The Twelfth of the Eleven Harbingers

Chapitre 1, partie 5 : Nel et ses courroux

« Quel gâchis... Si seulement elle n'avait pas ce stupide désir... C'était un membre promettant... »

Childe

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Et c'est ainsi que l'amitié entre l'aventurière et son nouvel élève commença, l'une ignorant les intentions de l'autre, l'autre déterminée à montrer ce qu'elle valait à La Tsaritsa.

Il était 18 heures et le ciel était teinté de couleurs rosâtres. L'air, s'étant refroidi, offrait quelques brises aux plaines du Cape Oath. Là, les deux jeunes filles se faisaient face. Lumine n'avait encore jamais eu l'occasion d'enseigner quoique ce soit à personne, d'où le fait qu'elle soit un peu stressée. Mais elle faisait de son mieux pour donner des instructions claires. Nel, concentrée, écoutait chacun des conseils les yeux fermés. Leur première leçon concernait la canalisation de ses pouvoirs: utiliser la quantité de flammes nécessaires pour les différentes tâches qu'on lui proposait, autrement dit. Par exemple... pas comme Diluc qui se contente d'allumer le feu sous une casserole par un skill, notons le. 

La première cible était un homme de pailles. Lumine avait spécialement demandé à Ellin ses pantins qui, on ne sait comment, étaient indestructibles. Pour les porter jusqu'à Cape Oath, Diluc et Venti lui était venu en aide.
Ils étaient donc 3, plus Paimon, à assister Nel.

Après avoir imprimé ce que Lumine a dit, il était temps de mettre ses mots en pratique.
Toujours les yeux fermés, Nel pensait à voix basse, comme pour se contrôler:
- Ce ne sont que trois pantins. Juste quelques flammes et le tour sera joué. Petit. Je dois jouer petit.

Elle fit alors apparaitre une petite étincelle qui, à elle seule, ne pu mettre le feu qu'à quelques brindilles au pied des pantins. Au moment où elle rouvrit les yeux, à sa grande déception, les pantins étaient donc toujours intactes.

Venti ne pu retenir quelques rires, Diluc ne réagit pas, et Lumine essaya de la consoler et de l'inciter à recommencer.

Nel enchaina alors les essaies infructueux. Elle qui pensait être un prodige, car voilà les mots que La Tsaritsa elle-même employait pour la décrire, fût déçue du temps que lui prenait une tâche qui pourtant semblait si simple lorsqu'elle était effectuée par d'autres... 

« Ne te décourage pas, recommence ! »
« Tu y arriveras à force d'échec et entraînement ! »
« Ne baisses pas les bras ! »

Malgré les encouragements de Lumine et Venti, ses flammes n'étaient pas aussi grandioses pour mettre le feu aux pantins. N'arriverait-elle donc jamais à prouver sa valeur ? Était-elle vouée à répéter les échecs antérieurs qui la hantaient ? Tous ces moments où on la traitait comme une moins que rien... Tous ces moments où elle n'espérait qu'une once de reconnaissance de ses proches... Ces moments où, sous l'emprise de la dépression, elle n'attendait qu'un câlin de sa mère, un doux baiser de son père, ou encore un seul et simple mot de ses frères : « bravo »...

Soudain... Les paroles de ses parents lui revenaient à l'esprit.

« Bonne à rien. »
« Tu ne seras jamais une Lady. »
« Nous perdons notre temps à l'éduquer. »
« Nous aurions dû adopter des chiens ! »
« Au moins eux auraient été plus obéissants ! »

Et son frère aîné, lui qui était le pire de tous, lui qui, pas l'instant d'une seconde, ne lui adressait un mot, un regard, et préférait la nier car elle ne valait pas qu'on lui porte une quelconque attention...

Petit à petit, la colère commençait à bouillir en elle. Pourquoi mettait-elle autant de temps ? 

« Just burn already ! » s'écriait-elle en anglais, langue qui lui venait de son éducation de noble. 

Tremblant légèrement, elle essayait de contenir toute sa déception et sa fureur à son propre égard. De l'extérieur, on pouvait croire que ces bêtes pantins suscitaient ses courroux. Cependant, la source et cible même de cette agressivité n'était autre qu'elle-même et sa famille.

« Burn it, burn them all, burn every single one of them ! »

Chapitre 1, partie 5 : Nel et ses courroux. Fin.