Chapitre 1

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Les différents commerces qui jonchaient l'allée du marché était tous attirants. Les uns mettant en avant les plus belles pièces de leur atelier et les autres en présentant poissons, fruits ou autres denrées colorées, odorantes et appétissantes.

La tentation de s'arrêter pour acheter une ou deux pièces de tissus était présente, mais aujourd'hui c'était impossible car son maître l'attendait. Un coup d'œil vif en direction du cadran solaire lui indiqua que le zénith était bientôt à son apogée. Elle ne devait pas arriver en retard si elle voulait éviter que de nouvelles marques viennent zébrer son dos ou ses cuisses. Telle était la vie d'esclave.

Contrairement à d'autres, sa vie n'avait pas toujours été ainsi. Dans ses plus lointains souvenirs elle avait connu une vie paisible, gâtée par des parents aimants, jouant autour du puit avec d'autres enfants ou se cachant entre les moutons des bergers pour trouver quelques instants pour elle et observer le ciel. Mais un beau jour, à l'aube de son septième anniversaire, des hommes arrivèrent, assaillant son village du haut de leurs chevaux aux couleurs de la nuit. C'est avec des épées et à l'aide de leurs pattes aussi noir que l'enfer qu'ils mirent le village à sac, les flammes ne faisant que rendre hommage à leur robe luisant dans les ténèbres. C'était son dernier souvenir de sa maison avant d'être emportée. Ce dont elle se souvenait ensuite c'était d'un énorme bateau.

Tout le monde avait été emmené en même temps mais c'est au port suivant que sa famille fut débarquée avec les autres membres de son village. Dans les cales elle avait eu le temps de faire connaissance avec d'autres enfants et de se faire une amie. Mais tout cela avait été inutile lorsque le bateau était arrivé à bon port : tout le monde avait été dispersé. Elle fut directement vendue à une famille modeste et comme la femme du maitre de maison l'aimait bien elle eut quelques années de répit — toutes n'avaient pas eût cette chance.

Puis vint le moment de son douzième anniversaire... C'est là que les choses commencèrent à déraper : le maître commença à la regarder d'un autre œil. Attiré par sa beauté, il lui rendit visite quelque nuits depuis lesquelles elle ne dort plus que d'une oreille et toujours avec une lame sous son oreiller. Quand la maîtresse de la maison découvrit la supercherie de son époux elle fut vendue à un bordel où elle resta pendant 2 ans. Puis un client attiré pas ses compétences l'acheta pour une petite fortune.

Elle travaillait maintenant dans cette maison depuis maintenant un an, assignée non aux fonctions d'esclave mais comme le jouet sexuel de son maître. Le post n'était évidemment pas des plus agréable mais lui conférait quelques privilèges, lui rendant la vie moins déprimante.

Elle arriva enfin à la demeure de ses maîtres.

— Loueseni te voilà enfin, vient j'ai du monde à te présenter !

Si quelqu'un avait cherché à croiser son regard à ce moment, il n'aurait qu'un vide. Elle fixa un moment l'horizon avant de baisser la tête vers le sol et de se laisser guider par un homme grassouillet et sertit de bijoux en or.

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— Comment est-ce possible que ce soit arrivé ?! Cria -t-elle.

— Nous ne savons pas. Nous avons pourtant augmenté le nombre de gardes et rendu les patrouilles aléatoires mais il semble qu'ils aient eut recourt à plus de stratagèmes et de ressources que nous imaginions, geignit le capitaine.

— Es-tu contre moi ou avec moi ?

— Avec vous Princesse Régente.

— Alors comment cela se fait-t-il que j'aie à nouveau dû me défendre par mes propres moyens ? Cria -t-elle encore plus fort.

La colère de Néférousobek était à son comble et les servantes n'osaient plus bouger de peur d'être envoyées au cachot.

— Je vais revoir tous mes plans, Princesse Régente !

— Tu as intérêt. Le couronnement est dans 2 mois et pour rien au monde je ne laisserai les terres aux imbéciles souverains qui trônent à nos frontières ! Va maintenant.

— Oui, Altesse.

Néférousobek, la beauté de Sobek de son titre, regarda le capitaine terrorisé prendre ses jambes à son coup et sortir de la salle du trône. Les évènements n'allaient pas du tout en sa faveur. Depuis l'annonce officiel de son futur couronnement les assassins se suivaient les uns les autres. Elle allait devenir Reine d'Egypte et était presque sans défense. Son père l'avait préparé à l'éventualité et avait engagé le meilleur maitre d'arme du pays. Elle comprit rapidement l'atout que cela représentait et le garda à ses coté comme le plus précieux de ses trésors. Elle sourit mentalement, Sekhmet, tel était son prénom. Le même que celui de la déesse de la guerre et de la vengeance.

De bas en haut, Néférousobek toisa son mentor qui c'était installé à côté d'elle. Il était plutôt pas mal et avait de quoi faire rougir toutes les filles du pays. Âgé d'une trentaine d'année, il était aussi musclé qu'agile. Une panthère, c'est l'animal auquel elle pensa. Un faible feu de braise commença à se répandre dans son entre-jambe. Ici ? Maintenant ? Non elle garda cette idée pour plus tard. Elle devait se concentrer sur la longue journée qui l'attendait.

— Sekhmet, j'ai besoin de toi une fois de plus

— Utilise moi autant que tu voudras Princesse, je suis à ton service jusqu'à la mort, entonna-t-il.

Merde pourquoi il dit ça ?! Les braises se transformèrent en flamme torrides.

— J'ai besoin d'un garde du corps préparé par tes soins. Va au marché et achète la personne que tu voudras, je te fais confiance. Tu as deux mois pour qu'elle soit aussi redoutable que moi et toi réunis.

— Oui Princesse, j'y vais de ce pas.

Il fronça les sourcils Néférousobek n'eût aucune peine à deviner qu'il réfléchissait au meilleur entrainement possible.

— Bien, acquiesça-t-elle.

Une fois son mentor partit elle renvoya tout le monde de la salle. Son plaisir devait être rassasié maintenant.

REINE DU CHAOS D'EGYPTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant