Plan Cupidon

Chapitre 11

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Délicatement, je caresse mes lèvres avec un glosse rose, le froid n'est qu'une brise qui ne parvient pas à traverser la barrière protectrice de mon pull en laine.

Les voitures défilent une à une, mais curieusement, celle de mes parents reste absente.

Dans la poche de mon jean, je glisse soigneusement mon glosse, détournant mon regard vers Galia. Son père l'enlace tendrement. Mes yeux dérivent ensuite vers Aïcha, en pleine conversation avec ses parents. Darius, lui, exhibe fièrement une feuille à sa mère, probablement ses résultats, son visage rayonne de satisfaction.

Mon téléphone indique 11h50, mes parents risquent d'être les derniers.

L'impatience s'installe en moi, jusqu'à ce qu'une Rolls-Royce blanche, celle de mes parents, fasse son apparition.

Ma mère émerge de la voiture avec une élégance innée, son sourire radieux éclairant la cour. Elle s'avance avec grâce, s'excusant du léger retard. Puis, mon père suit, dégageant une aura de confiance. Leurs saluts se perdent dans la foule animée.

Cependant, la surprise m'envahit lorsque, derrière eux, apparaît Carmelia, ma sœur. Mon cœur bat plus fort, un mélange de choc et de confusion. Les yeux écarquillés, je la fixe, incapable de détourner le regard.

—Merde...

Quand mes parents me repèrent, ils se dirigent vers moi. Ma mère m'enlace tendrement, son parfum familier évoquant des souvenirs d'enfance avec sa douce fragrance florale. Mon père, en revanche, me gratifie d'un sourire et d'un léger hochement de tête.

Ma mère porte une robe d'un bleu profond, tandis que mon père, en costume noir ajusté, respire la classe et la sophistication.

—Ma chérie, tu es resplendissante, s'exclame ma mère en caressant mon visage de ses mains.

Dès qu'elle me relâche, Carmelia s'élance vers moi, m'enveloppant de sa veste en plumes noires. Elle dépose un baiser sur ma joue avant de se détacher de moi.

—Tu nous as manqué, hermana pequeña (petite soeur), déclare-t-elle.

Je lui offre un sourire tendu avant de répliquer :

—Carmelia, qu'est-ce que tu fais ici ? Et tes études de droit en Australie ?

Ses sourcils se plient dans une expression faussement triste.

Elle a changé.

Ses yeux sont ornés d'un fard à paupières noir, ses lèvres revêtent une teinte foncée de rouge à lèvres, et son style vestimentaire semble avoir subi une métamorphose.

—Hermana pequeña, je ne pouvais pas manquer ta première réunion parent-prof en tant que dernière année, me dit-elle en pinçant ma joue. Les études c'est important, mais la famille passe avant tout. Et puis, qui d'autre aurait pu te conseiller sur la tenue parfaite pour cette événement spéciale ?

—Je n'ai besoin d'aucun conseil de ta part, je suis déjà prête.

Son regard me scrute de la tête aux pieds, sculptant avec scepticisme mon pull et mon legging.

—OK..., murmure-t-elle, visiblement contrariée. Oh chouette ton vernis !

—Merci, c'est mon amie qui...

—Ça fait une éternité !

Je me fais couper par l'arrivée de Matías, qui enlace ma sœur avec une familiarité joyeuse et dépose des baisers chaleureux sur les joues de mes parents.