Je hais le destin.

Interview

Dimanche 11 mai.
17:20.

Je me réveille sur le canapé. J'ai du m'endormir devant la télévision. Je me redresse et remarque que Martin est absent. Je me dirige vers la cuisine et aperçois un mot sur le frigidaire.

'Je suis parti prendre l'air, je reviens vite. Bisous.'

Rassurée, j'attrape mon téléphone. Je repense à ce qu'a dit mon père. Ce serait effectivement une bonne idée de faire un article sur le crash de l'avion. Il y a eu tellement de victimes, et ce n'est pas la première fois que cette compagnie a des problèmes aussi important. J'ai donc trouvé mon sujet.

Je vais devoir appeler Claire, ma meilleure amie. En tant qu'infirmière, elle a du être en première ligne quand les premiers blessés sont arrivés à l'hôpital Mauroy. Je compose son numéro et attends qu'elle décroche.

- Oui allô ?

- Salut Claire ! Comment tu vas ? Je demande.

- Olivia ! Je vais très bien et toi ? Je sens qu'elle sourit derrière son téléphone.

- Nickel aussi.

- Ça fait longtemps que tu ne m'avais pas appelé. Dit-elle sur un ton de reproche, mais je sais qu'elle ne m'en veut pas vraiment.

- Je sais, je suis désolé. Je suis occupée à l'agence et j'ai un projet à réaliser qui va peut-être me permettre d'évoluer dans ma carrière.

- C'est génial ! Je suis contente pour toi. Mais si tu m'appelles c'est pour autre chose, je me trompe ?

- Oui, tu as raison. Je suis si prévisible ? Mes yeux se plissent et je pince mes lèvres.

- Disons que tu es plutôt du genre à m'envoyer un message pour me faire savoir que tu es envie. Et quand tu as quelque chose à me demander, tu préfères appeler. Elle rigole à l'autre bout du fil.

- C'est vrai. J'avoue vaincue.

- Donc qu'est-ce que tu voulais me demander ? Reprend-elle, curieuse.

- Justement c'est pour le projet que je dois faire. Je viens de trouver un sujet. Je vais écrire mon article sur le crash de l'avion et pour ça, j'ai besoin de te poser des questions. Si tu veux bien ? Je suis inquiète, peut-être qu'elle est débordée et qu'elle n'a pas le temps.

- Mais bien sûr ! Pour une fois que je peux être utile à ma meilleure amie. Elle fait une pause. Par contre, je suis de garde ce soir et demain toute la journée. Ça t'embête de passer à l'hôpital ?

Oui.

- Non, ne t'en fais pas. Mensonge. On se rejoint à quelle heure ?

- Si tu pouvais passer demain matin, vers dix heures ? C'est bon ?

- Nickel, alors à demain ?

- A demain, bisous.

Je raccroche, les mains encore tremblantes. Je vais devoir me rendre à l'hôpital. Ce n'est pas grave, c'est juste pour une petite heure. Tu vas y arriver. De plus, Claire sera présente alors je ne dois pas m'inquiéter.

**

Lundi 12 mai.
10:01.

Je souffle, immobile devant le grand bâtiment qui se tient devant moi. C'est déjà un grand pas pour moi d'être arrivée jusqu'ici, alors je ne dois surtout pas me dégonfler. Pourtant je n'y arrive pas. C'est comme si mes pieds étaient cloués au sol. Je ne peux pas bouger.