𝐕𝐈.

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Il n'y a aucun bruit. C'est sûrement cela qui m'inquiète le plus, c'est sûrement ça qui me rend aussi nerveux. La maison est plongée dans le silence. Cette maison qui a vu tant de choses. De la passion dégueulasse qui brûle entre deux frères jumeaux à la disparition mystérieuse de leurs parents.

Je m'abstiens de signaler ma présence. Une force presque occulte m'en empêche. L'air est glacial et ce maudit silence m'empêche de penser correctement.

Ok, quelque chose ne va pas.

J'enlève mes chaussures, comme d'habitude et me dirige vers ma chambre, voulant à tout pris ignorer l'odeur métallique qui me prend à la gorge quand je passe devant celle de mon frère.

Je prie pour que ce ne soit pas ce à quoi je pense. Mes yeux s'humidifient alors qu'une part de moi-même vient de comprendre ce qui s'est passé. Ce qui a forcément dû se passer. Mon propre subconscient l'a déjà réalisé avant moi. Les pièces de ce puzzle sinistre s'emboîtent lentement en moi alors que je commence peu à peu à réaliser.

À accepter.

Je sors enfin de ma chambre prêt à assumer mes responsabilités et à embrasser comme je peux la vérité. Après l'amour, j'avais oublié que la peur faisait également partie de mon existence chaotique.

Je pousse cette porte qui me fait tellement trembler et contemple avec terreur et fascination le corps inanimé sous mes yeux. Poignardé sans sentiments, dans l'abdomen et je ne sais où encore, soigneusement allongé sur le sol comme une marionnette désarticulée, brutalement privée de ses fils.

Le sang qui pulsait dans ses veines forme une auréole autour de son crâne défoncés, se mêlant aux teintes rosés de son cuir chevelu. L'arme du crime est à quelques centimètres de son cadavre qui ne tardera pas à pourrir.

Comme il était autrefois pourri de l'intérieur.

"- C'est du bon boulot Megumi." L'assassin sort de l'ombre. Ses mains encore tachées du sang de sa victime inconsciente se posent sur mes hanches pendant que j'admire encore l'oeuvre d'art à mes pieds.

"- Tout pour t'avoir bébé."

Je rigole d'un coup. Pris soudain d'une frénésie incontrôlable. Il a perdu à son propre jeu, dans son propre terrain de jeu. Un démon imbattable pensais-je. Mais, ce n'était qu'un humain comme un autre.

Un humain intoxiqué.

"- Tu es tellement toxique Yu'."

𝐓𝐨𝐱𝐢𝐜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant