Recueil d'OS - Animés

Katsudeku - S'améliorer pour lui

Personnages :

- Izuku Midoriya

- Katsuki Bakugo

Contexte : Izuku ne supporte plus les colères incessantes de Katsuki, qui continuent malgré les quelques fois où, lorsqu'il se contrôle, le garçon sait se montrer d'une aide innommable.

Classification : T

Nombre de mots : 950

Informations préalables : Cet OS tourne plutôt autour d'une amitié tumultueuse entre Izuku et Katsuki, qu'autour d'un amour à proprement parler. Mais libre à vous d'imaginer qu'il est aussi signe d'une romance naissante.

Izuku était appuyé contre le chambranle de la porte qui soutenait difficilement son corps éreinté.

Des larmes intarissables dévalaient le long de ses joues, tandis que la voix lointaine de Katsuki résonnait de l'autre côté du mur. L'explosif lui criait d'ouvrir, le ton énervé, menaçant, ignorant l'état dans lequel se trouvait celui qu'il prenait en chasse.

Izuku était épuisé. Épuisé du comportement changeant de son ami d'enfance, de ses crises de nerfs irrégulières et de ses piques assommantes. Il n'était pas de ceux qui supportaient longtemps le genre d'amitié qui faisait des va-et-vient au gré des humeurs de l'autre telle que sa relation avec Katsuki.

Il avait besoin d'être aimé franchement. Pas de sous-entendus, de non-dits, de messes basses, il voulait qu'on soit honnête envers lui. Or, Katsuki alternait les paroles rassurantes et les piqûres ardentes. Il ne connaissait pas le juste milieu entre exprimer ce qu'il ressent et ne pas mettre en péril son orgueil, il n'était tout simplement pas doué en relations humaines.

Et Izuku ne supportait pas l'idée de pouvoir être rejeté comme soutenu selon les saisons par Katsuki, il préférait encore ne rien espérer et ne pas côtoyer quelqu'un à qui il en demandait visiblement trop.

Le garçon plaqua vivement sa main contre sa bouche de sorte à étouffer un sanglot, dont Katsuki n'en entendit que les prémices. Ç'en était trop : qu'arrivait-il à Deku, bordel ?

L'explosif usa de son alter et réduit en bouillie la serrure qui le séparait d'Izuku, tombant ainsi nez-à-nez avec un spectacle duquel il aurait préféré ne pas être acteur.

Izuku le regardait, tentant vainement de contenir le flot de larmes qui menaient une couse sans merci de ses yeux à un sol impuissamment victime d'une tristesse qui n'était pas la sienne.

Quelques traces de sang filaient le long des mains d'Izuku, qui semblait s'être agrippé le plus fort possible au premier point d'appui qu'il avait trouvé, jusqu'à en subir une douleur dont il ne semblait pas avoir conscience. Instinctivement, lorsqu'il croisa le regard de Katsuki, Izuku planta un peu plus profondément ses ongles au creux de sa paume, ce qui lui arracha une grimace.

Katsuki restait silencieux, figé face à une détresse dont il craignait d'être la cause.

Était-il toujours dans cet état, lorsque, autrefois, le harcèlement que moi et ma bande lui faisions subir le faisait fuir jusqu'aux toilettes les plus proches ? Avais-je engendré tant de douleur que les plus sincères des excuses ne rattraperaient en rien mes actes passés ?

Soudain, comme irrémédiablement forcé à se raccrocher à quelque chose, Izuku plongea au creux des bras de Katsuki, posa sa tête contre son torse et serra ses vêtements, désespérément.

Après quelques instants de stupeur, le blond referma ses bras, emprisonnant le dos d'Izuku, qui se détendit.

- Deku... que se passe-t-il ? murmura finalement Katsuki d'une voix légèrement rauque.

Izuku soupira.

- J-je... désolé je... non, non, – Izuku releva la tête et planta des yeux rouges dans ceux, naturellement carmins, de son ami d'enfance – je n'aime pas la façon dont tu es. Tantôt réconfortant, tantôt agressif. Je ne suis pas quelqu'un avec qui tu peux jouer impunément à ça ! Tu n'as pas le droit de, de... – la voix d'Izuku sembla s'éteindre un instant – de me laisser croire que tu tiens à moi pour par la suite me rejeter, tu n'as pas le droit, répéta-t-il avant d'enfouir de nouveau sa tête au creux du cou de Katsuki, lui cachant ainsi que les larmes avaient repris de plus belle.

Le blond laissa échapper un « oooh » alors qu'il se remémorait toutes les fois où sa fierté l'avait empêché d'en dévoiler trop, l'obligeant à adopter un comportement qu'il avait lui aussi appris à détester. Il était temps qu'il dise la vérité à Izuku.

- J'ai... j'ai grandi dans l'idée que certaines personnes ne méritaient pas grande attention, qu'il valait mieux ne pas prêter attention aux autres, et suivre sa propre voie en solitaire pour ne pas risquer d'être déconcentré par les autres et de dévier de son objectif. J'ai passé quatorze ans à penser comme ça, et tu as été la victime collatérale des conneries que je me suis mis en tête. Depuis un moment, j'essaie comme je peux de rattraper mes fautes, mais à force de m'être forgé un tel comportement, il est devenu pour moi le plus facile à adopter. Ce serait plus facile, là, maintenant, pour moi, de te repousser et de te crier des conneries que je ne pense pas pour me sortir de la tête la culpabilité que je peux ressentir, mais ça ne dure qu'un temps, et après, je regretterais. Et le plus douloureux serait de savoir que j'ai eu l'occasion d'avoir la bonne réaction, et que ma fierté a une nouvelle fois agi à ma place. Je suis désolé Izuku, je veux vraiment apprendre à devenir maître de moi, avoua Katsuki, serrant un peu plus fort son ami.

Et, au milieu de la tirade la plus sincère qu'il n'avait jamais osé prononcer, Katsuki avait senti un sourire naître sur le visage de la seule personne qui avait jamais réellement compté. Et c'est en ce sourire, qu'il n'avait même pas pu apercevoir, que le garçon avait trouvé la force d'être honnête. Avec Izuku à ses côtés, il trouverait toujours la force de s'améliorer. Il y arriverait, il en était certain.

En attendant, leur étreinte signifiait aussi la promesse d'un avenir sans larmes.