Train 232 (nh)

17:07

MADISON

" Eh j'avais pas vu ton pendentif ! Il est super beau. "

J'avais carrément oublié que j'en portais un. Il est tellement léger. Ce bijoux est toujours accroché à mon cou, c'est comme un porte-bonheur - même si j'ne suis pas sûre que c'en est réellement un.

" Merci. " je lui remercie, en effleurant doucement mon irremplaçable joyau blanc et opalescent.

" Est-ce qu'il a une signification précise, ou quelque chose comme ça ? " il ajoute curieusement.

" Il appartenait à mon grand-père.. Avant son décès, il l'a légué à mon père qui me l'a ensuite offert pour que je le garde précieusement. " je lui dévoile, le coeur serré.

Même si cela fait déjà plus de sept ans qu'il a rejoint le néant, dans un sommeil éternel, je suis encore affectée lorsque je m'en remémore. Mort de vieillesse sur son lit, un jour avant l'anniversaire de mes seize ans. Ce qui fait que finalement, je ne l'ai pas fêté, pourtant c'est celle que j'attendais le plus. Après cet évènement, j'ai pris énormément de temps pour me remettre en question. Je me demandais si la vie en valait la peine. Si j'avais besoin d'être là. Je m'étais mis à écouter des mélodies lentes, mélancoliques, éphémères. Je lisais des textes dont beaucoup d'amertumes, de souffrances, de noirceurs étaient encrées dessus. Tout cela ne faisait qu'approfondir ma peine, mais ça permettait de me dire que je n'étais pas la seule à être piégée dans cette tristesse : la mort d'une personne qu'on aimait énormément. Après cinq mois, où je me suis mal alimentée, mal occupée de moi, où mes notes ont fait une cascade abominable et pleins de mauvaises choses, et d'idées noires, je me suis repris en main. Grosso modo mes parents m'ont donné un gros coup de pied au cul pour que je me réactive. Je me suis finalement dis que même s'il était parti, il sera toujours là, dans mes souvenirs, dans mon coeur.

" Oh putain. Je suis vraiment désolé. Je m'en veux tellement de t'avoir demander ça. Oh non. Nom de dieu, que je suis bête ! " il s'insulte, frappant son propre front à l'aide de sa paume. " Vraiment pardonne-moi.. Tu veux un mouchoir ? " il me tend un tissu qu'il a sorti de nul part. " Merde pas celui-là, il est déjà usé. Oh mon dieu.. J'suis trop con. Veux-tu que je chante ou je sais pas ? Argh j'aurais dû me taire.. Je suis con. Je suis con. Niall tu es con. " il enchaîne, se tortillant dans tous les sens, me faisant sourire négligemment.

Est-ce qu'il est comme ça à chaque fois qu'il apprend qu'un de ses amis - si je peux me considérer ainsi - a un proche mort ?

" Niall calme toi, ce n'est pas comme si c'était de ta faute. " je frôle son avant-bras légèrement, me voulant réconfortante.

" Aucun de mes proches n'est encore décédé, je ne sais pas ce que tu ressens, mais ça doit être tellement affreux... " il pince ses petites lèvres entre elles fermement.

Je devrai changer de sujet si j'ne veux pas commencer à chagriner.

" Oui. Tu peux me chanter quelque chose ? "

Puisqu'il me l'a proposé, c'est qu'il doit savoir le faire non ?

" Hum.. Je-je.. C'était sorti tout seul.. Je ne crois pas que je pourrai.. " il commence à bégayer, ses joues se colorant progressivement.

Peut-il arrêter d'être si mignon ?

" Aller ne fais pas ton timide Niall ! " je le taquine, en lui donnant un coup d'épaule gentiment.

Même si je meurs d'envie d'entendre une petite harmonie s'évader de ses belles lippes, s'il ne se sent pas capable, je ne l'obligerai pas.

" Tu le veux vraiment ? " il me demande d'une minuscule voix, ses yeux s'arrondissant adorablement.

" Hum.. Et bien oui. " j'affirme suivis d'un hochement de tête incertain. " Enfin.. Si t'en as envie bien sûre. " j'ajoute, tentant de lui laisser faire le bon choix, celui qu'il veut faire.

J'ne veux pas qu'il se force.

Dans un silence convenable, et excitant - enfin pour moi, il courbe son dos avant de projeter doucement sa tête en arrière en entrouvant simultanément ses lèvres. Puis, sa poitrine se contracte graduellement et se dégonfle par la suite, rejetant l'air.