Ch 2 : les survivants

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Assis sur un des petits sièges du terminal, je regarde ma montre avec insistance. Bon sang, où peut bien être Érika ? L'ordre d'embarcation n'allait pas tarder à être annoncé, et la jeune fille n'était toujours pas revenue. Elle avait dit qu'elle allait aux toilettes, et généralement, ça ne prend pas plus de dix minutes, ça. Je trépigne de nervosité. Notre projet en Australie a été concluant, et j'espère qu'on va passer notre examen. Notre présentation va être excellente, j'en ai le sentiment. Avec mes photos incroyables et Érika qui a gagné des dizaines de concours d'orthographe internationaux pour rédiger notre article, nous sommes sûrs de réussir.

J'allais me lever pour partir à sa recherche, lorsque soudain je la vois émerger de la foule et se diriger vers moi. Une fois qu'elle est assez près, je m'exclame :

- Qu'est-ce que tu fabriquais ?

- Relaxe, j'étais juste aux toilettes. fit-elle en soupirant.

Je lève les yeux au ciel, et je dis en me levant et en saisissant ma solide valise noire.

- Et bien, allons-y avant de manquer l'avion et d'avoir à prendre le prochain !

Nous nous dirigeons vers le comptoir pour nous engager dans la file. Nous attendons un peu, puis soudainement, un gros gars qui traîne une petite valise derrière lui nous dépasse sur le côté et bouscule Érika. Elle s'apprête à protester sauf que le gros bonhomme laisser échapper à toutes les deux secondes des "désolé". Celui-ci dépasse les autres en avant aussi et s'obstine un moment avec l'hôtesse avant de remettre son billet de se précipiter dans le couloir de passage vers l'avion. Mon amie peste en silence contre ce gros maladroit qui lui a écrabouillé le pied et croise les bras. Elle aussi en a assez d'attendre.

Quand c'est finalement à notre tour, on donne nos billets au plus vite et on décampe vers l'avion. Une fois à l'autre bout du couloir, on penche la tête pour entrer par la porte ouverte et une hôtesse nous acceuille :

- Bon vol, dit-elle sans plus de spécifications.

Je ne répondit pas, je me contentai de lui sourire aimablement. À la suite d'Érika, je traverse l'allée droite de l'avion, et je m'arrête finalement devant une rangée à peu près au milieu du fuselage. J'ai un hublot, et je m'assois après avoir rangé ma valise dans le compartiment à bagage au-dessus de moi. Mon amie a continué à marcher un peu, elle, et je me retourne pour la chercher des yeux. Elle est juste derrière moi, dans la rangée suivante. Je lui sourit, et elle me rend mon sourire.

***

La nuit a été pénible. C'est une des premières fois que je dors dehors, sans tente ni rien, et je dois dire que ce n'est pas de tout repos. Malgré le sable qui sert d'excellent matelas, il a fait un froid de chien toute la nuit. Moi qui devrais être habitué, à cause de mon travail, je me suis réveillé au moins trois fois, je pense. Pourtant, ce matin le temps est radieux et malgré les décombres noiricis et endommagés de l'avion, le décor a tout d'un monde paradisiaque. Évidemment, si on excluait les bruits bizarres provenant de la jungle. Après avoir été cherché une bouteille d'eau à la réserve, je retourne au feu de camp. Là-bas, Érika s'est jointe à un petit groupe de personnes qui parlent. En m'approchant, j'entends un homme arabe aux cheveux noirs frisés dire avec un petit accent dans la voix :

- Vous as entendu ça, hier ?

- Peut importe ce que c'était, ne n'était pas naturel. rétorque un homme noir flanqué d'un enfant lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, sûrement son fils.

Je m'assois, et en tendant la bouteille à Érika, j'avoue :

- Je l'ai entendu une autre fois, hier, dans la journée.

LOST : the survivorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant