Chapitre 1

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*C'est avec le sourire au coin des lèvres que Florence ouvrit les yeux lorsqu'elle entendit son téléphone sonner. Elle sourit d'autant plus lorsqu'elle sentit l'agréable contact d'une main sur son épaule nue. Ce sourire fut bref ; un sursaut la tira de son demi-sommeil lorsqu'elle vit que la main appartenait à Pascal, allongé à ses côtés. Ce sursaut réveilla le capitaine, qui ne put se retenir d'esquisser un grand sourire à la vue de celle avec qui il avait passé cette merveilleuse nuit. * 

 La stupéfaction passée, Florence pris l'appel qui l'avait tirée du sommeil. 

 - « Commissaire, la procureure demande à vous voir dans son bureau à propos de la journée d'hier. Elle veut que vous veniez avec Roche, je le préviens ? » 

- « Je m'en occupe, merci major, à tout à l'heure. » 

............... 

La veille : - « Qu'est-ce qu'on a Marchand ? » 

- « Alice Soler, 23 ans, étudiante en journalisme. Le légiste n'est pas encore arrivé mais on dirait qu'elle a été tuée avec ce couteau, que nous avons retrouvé à côté du corps. » 

Cassandre s'éloigna de la scène de crime pour observer les environs. Nicky jeta un regard à Jean-Paul : « il faudrait lui dire, non ? ». 

- « Commissaire ? » 

- « Oui, Marchand »

 - « On a quelque chose à vous dire, euuuh » 

- « Mais lâchez le morceau enfin ! » 

- « C'est Jules qui a été le dernier à parler à la victime. » 

Roche s'approcha de Cassandre et passa doucement sa main sur son épaule. Arrivé au haut de son bras, il augmenta légèrement la pression de doigts. 

- « Je vous accompagne chez la proc. » 

Dans la voiture, alors que Pascal tentait tous les sujets de conversation possibles pour changer les idées de Florence, une larme se mit à couler sur sa joue.                                                                      Elle, qui se montrait toujours si forte, eut soudain terriblement peur pour son fils, alors qu'elle le savait innocent. Une peur si puissante qu'elle l'empêchait de réfléchir et de respirer.  

Elle lui demanda de s'arrêter le long du lac pour prendre l'air.                                                         

Comme si une bouffée d'oxygène ôterait de sa tête l'idée que son fils était le principal suspect d'une affaire de meurtre. 

Elle sortit de la voiture, suivie de près par Pascal. Il la trouvait si belle. Il aimait tant ses failles. Bien sûr, il aimait aussi cette façon qu'elle avait de lui résister.                                                                      Il s'approcha d'elle et la prit par les épaules pour qu'elle se retrouve face à lui. Il y avait toujours cette larme discrète au milieu de sa joue. Il l'essuya lentement du dos de la main.                               

Il laissa sa main sur le côté de son visage. Longtemps. Florence trouva dans les yeux de Pascal un peu du réconfort dont elle avait tant besoin. Pascal trouva dans les siens tout ce qu'elle n'osait pas lui dire. Elle posa sa tête sur son épaule et ils restèrent comme suspendus dans leur univers jusqu'à ce que le téléphone de Roche se mette à sonner. La procureure commençait visiblement à s'impatienter. 

De retour à la brigade, la journée se déroula sans embûches supplémentaires. L'heure de renter chez soi arriva vite. 

 ... 

Il était tard. Trop tard pour être encore habillée dans son fauteuil sans avoir mangé. Elle avait ce message, écrit depuis 2h, qu'elle n'osait pas envoyer. Elle l'envoya sur le coup de 23h.          Quand Pascal vit le nom de Florence s'afficher sur l'écran de son téléphone, il n'eut pas besoin de lire le message pour comprendre qu'il devait aller la rejoindre dans sa « cabane au fond des bois ». Il arriva au bout de 10 minutes.                                                                                                    Lorsqu'elle apparut dans l'encadrement de la porte, il la trouva encore plus magnifique que tout à l'heure au bord du lac. Elle s'effaça pour le laisser entrer, sans un mot, et il la suivit jusqu'au salon.                                                                                                                                                                                        Il s'assit dans le fauteuil et, toujours sans un mot, elle se blottit contre lui. Elle posa la tête sur son torse. Il passa une de ses mains autour de ses épaules, et l'autre dans ses cheveux. Ils restèrent dans cette position jusqu'à ce que Florence se relève légèrement. 

 - « Je peux vous offrir un verre ? » 

Elle partit chercher une bouteille de rouge et deux verres, puis revint se poser contre le capitaine. Trois verres plus tard, leurs regards se croisèrent. Leurs bouches virent l'évidence dans leurs yeux et ne purent résister plus longtemps. Ils burent encore, sans modération.

Ils passèrent une nuit, merveilleuse. Ils se regardèrent, longuement. Ils dormirent, peu.

🤍Cassandre & Roche 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant