L'accident

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La lumière bleue des girofards envahie le terrain. A côté des tribunes, on entendait des policiers parler de Martin. Sur le terrain, les languedoc-foot s'étaient assis, ne voyant pas leurs adversaires arriver. Leurs tee-shirt fluorescent ressortaient au milieu de toutes ces lumières.

Assis aux tribunes d'honneurs, personne  ne me laissa entrer. Je pouvais bien expliquer que Martin était mon meilleur ami,qu'il avait besoin de moi à cet instant précis, mais rien. Aucuns de ces hommes en uniformes bleus ne voulait me laisser passer.

- Dégage tu veux ? C'est pas un endroit pour les ... les "femmes"  ici.
Il me regardait dans les yeux avec un air supérieur, à faire .... à faire peur à qui d'ailleurs?
Plus il me parlait , plus la colère montait en moi. Non mais, pour qui IL se prend? Son uniforme lui donne des ailes  ou c'est comment ? Son air ahuri et son impolitesse commençaient à me taper sur les nerfs.
"Mais, il va arrêté de me fixer comme ça? Il a cru quoi lui?"

- Alors de un tu vois le gars qui est là-dedans c'est comme ma famille, ok !
Deuzio, tu sais se qu'elle te dit la meuf ?  Que tu vas vite la laisser passer ou alors tu risque de plus jamais pouvoir avoir de gosses, alors TOI dégage ! Franchement tu te crois frais là ? Tu essayes d'empêcher une gamine de voir son ami, et après quoi? Tu vas te pavaner de ça? Mais pauvre type tu me dégoûtes teh!
"Je lui crache dessus?  Non je pense que ça suffit. Destressss..."

La sueur lui dégoulinait sur le visage.  Puis, à voir mon regard fixe et sec,  il décida de s'écarter pour me laisser passer.
"A ben voilà quand tu veux , tu peux."

Sortant du couloir d'accès au stade, je vis Gilles,  leur entraîneur sortir le visage déconfit.  C'était un homme n'étant pas très grand ( dans les 1mètre 70) avec une chevelure claire et des yeux verts perçant. Entre deux respirations, je pus lui adresser quelques mots :

- Où est Martin ?  Que lui est il arrivé?  Pas trop grave rassurais moi? Une dizaine de questions supplémentaires se rajoutèrent à celles ci. Mon débit de parole avait fait combo×10.  Je ne sais même pas si il avait pu prendre l'essentiel derrière toutes ces questions à la suite.
- Dites moi quelque chose enfin !!!

Je stressais encore plus, et mes paroles en traduisaient l'expression. Non, mais une réponse s'il vous plaît!

- il est dans le coma... me sortit-il , les larmes aux yeux .

Je le fixais, le regard vide. Je ne bougeais plus.Les lumières commençais à disparaître, je n'entendais plus rien.... J'ai même du arrêté de respirer un instant. Je sentis mes jambes me lâcher tandis que mes larmes coulaient.

Mon meilleur ami est entre la vie et la mort....

Footballeuse pour la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant