Quarterbacks (SKZ ChanBin)

Chapitre 3

Chan n'arrivait pas vraiment à comprendre ce qu'il avait fait de bien pour que ChangBin lui pardonne tout ce qu'il avait pu faire et dire, mais le petit brun avait apparemment décidé qu'ils étaient amis.

Pas les meilleurs amis du monde, mais assez proche pour gentiment lui demander ''la place est libre ?'' à chaque fois qu'ils se croisaient à la bibliothèque, au restau U ou dans un autre endroit du campus, et lui poser quelques questions sur sa vie. Étant tout le temps seul, Chan n'avait pas grand-chose à raconter, des fois il sortait son téléphone pour montrer au plus petit la photo d'un chat égaré qu'il avait pris dans la journée, mais pas grand-chose de plus. À l'opposé, ChangBin avait toujours une nouvelle anecdote sous le coude quand il lui retournait la question et il en apprenait à chaque fois un peu plus sur la vie que menait ce garçon et ses deux colocataires.

À la septième fois, le petit brun ne posa pas la question, se contentant d'un ''Hey'' et d'un sourire avant de sortir ses bouquins pour s'installer en face de Chan. À la huitième, ce fut l'australien qui l'approcha en premier et le garçon lui offrit un grand sourire avant de pousser ses affaires pour lui faire un peu de place à ses côtés.

ChangBin était quelqu'un de simple et de chaleureux. Il avaient la même passion pour la musique et s'entraidaient à faire leurs devoirs pour les cours qu'ils avaient en commun. Ils se recommandaient des artistes, parlaient des séries qu'ils aimaient et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Chan se rendit compte qu'il tenait de nouveau à quelqu'un.

Un an après que Félix soit sortit de sa vie, il avait enfin trouvé quelqu'un d'assez important dans sa vie pour tenir à lui, d'ailleurs, des fois ChangBin lui demandait de parler de Félix, si il était d'accord, et le jeune homme savait déjà le plus important, ce qu'il avait essayé de cacher au reste du monde à tout pris, alors pourquoi lui cacher les détails ? La première fois il en avait pleuré ; et quand son ami l'avait prit dans ses bras, il s'était rigidifié de la tête au pieds. ChangBin avait voulu s'écarter, pensant avoir franchi une ligne à ne pas dépasser, mais l'australien l'avait ramené contre lui, se décontractant lentement dans cette étreinte chaleureuse.

Au fur et à mesure qu'il apprenait à connaître ChangBin, il apprenait aussi à connaître JiSung et YeoSang, ou encore WooYoung et HongJoong, Sana, Jamie...

ChangBin l'aidait à tisser des liens avec des nouvelles personnes, toutes plus incroyables les une que les autres, et il l'aidait aussi à retisser des liens avec lui même, à s'accepter un peu mieux, à ne pas se détester pour avoir laissé son regard glisser sur les traits parfait de HongJoong une seconde de trop, ou pour avoir refusé quand Sana lui avait proposé d'aller boire un verre rien que tous les deux. Quand il se sentait paniquer, il savait que le brun était toujours là pour l'épauler, comme une encre pour l'aider à garder pieds. Malgré la peur et le doute, il préférait quand ChangBin le tirait vers l'avant que de retourner s'enterrer dans son trou de déni.

Alors quand au milieu de la rue, le garçon lui donnait un coup de coude avant de lui chuchoter un ''le mec en face il est pas magnifique ?'', même si Chan sentait son rythme cardiaque doubler de vitesse, que son ventre se creusait de peur et que ses oreilles s'enflammaient, il levait les yeux, et si cet homme lui plaisait, il se mordait la joue et hochait la tête.

Au fond, il avait toujours peur que toutes ces bonnes choses qui lui arrivaient finissent par disparaître, mais il s'était en quelque sorte fait à l'idée : il profitait de ce qu'il avait tant qu'il pouvait.

Hi¤iH

Chan observait autour de lui. Tout son corps était tendu malgré l'ambiance chaleureuse, son genoux faisant un bon à chaque fois que son pied impulsait un mouvement.

Il ferma les yeux quand la main chaude de ChangBin se posa sur sa jambe, essayant de ralentir le mouvement.

-Hey, j'te sens pas là. Tu te souviens de ce qu'on a convenu, pas vrais ? Demanda le plus petit en attrapant sa mâchoire pour qu'il le regarde dans les yeux. On est là pour toi, pas pour moi, tu te souviens ? Si tu te sens pas à l'aise on se casse. Son regard était déterminé et Chan n'eut qu'à peine à se forcer pour sourire.