Je m’appelle Léonore et j’habite dans les Enfers. Mon père y est le patron. Notre maison est un fourneau ambulant. Ma mère travaille comme ramasse cendres vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Quant à moi je déteste cet endroit. Depuis toute petite, je rêve de partir sur Terre et d’avoir des amis autres que mon animal de compagnie : Cerbère. On doit lui donner deux têtes de l’hydre matin et soir sinon il est infernal. Avec ses quatre-cent kilos bien tassés, on ne peut pas l’emmener partout ! Du reste, on ne sort jamais. On ne part ni en week-end, ni en vacances.
Ce soir là, comme tous les soirs, mon père est retenu au travail et ma mère regarde la télé. Le silence et la solitude m’ont tenu compagnie jusqu’à la fin de mon repas. Plus tard, dans ma chambre, je regarde mon reflet dans le miroir : je suis de taille moyenne, avec de longs cheveux roux et une mèche naturellement noire, qui ondulent dans mon dos. Mes yeux, qui sont normalement vert émeraude, ont virés au noir. Tout mon visage est criblé de toutes petites tâches de rousseur et me renvoie une image qui ne me plait pas. Je détourne le regard et tombe sur un magazine qui parle du monde humain. Je l’ouvre et le feuillette. Au fur et à mesure que les pages tournent, une idée jaillit dans ma tête. Je fais ma valise et descends. Cette fois ma décision est prise.
- Léonore ? Mais qu’est-ce que tu fais ?
Mon père vient de rentrer et me regarde, surpris.
-Je … j’ai décidé de partir sur Terre. Dis-je avec le plus d’aplomb possible.
- Tu ne vas pas recommencer avec ça, s’emporte-t-il. Te rends-tu compte que tu es encore sous notre responsabilité hein ? Et s’il t’arrive quelque chose ? Ce monde est trop dangereux pour toi !
- J’ai dix-sept ans papa, je suis une grande fille et je veux quitter cet endroit.
- Pourquoi ?
- Tout simplement parce que je le déteste ! Il fait chaud tout le temps, je fais cours par correspondance, je n’ai pas d’amis.
- Mais ta place est ici …
- Non ! Ma place est parmi les personnes de mon âge, qui vont en classe et qui mène une vie normale ! Que tu le veuille ou non je pars.
Mon père, interdit, ne dit plus un mot. Ma mère est endormie dans le salon. Je l’embrasse sur le front, puis, je ferme la porte derrière moi. Je respire un grand coup. « Pas si facile de partir » je pense. Mon cœur commence à se serrer quand je franchis la grille du jardin. Tout à coup, Cerbère surgit de derrière moi. Il voit ma valise et me regarde tristement. Une dernière caresse avant de disparaître de l’autre côté du Styx
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Journal endiablé
FantasyLorsque la fille d'Hadès débarque sur Terre, il ne faut pas s'attendre à ce que la vie soit un long fleuve tranquille. Attention il va y avoir des étincelles ! Ne pas se brûler les doigts !