De ma petite fenêtre, je vis une main se tendre vers moi : la portière de ma calèche s'ouvrit.
Je descendis alors en prenant cette main qui m'était tendu pour appuis afin de stabiliser mon arrivée au sol. Je fis un léger signe de la tête à celui qui m'avait déposé pour le remercier et me dirigea vers le flux de nobles qui s'engouffrait entre les deux grandes portes d'un immense palais.
Des femmes remuaient leurs éventails tout en se pavanant tandis que des hommes réajustaient leurs vestons en s'imposant fièrement.
La jeune fille que j'étais n'était guère qu'une figurante à côté de tous leurs beaux atours. Mais cela me convenait parfaitement, je ne m'en plaignais pas car contrairement à la plupart d'entre eux, je suis uniquement là pour l'évènement qui a lieu et non pour vanter mes mérites en supplément.
C'était la différence entre eux et moi.
Je ne les haïssais pas, je n'éprouvais juste pas le même besoin de me mettre en avant. Mais cette fois, je trouve qu'il est tout de même déplacé de se mettre en évidence étant donné que ce n'est pas à eux de briller cette fois ci.
Aujourd'hui, la plupart des gens de la grande noblesse danoise a été conviée pour une annonce donnée par le roi. Elle a été tenu secrète, ce qui impatiente et exalte l'imagination de la plupart d'entre nous. Et en effet, beaucoup de rumeurs circulent mais j'ai bien l'impression qu'elles sont toutes infondées : elles prédisent le pire, comme à l'habitude car ce que les gens veulent en réalité, ce n'est pas la vérité, c'est quelque chose qui divertissent leurs vies qu'ils jugent monotones.
La salle était bondée et la foule très agitée.
Je me suis écartée en prenant un petit met mit en évidence sur le buffet, juste à côté des serviettes rouges sang et en m'installant dans un recoin désert. Toute cette agitation ce n'est pas mon fort... La famille royale n'était pas encore là alors je me contentais d'observer les nobles qui festoyaient gaiment, oublient presque l'origine de leurs venues.
Un particulièrement attirait l'attention : il avait de longs cheveux roux et un regard émeraude avec un air aimable et un je ne sais quoi qui le rendait... Mystérieux.
Tous venaient le voir, le complimentaient, rigolaient avec lui et l'admiraient. C'étaient presque lui le véritable centre d'attention de la soirée. Il me semble avoir déjà entendu parlé de lui, mais je n'arrive pas à m'en souvenir.
Après déjà quelques instants, j'avais fini de déguster mon en-cas. Les monarques n'étaient toujours pas arrivés. Qu'est ce qui a bien pu les retenir autant de temps ?
En attendant, je fis pleins de curieuses découvertes : une femme qui ne marchait pas comme tout le monde, un homme qui allait vers tous mais qui semblait éviter les contacts physiques, un serveur grattait répétitivement sa poche... Ce n'était pas une soirée anodine décidément.
Quand mon regard eu terminé d'analyser la pièce et ses occupants, j'étais donc livrée à l'ennui mais quelqu'un m'en sauva : un jeune homme aux cheveux blonds platines, aux yeux de diamant et à la canne fine et richement décorée s'approcha sereinement de moi, un sourire sage sur le visage.
Il leva la main pour me saluer, je lui rendis de vive voix.
L'homme commença à esquisser une série de gestes avec ses mains. D'abord dubitative, après quelques secondes je compris qu'il me parlait en langue des signes. Il devait être sourd ou muet... Par chance, j'avais appris ce langage et pouvait donc converser avec lui.
« Ravi de vous rencontrer. » Esquissa t'il. Je lui ai alors communiqué mon sentiment réciproque. Il prit une moue légèrement étonnée. « Vous connaissez ce langage ? Vous m'envoyez ravi. La plupart me prenne pour un fou. » J'ai légèrement pouffé et lui également.
Il avait l'air bien sympathique.
Je lui demandai son nom. Il me répondit simplement « Ulrik ». J'acquiesça. Il me retourna la question, à laquelle j'allais répondre mais nous fûmes coupés par un bruit sourd : nous nous retournâmes, comme tous les convives, et nous vîmes une jeune femme étalée sur le sol.
Un homme qui devait avoir la trentaine se précipita vers elle, un air affolé dessiné sur le visage, les larmes lui venait presque.
Les nobles autour, quant à eux, s'agitaient bruyamment et surtout pour rien, faisant fuser das tous les sens des hypothèses illogiques
Je reconnu alors le deuxième prince de Danemark, Valdemar de Danemark et celle au sol devait être son épouse. Mais pourquoi s'être donné la peine de se dissimuler dans la foule ? Et surtout, pourquoi aujourd'hui, qu'y a-t-il de particulier ?
Je dus mettre en marche mon sens d'analyse pour comprendre ce qu'il se passait et trouver la solution.
J'ai visionné patiemment tout ce qu'il s'est passé et ce que j'ai pu observer depuis le début de la soirée en essayant d'assembler et de faire le lien entre tout ça.
Ulrik m'observait, comme s'il essayait de pénétrer mes pensées. Il me tapota finalement l'épaule. « À ton avis, que ce passe-t-il ? »
C'est ce que j'essaye de comprendre !
J'ai détourné les yeux et ai commencé à y voir plus clair après la compilation intellectuelle que je venais de faire.
Cependant, un détail m'interpellait. Ou plutôt, plusieurs...
Je me suis finalement retourné vers mon confident de dernière minute et le prit un peu plus en aparté pour lui demander une faveur puis le laissa à son devoir qu'il avait accepté en hochant la tête, amusé.
Je suis ensuite à la rencontre des membres royaux pour analyser la scène.
Valdemar de Danemark me toisa d'un air indigné tout en continuant de prendre soin de son épouse.
Je n'y prêtai pas attention et me contenta d'inspecter les alentours, vérifier l'état de la princesse et je souris : j'avais trouvé la solution.
Satisfaite d'avoir trouvé la réponse, j'ai annoncé à tous que j'avais trouvé la clé de l'énigme.
Tous prirent un air choqué ou même dégouté. Oui, je n'étais pas ce genre qui prenait la parole ouvertement de cette manière mais, la fierté est présente chez chaque être humain, n'est-il pas ?
Le prince Valdemar se tourna vers moi :
Valdemar – Et qui êtes-vous pour dire cela mademoiselle ?!
J'eu un rictus fier avant de déclarer :
Je suis Nanna. Nanna Lingberg et je vais trouver pour vous les coupables de cette affaire !
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Psychical Game
Mistero / Thriller"Chasse-moi si tu l'oses" 1889, Danemark. Après la vague de meurtres de Jack l'éventreur, les pays en sont encore tout mouvementé. Certains se servent de lui comme modèle pour leurs fictions mais il semblerait que quelques-uns appliquent ses volont...