Chapitre 1, partie 1 : Premier échange

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Quelle sorte de flammes pourrait bien faire fondre son cœur de glace ? L'amour ? Elle ne connait pas cela. Autant me jeter dans les bras de la mort, si elle ne veut pas de cette ardeur qui me ronge de l'intérieur ! Mais... je ne peux le faire, je ne veux cesser de la voir. Oui, la regarder me suffit amplement ! Si elle refuse... je trouverai un moyen de conserver son joli visage éternellement.

Si son Altesse veut me voir brûler mon pauvre monde, qu'il en soit ainsi. De toute manière, je n'ai toujours voulu qu'une chose: qu'elle brûle d'amour pour moi.

Nel Dolore

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Mondstadt, Angel's Share.

La lune brillait au-dessus de Mondstadt

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La lune brillait au-dessus de Mondstadt. L'ambiance nocturne de la ville était plus paisible que celle du jour, mais la taverne, elle, était remplie comme toujours. Des rires, des chants, des bruits de verres et des conversations bruyantes remplissaient les deux étages de gaieté et de divertissement. Les voix étaient accompagnées d'une musique euphorique jouée par plusieurs bards. Tous semblaient contents de se détendre après une journée exténuante de dur labeur.

Il s'agissait aussi du cas de Paimon et Lumine qui étaient assises devant le comptoir, alors que Diluc, taciturne, servait un verre à une cliente installée à deux places plus loin. Toutes les deux étaient plongées dans leurs pensées, mais Paimon réfléchissait à haute voix :

- Liyue, Mondstadt... Nous avons déjà fait du chemin en cherchant Aether... Où devrions-nous nous rendre ensuite ? Inazuma ? Snezhnaya ? Je suis assez curieuse de voir à quoi ressemble La Tsaritsa, tout de même... Comment Childe l'avait décrite, déjà ? Ehhh...

Alors qu'elle essayait de s'en rappeler, une voix calme et féminine lui répondit :

- Une âme douce. Trop douce, en fait. Et c'est pourquoi elle a dû s'endurcir. Ses actions, tout en ayant englouti le monde dans la guerre, sont censées apporter la paix.

La jeune fille goûta le breuvage que venait de lui servir Diluc. Son chaperon, d'un rouge sanglant, cachait son visage, mais nous pouvions deviner par le ton de sa voix qu'elle était assez jeune, et surtout, nostalgique en parlant de La Tsaritsa.

Paimon, surprise d'entendre exactement les mêmes paroles que Childe avait utilisées, s'emporta aussitôt :

- C'est exactement ce qu'il a dit  ! Comment est-ce que tu peux le savoir ? Qui es-tu ? Tu nous espionnes ?

La mystérieuse cliente lâcha un soupir amusé. Elle savait pertinemment bien ce que Childe pensait d'elle. Ce n'était pas une grande révélation. A l'époque, elle n'était que la simple cadette d'une famille noble. La coutume voulait qu'elle épouse un homme pour récupérer la dot et ainsi aider sa famille qui s'appauvrissait de jour en jour. Mais elle savait qu'elle ne méritait pas cette vie. Elle était bien trop ambitieuse pour laisser les autres décider à sa place. Et, surtout, elle admirait bien trop La Tsaritsa. L'amour qu'elle lui portait, aucun homme n'aurait jamais pu s'y comparer. Pire, elle en était folle ! Ou est-elle folle tout court ? En tout cas, assez pour s'enrôler dans l'armée des Fatuis. Elle n'avait jamais appris à se battre, n'avait jamais touché d'épée. Cependant, elle avait un don pour contrôler les flammes qu'elle faisait jaillir du néant. C'est grâce à ce pouvoir qu'elle pu être acceptée parmi leur rang.

- Il me l'avait aussi présentée ainsi. Mais ne vous méprenez pas: l'archonte de glace n'a rien de doux... Elle est cruelle, tout comme les Fatui qui la servent. Childe et tous les autres ne sont que des pions. Son désir de condamner le monde est bien trop fort. Elle est froide. Tellement froide... et n'aime personne.

- Tu en parles comme si tu la connaissais... Qui es-tu donc, au final? Demanda Lumine, intriguée.

La demoiselle enleva alors doucement son chaperon, souriant à ses interlocutrices. Ses longs cheveux, aussi sombres que le charbon, étaient gracieusement ondulés. Ses yeux, tels deux pierres d'obsidienne, brillaient sous la lumière du bar. Son identité était ainsi divulguée : Diluc fit quelques hochements de tête puis détourna le regard tout en annonçant:

- Nel Dolore.

Paimon et Lumine, toujours aussi perdues, répétèrent le nom de la mystérieuse cliente avec un ton interrogateur. Puis, Diluc confirma:

- C'est exact. Nel Dolore. La douzième des onze Harbingers.

Les deux aventurières se regardèrent. Visiblement, elles ne comprenaient toujours pas. La petite chose flottante, en se grattant le front, demanda alors plus d'explications :

- Mais... s'ils sont onze... Elle essayait de compter sur ses doigts.

Nel la coupa pour directement lui répondre.

- J'ai quitté leur rang... J'étais arrivée en dernier, Childe m'avait présentée à La Tsaritsa. Mais j'ai fini par m'en séparer. Ce fût... difficile.

Elle baissa les yeux, se taisant un moment.

- Pourquoi les avoir quitter ? Tu as changé d'avis et ne veux plus détruire le monde ? Quel genre de vilain est-ce que tu es?

Lança Paimon sur un ton blasé et un peu sarcastique.

- Vous connaissez mon nom et le fait que je ne suis plus membre des Harbingers. Je pense que c'est assez d'information.

Ces mots secs mirent un terme à leur conversation. Elle posa alors doucement son verre avant de payer pour la boisson qu'elle n'avait pas encore terminée. Fixant une dernière fois Lumine, Nel parla d'une voix plus basse, presque mystérieuse :

- Nous nous reverrons, Lumine.

Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres et elle quitta la taverne alors que Paimon, surprise, criait dans tous les sens: comment est-ce qu'elle connait ton nom ! Cette fille nous espionne surement !

Chapitre 1, partie 1 : Premier échange, fin.

The Twelfth of the Eleven HarbingersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant