Train 232 (nh)

20:33

MADISON

" J'ai froid. " il frotte ses bras avec ses mains.

" Moi aussi. Attend ne bouge pas. " je lui dis en me levant de mon siège, avant de marcher vers l'étagère en hauteur qui est face à nous.

Je crois que j'ai mis un plaid dans ma valise.

En me levant sur la pointe des pieds, je tente d'attraper mon bagage rouge. Me souvenant que je n'étais pas assez grande, je me retourne vers lui, un petit sourire gêné dressé sur mon visage. Après avoir compris mon problème, il se met debout avant d'enrober la poignet de la valise avec sa main et de le descendre jusqu'à ma hauteur.

" Merci " je la prends, puis la dépose au sol avant de l'ouvrir en tirant sur la fermeture éclair.

Entre toutes mes affaires, je retrouve la couverture que je cherche, donc je l'empoigne et le place sur mon avant-bras opposé avant de cerner le bagage.

Alors que j'allais me relever, j'entends un raclement de gorge. Intriguée, je remonte mes pupilles vers mon ami. Le blondinet effectue un mouvement de menton en direction de ma valise, je baisse ma tête vers celle-ci. Subitement, mes yeux se sont ouverts intégralement, formant deux grosses globules.

" Merde. " je souffle tout bas, étant pratiquement sûre qu'il ne m'a pas entendu.

En un rien de temps, je descelle l'objet, rentre la culotte qui dépasse et referme le bagage tandis qu'il commence à rire. Tellement embarassée de la situation, je suis devenue très rapidement toute rouge.

" Je- "

" T'inquiète c'est pas grave, ça arrive à tout le monde. " il me coupe, les lèvres pincées, se retenant sûrement de ricaner.

Il le repose ensuite en haut.

" Hum, et tu vas faire quoi avec ça ? " il me demande en pointant le tissus que je porte dans mes bras.

" Tu crois que j'peux faire quoi avec la couverture à part la recouvrir sur nous ? " je roule des yeux. " Aller, va t'allonger. "

J'ai une légère impression d'avoir parler comme une mère.

Il se désigne du doigt comme s'il n'était pas sûre.

" Oui Niall, je parle à toi. Il n'y a personne d'autre à part toi. "

Il part sur les sièges avant de s'étendre dessus horizontalement, mais pas complètement car ce n'est pas assez spacieux, ses genoux sont pliés. Je le rejoins par la suite, avant d'essayer de nous couvrir avec la couverture. Voyant que je n'y arrive pas, il la prend et nous enveloppe avec celle-ci furtivement, comme s'il était habitué à faire ça. Je lui remercie ensuite.

Nous sommes plutôt serrés. Grâce au fait qu'il est collé aux dos des sièges, il ne risque pas de tomber par terre, alors que moi si, c'est donc pour ça que je me ressere vers lui. Mais je garde tout de même quelques millimètres d'écart, ne voulant pas trop le compresser non plus. Et ces sièges ne sont pas le luxe pour s'allonger dessus, mais bon on fait comme on peut.

" Ça va mieux ? "

" Ouais, il fait beaucoup moins froid. "

On ne dit rien d'autre. Je me contente d'apprécier cette bonne chaleur qui me fait beaucoup de bien.

" PUTAIN DE MERDE ! " je jure en roulant sur le sol après m'être tombée des sièges, dû à la secousse que le train vient de nous faire subir.

Tandis que je frictionne mes genoux pour calmer la douleur, l'autre imbécile est en train de se moquer de moi.

" Viens m'aider non. " je fais la moue en croisant mes sourcils.

" Ok ok. " il vient vers moi, puis glisse un bras derrière mes arrières-genoux et l'autre sous ma nuque et me conduit jusqu'aux places avant de m'y déposer doucement. " Argh t'es lourde en faite. " il s'étire en me taquinant.

" Ta gueule hein. "

" Bon maintenant tu ne risques plus de tomber. " il m'affirme en s'ajoutant sous la douce couverture.

Non, mais toi tu peux à présent.

***

Alors que je tente de m'endormir, je sens ses chaudes mains venir envelopper mon ventre. Il me presse contre lui tellement fort que j'ai l'impression que son torse est attaché à mon dos. Mes joues s'empourprent instantanément à cause ce rapprochement. Déjà que j'avais chaud, ma température corporelle vient sans doute de doubler. Mais malgré tout, je ne comprends pas ce geste soudain. Est-il conscient ou est-il en train de sommeiller ?

Je prends mon courage à deux mains, puis je me tourne vers lui. N'essayant pas de m'introduire dans son éternel regard azur, je place mes mains sur son dos timidement en posant ma tête contre sa poitrine. Sa délicieuse odeur pénètre dans mes narines et ses forts battements de coeur résonnent dans mes oreilles. J'aime cette sentation que j'ai dans mon bassin lorsqu'on est proche, que nos corps sont proches. Je cale confortablement ma tête, profitant de sa chaleur et de sa protection.

" Je t'apprécie beaucoup, Madison. " il me dit d'une voix soyeuse et satinée.

Je sursaute négligemment car je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle.

" Moi aussi Niall. " je lui réponds en me décidant finalement de m'enfouir dans ses beaux iris bleutés, car je sentais son regard peser sur moi.

Il loge ensuite sa tête dans le creux de mon cou en renversant des petits baisers. Effleurée par le plaisir, des infimes gémissements s'évadent de mes lèvres.

Je n'aurai jamais cru Niall me faire ça.. Enfin, surtout pas maintenant.