l'homme dans la chambre vide

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Bucky se tortillait incessamment dans son lit, il ne trouvait pas le sommeil. Les dernières paroles qu'il avait entendu avant que les autres ne partent étaient : « Aller Bucky, c'est l'heure, couches-toi vite, et dort bien » et « bonsoir Bucky, fais de beaux rêves. Allez, j'éteint la lumière. »

Cette maudite lumière... en vérité Bucky avait tant peur de ce noir qui l'entourait qu'il n'osait sous aucun prétexte bouger. Il était en boule, sous ses draps, à tenter de trouver le sommeil, seul dans la maison.

Cette peur de l'obscurité le mordait, il avait toujours cette impression que quelque chose de plus que lui-même se tenait dans la pièce, et que s'il ouvrait les yeux, il rencontrerait ladite chose.

La soirée avait commencé à s'assombrir en un bleu cobalt superbe, mais avait vite fini par s'encrer en un noir profond, comme si l'on avait repeint au dessus d'un beau cyan et que la teinte avait séchée, matte, étouffante, ne faisant que contraster d'avantage avec la pâleur de la lune, éclairant comme une perle nacrée dans les ténèbres.

Il était dans cet état où la peur l'empêchait de crier, la peur l'empêchait de pleurer. Bien sûr, la chambre est vide. Il en suffoquait presque, mais pas assez pour perdre connaissance et s'endormir, et trop pour pouvoir pleinement se ressaisir.

Il avait clos ses paupières depuis un moment maintenant, le sommeil ne venant pas. C'est alors que dans le noir de ses paupières, il crut distinguer une silhouette.

Une silhouette dotée d'un long manteau noir, un chandail vert bourgeon se laissait entrevoir, caché sous une superbe écharpe ocre. L'allure du personnage aurait ressemblé à celle d'un parfait professeur de philo si ses cheveux n'avaient pas étés si longs et méticuleusement peignés en arrière, leur noir obsidienne détonnant du vert de ses yeux.

Tout dans son allure émanait confiance, charisme, et pourtant plus la silhouette s'approchait, plus l'être exaltait de la bienveillance. Bucky ne savait plus sur le moment si ce qu'il voyait dans cette pénombre était le résultat de son esprit fertile, ou si ce qui se produisait était bien réel.

Il finit par s'arrêter, et sa prestance changea alors d'un coup, c'est comme s'il semblait en vérité s'adresser à un petit groupe.

Il était une fois il y a très longtemps, commença-t-il d'une voix grave et vibrante comme une corde grave de basse. Un poisson rouge très rouge, qui s'ennuyait dans un aquarium très grand.

Soudainement, pour aucune raison apparente, Bucky se sentit offensé. Cet être séduisant qui se trouvait dans son esprit allait raconter une histoire inintéressante que personne ne souhaitait entendre sur un poisson rouge ?

Non, Bucky avait mieux en tête.

Ce poisson rouge très rouge... Continuait l'homme, mais Bucky le coupa.
Mais non, mais non monsieur. Coupa Bucky.

L'homme parut absolument surpris et sursauta, il fronça les sourcils, cherchant d'où provenait cette voix.

Ce n'est pas l'histoire du poisson rouge très rouge qu'il faut raconter. Poursuivit Bucky.

L'homme parut chercher ses mots, gobant presque l'air comme ledit poisson rouge dont il s'apprêtait de conter l'histoire.

Qu'est-ce que je raconte alors ? Demanda alors cet homme, incrédule.
C'est mon histoire, répondit Bucky comme si c'était une évidence.
Ton histoire ? Pouffa l'homme, cherchant toujours d'où provenait la voix de Bucky. Ton histoire mais qui es-tu et comment t'appelles-tu ? Demanda-t-il.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 13, 2021 ⏰

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