{boule e-me}

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Parfois quand la nuit se fait plus longue que d'habitude et que je suis là comme une conne à m'engouffrer des bouts de pain avec du beurre,

du beurre de cacao

ou de cacahouète,

à tout vider de partout les frigos,

les boîtes d'œufs pour faire l'omelette,

à ronger des tablettes,

à compter mes jours devant des boîtes froides,

à tremper n'importe quoi dans la confiture,

je me dis qu'il faut que je devienne grosse et grasse,

comme ça,

encore plus grosse,

comme ça personne, plus personne ne me regardera plus, plus je serai grosse moins on me verra, drôle non ?

Je pourrais m'allonger tranquille, étendre mes grosses jambes, me mettre sur le côté, je ferais comme une femme fatiguée, je ferais et je mangerais des tablettes et des tablettes de petites pastilles de toutes les couleurs, bleues, je fermerais les yeux et j'oublierais comment je m'appelle et comment j'étais tout en fermant les yeux et je mourirais, donc, je mourirais.

Fragments de vie (Acte I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant