Chapitre 9

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ChangBin lâcha son sac de courses à ses pieds et referma la fermeture éclair de sa veste avant d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur qui menait au troisième étage.

Quand ils avaient aménagé à Sydney deux mois plus tôt, il s'était attendu aux chaleurs écrasantes dont on parle parfois à la télé, et il avait été bien déçu : les mois les plus chauds dans le coin rivalisaient à peine avec l'été coréen en température, et en prime le climat était moins humide. Maintenant qu'ils s'approchaient de juin, il fallait même se couvrir pour sortir.

En sortant de l'ascenseur il jeta un œil à sa montre. À 17h30, Chan devait déjà être rentré du véto.

Quand il ouvrit la porte, une série de cliquetis se fit immédiatement entendre sur le parquet du couloir, et le sourire au lèvres, il se prépara à l'impact.

Deux secondes plus tard, une boule de poil se jetait sur lui, toute langue dehors.

-Berry dou-doucement, doucement ma belle. Rigola-t-il en essayant d'avancer jusqu'à la cuisine malgré l'avalanche d'affection que lui faisait voir la petite chienne.

Il s'arrêta en découvrant son petit ami enroulé dans une couverture, en position fœtale sur le canapé. Ce n'était pas le genre de vision à la quelle il était habitué.

-Chan ?

Le garçon leva la tête, permettant au nouvel arrivant de de l'état dans le quel il était : tout rouge, les yeux bouffis et larmoyants. Soit il venait de re-regarder le secret de Terabithia, soit il s'était passé quelque chose de grave.

D'instinct, ChangBin lâcha ses courses sans se préoccuper de la boîte de raviolis qui roula sur le sol pour accourir auprès de son compagnon.

Ses bras entourèrent le garçon ainsi que sa couverture pour le caler contre lui. Sa présence sembla faire tomber les derniers murs de Chan qui éclata en sanglots.

Il s'était passé quelque chose de grave.

Voir Chan dans cet état était déroutant, ça ressemblait presque à ces crises d'angoisses qu'il avait eu quand ils étaient plus jeune. L'australien avait même vu un psy pour apprendre à les gérer. Ça faisait littéralement des années qu'il ne l'avait pas vu comme ça et il sentait ses mains se mettre à trembler, ses doigts allant se perdre dans les boucles brunes de son petit ami par automatisme.

Il devait rester calme.

C'était ce dont Chan avait toujours eu besoin dans ces moments-là : un ancrage.

-Shhh... Doucement. Murmura-t-il en berçant leur corps. Respire doucement, ça va aller... Un sourire attendrit le dessina sur ses lèvres quand il entendit que Chan écoutait ses conseils, son souffle tremblant venant s'échouer sur sa nuque. Tu veux bien m'expliquer ce qu'il se passe ? Demanda-t-il doucement. Je suis un peu perdu.

Le plus grand ne lui répondit pas, au lieu de ça il s'écarta juste assez pour qu'une de ses mains sorte de sous son plaid, lui tendant quelques bouts de papier. L'un était blanc cartonné avec des jolies écritures imprimées, l'autre couleur crème, plus simple, noircit par une écriture soignée mais manuscrite qui attira son attention pour avoir été rédigée en coréen.

''Cher Chan.

Je sais que ça fait un moment qu'on s'est pas parlé, et pour être honnête, tu me manques beaucoup. Cette lettre doit te paraître soudaine, sortie de nulle part, mais je ne pouvais pas me résoudre à ne pas te l'écrire : l'autre jour je suis passé chez ta mère et elle m'a dit que tu venais d'emménager à Sydney. Elle a eu la gentillesse de me donner ta nouvelle adresse.

Quarterbacks (SKZ ChanBin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant