Le monde Obscur de Vanda

Chapitre 2 - Le village des rescapés

Je venais tout juste de sortir de la forêt. Je n'arrivais toujours pas à croire que j'étais la première à avoir réussi cet exploit. Pendant près de cinquante ans, mon village était prisonnier et personne ne s'était échappé. Et c'est moi. Moi qui vient tout juste de terminer l'école. Une jeune volda qui a vaincu la forêt Votiriale. Je ne pouvais pas être plus heureuse qu'aujourd'hui. J'avais découvert le sentiment de réussite.

Malgré la réussite de cette épreuve, j'espérais trouver de l'autre côté autre chose que des plaines et des montagnes à perte de vue. J'espérais sincèrement trouver ne serait-ce qu'un village voire même une ville au loin. Il y avait des routes creusées dans la terre noire donc j'avais bon espoir. D'ailleurs, en y regardant bien, la route s'arrêtait net à la lisière de la forêt mais plus précisément devant un arbre, mort lui aussi. Il était donc certain en voyant cet illogique placement que la forêt n'existait pas avant. Quelqu'un ou quelque chose l'avait fait apparaître. Je devais maintenant trouver comment la faire disparaître alors j'empruntait le chemin devant moi et j'avançais, toujours avec cette douleur aux jambes et la puanteur de mes vêtements. 

Cela faisait maintenant trois heures que je marchais et la lumière de la Lune s'amenuisait. D'ici quelques minutes elle disparaîtrait. Mais par chance, je voyais au loin quelque chose derrière une petite montée. Une fumée blanche. Il devait donc y avoir des voldas là-bas. Je forçais sur mes jambes qui me faisaient souffrir mais j'arrivais tout en haut de la montée. Derrière, je découvrit en contrebas une, deux, trois… Non, des dizaines de maisons. Un village entier. Ou presque. Il devait être deux fois moins grand que le mien mais c'était un village malgré tout. Je descendais la pente pour rejoindre mais je glissais bêtement. J'avais beaucoup trop forcé sur mes jambes que je n'arrivais plus à marcher correctement. Je tombais et roulait le long de la pente comme lorsque j'étais sortie de la forêt. J'arrivais en bas sur le dos cette fois-ci mais je sombrais dans l'inconscience. J'étais lessivée. 

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- Où suis-je ? J'ai fait un rêve bien étrange. J'ai échoué ? Je suis de retour à la maison ? 

Je sentais quelque chose de moelleux sous moi. J'étais allongée quelque part mais je ne voyais rien. J'ouvrais difficilement les yeux et je voyais la petite lune au loin à travers une lucarne. Je tentais de me lever et regardais où j'étais. Ce n'étais pas chez moi en tout cas. Il y avait quelques petits meubles dans la petite pièce où je me trouvais. Mais aussi un lit dans lequel j'étais. Voilà d'où venait ce confort que je ressentais sous mon corps affaibli. Je tirais le drap et je découvrais avec surprise que j'étais nue. 

- Mais ?! Qu'est-ce que…?! 

La porte devant moi s'entrouvrit légèrement. Une voix me parvenait faiblement.

- Ah, je pensais que tu dormirais encore un peu.

Je me dépêchais de cacher mon corps avec les draps. La femme d'une vingtaine d'année entra dans la pièce avec un plateau sur lequel était posé une choppe remplit d'eau et un bol en bois avec de la purée de quelque chose que je devinais comme étant de la carotte sombre. Elle était d'une beauté incroyable. Elle était habillée en robe rouge jusqu'aux cuisses. Elle posa le plateau sur la table de chevet à côté du lit et se posa quant à elle sur le lit devant moi avec un sourire réconfortant.

- Comment te sens-tu à présent ? Tu as récupéré ?

- Je… Je vais bien. Merci.

- Tant mieux. Je m'appelle Fradilia. C'est moi qui t'es trouvée évanouie. Comment t'appelles-tu ma jolie ?

- Vanda… 

- C'est un très joli nom. D'où viens-tu ?

- D'un village un peu plus loin.