Un soir d'hiver

29 0 0
                                    

  Un soir, alors que je rentrais de l'école, j'ai enfin posé le pied par terre après environ deux heures de bus. C'était l'hiver, il faisait nuit et il neigeait. J'habitais au fin fond de la montagne et devais encore marcher sur deux kilomètres dans la neige au milieux d'une grande allée bordée des deux côtés par une forêt de sapins.

J'avais pour habitude d'être seul lorsque je descendais du bus, pourtant, cette nuit, un homme attendait sous le vieil abris-bus en bois que j'étais le seul à utiliser.

Je mourrais d'envie de savoir ce qu'il pouvait bien attendre à une heure pareille dans le froid étant donné que le bus que je prenais était le seul à desservir ce coin isolé et que c'était le dernier de la soirée. J'ai alors commencé à psychoter sur le fait que cet homme était peut-être un tueur en série qui me voulait du mal mais je me suis efforcé de me calmer tout en accélérant le pas en direction de ma maison.

J'ai donc entamé le chemin mais au bout d'environ dix minutes de marche, j'ai entendu le craquement de mes pas dans la neige se dédoubler. Je me suis alors figé sur place et me suis lentement retourné pour apercevoir une silhouette masculine armée d'une hache se dessinée à la lumière des quelques lampadaires éclairant faiblement le chemin. A ce moment là, mon cœur a manqué un battement, je me suis ensuite mis à courir aussi vite que la neige me le permettait, j'ai même abandonné mon sac de cours, mais c'était peine perdue, il était beaucoup plus grand que moi et progressait plus vite.

Dans un dernier espoir, je me suis enfoncé dans la forêt en misant tout sur le fait que je connaissais ces bois par cœur mais dans la précipitation, je n'ai pas fait attention et mon pied est venu s'écraser en plein milieu d'un piège à ours, m'arrachant un cri de douleur au passage.

J'ai alors immédiatement entendu des pas précipités se diriger vers moi, je pleurais, j'avais peur. L'homme est soudain apparu de derrière un arbre, il s'est approché d'un pas lent et m'a demandé si ça faisait mal. J'ai alors répondu que oui dans l'espoir que ce ne soit qu'un bûcheron mais il m'a tout simplement répondu que je devrais être content, que la douleur me disait que je n'étais pas encore mort.

Ce sont là les dernières paroles que j'ai entendues avant qu'il n'abatte sa hache sur moi.

Les petites histoires d'horreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant