Otabek Altin et Yuri Plisetsky: Retrouvailles destinés

Un bout d'Italie à Saint Pétersbourg

"Que se passe-t-il, Chris?"

L'estomac de Yuri se tordit, en constatant la tête que faisait le Suisse (il avait passé l'appel en visio) sur l'écran. Il ne put s'empêcher de tenir plus fort la main de Otabek, alors que l'inquiétude prenait le pas sur tout le reste. 

"Oï, Chris ! répèta-t-il. Qu'est ce qui...."

"Vous avez terminé? le coupa l'Omega. Je voulais t'envoyer l'adresse pour l'hôtel.."

"L'hôtel.. répèta Otabek, confus. Mais de quoi tu parles?"

Sourcils froncés d'incompréhension, l'ancien patineur dévisagea le Kazakh.

"Comment !? s'étonna-t-il. Tu n'as pas remarqué quoi que ce soit chez Yuri? Son odeur, par exemple.. et toi, petit tigre? ajouta-t-il en direction de ce dernier. Tu te sens pas... bizarre?"

Interdit, face à ce que sous entendait leur ami, l'Alpha huma la nuque de son partenaire. 

"Yura.. chuchota-t-il à l'oreille du concerné. Tes phéromones sont plus fortes. Tes chaleurs ne vont pas tarder.."

Les yeux écarquillés de surprise, Yuri observa tour à tour son fiancé et son congénère.

"Quoi!? Mais.. c'est pas possible, je m'en serais rendu compte !? J'ai pas eu de symptômes particulier, en plus!"

"Tu as des circonstances qui font que tu n'as pas fait attention à tout ça.. tempéra Chris. Même chose pour Otabek. Vous étiez trop.. bouleversé pour pouvoir vraiment vous préoccuper de ce genre de détails. Maintenant que les choses reviennent à la normal.. Bref, on vous garde la petite pour ce soir, minimum. Vous avez une chambre réservé dans l'hôtel qui doit servir pour le mariage de..."

"Je refuse de laisser mon bébé! l'interrompit immédiatement Yuri. Je peux très bien utiliser des médocs pour neutraliser les effets et.."

Il se tut, s'accrocha brusquement au bras de son compagnon, le souffle court. Il se mordit violemment les lèvres, sous le regard inquiet du Kazakh et Chris, via l'écran.

"Yura.. déjà!? Chris, on t'appelle dès que possible, passe nous les coordonnées pour l'hôtel par message. Embrasse Sofya pour nous."

Le Kazakh raccrocha sans plus de cérémonie et mis le téléphone dans la poche arrière de son jean. Il souleva son Omega, le porta tout contre lui, hésitant à sortir de la ruelle dans laquelle ils s'étaient engouffrés durant l'appel. Il se retenait à grand peine de sentir les phéromones, bien qu'il fut le seul à pouvoir le faire, les yeux rivés sur la route. 

 Il s'avança un peu plus sur le trottoir, pour aller au plus près de la route, sans prêter attention aux regards que lui lançait les quelques Omegas qui passaient. Au bout d'un petit moment, l'un d'eux s'approcha du jeune couple, l'air préoccupé.

"Excusez moi.. intervint ce dernier. Vous êtes son partenaire, n'est-ce pas? Son odeur est plutôt forte... J'ai des médicaments avec moi, si ça peut vous dépanner..." 

"Ce n'est... pas la peine.. déclina Otabek toujours miraculeusement en état de réfléchir, malgré le parfum qui emplissait ses narines. Je vais l'emmener dans l'hôtel le plus proche d'ici, et.. Yura!?"

Le concerné avait tiré sur la veste en cuir de son fiancé, le nez à moitié fourré dessus. 

"La.. la maison, Beka.. gémit il, la voix enrouée. Je veux que nous.."

"Quoi!? Mon amour, si Sofya te voit comme ça, elle va..."

"Je vais bien! Je.. allons voir notre fille, vite..."