'en revenaient pas de la rapidité de la chose. Ce fut Emily qui réagit la première.
« Nous comprenons ton point de vue Gareth. Nous vous aiderons avec plaisir à tout arranger. »
Pendant plusieurs secondes personne ne parla. Emily avait les yeux embués de larmes et finalement elle prit chacun d'eux dans ses bras pour les embrasser. S'ensuivit des félicitations et des tapes amicales puis Aaron ouvrit une bouteille de vin pour l'occasion. Tous étaient heureux... enfin presque.
VOUS LISEZ
Quand le passé nous rattrape
ParanormalPansy est la fille d'un artisan apprécié dans le village. Sa vie semble être douce et agréable, elle est même promise à un mariage avec Gareth, l'amour de sa vie. Pourtant, alors qu'elle nage en plein bonheur, le passé la rattrape. Tout bascule auto...