Vendredi 8 mai.
16:20.C'est épuisée que je corrige un énième article. Fatiguée, j'ai du mal à me concentrer. Je mordille mon crayon et fronce les sourcils. Alors que je commence à effacer les erreurs sur le bout de papier, un café se pose sur mon bureau. Je lève les yeux vers ma collègue Jeanne qui se tient debout devant moi.
- Tiens, vu ta tête tu en as bien besoin. Un sourire mesquin est placé sur son visage.
- Merci. Je soupire tandis qu'elle s'installe derrière le bureau voisin. C'est déjà le huitième article que je corrige aujourd'hui, je n'en peux plus. Mes mains viennent masser mon crâne, douloureux à cause de tout ce travail.
- Ma pauvre. Heureusement pour toi, c'est le week-end. Plus que deux petites heures. Elle me lance un clin d'œil.
- Oui, et puis avec mon frère qui arrive demain matin, ce ne pourra qu'être un très bon week-end. Un pensée pour mon frère et mon optimisme refait surface.
- Ah oui ? Julien revient demain ? C'est cool, je suis contente pour toi, depuis le temps que tu attends de le revoir. Ses lèvres s'étirent légèrement. Elle tourne la tête quand mon regard se plante dans le sien. Et vous allez faire quoi durant deux jours ?
- Martin et moi allons le chercher demain à l'aéroport puis l'après-midi, mon frère et moi nous nous rendons à la fête foraine, tu sais celle sur la place ? Elle hoche la tête de haut en bas pour confirmer. Et puis dimanche midi nous devons déjeuner chez mon père.
- Programme chargé à ce que je vois. Elle rit. Pourtant, j'arrive à percevoir de la tristesse dans son regard. Je me demande pourquoi elle réagit de cette façon.
- Thalmy ! Orland! Tout de suite dans mon bureau. Ordonne Gomez, l'air grave. Je regarde Jeanne, et je peux ressentir tout le soutien qu'elle m'envoie.
Je me lève de mon bureau et aperçois Benjamin Orland faire de même afin de me rejoindre. Il me fixe, et ses lèvres s'étirent en un sourire malicieux. Je n'y fais pas attention et je pénètre dans le bureau du patron.
Je m'installe, tandis que Benjamin prend place à côté de moi. Je ne peux retenir un râle de dégoût à l'idée de l'imaginer aussi proche de moi. Ce n'est pas arrivé depuis longtemps, mais j'aurais aimé ne jamais me retrouver aussi près de lui.
- Bon je vais pas passer par quatre chemins. Gomez nous fixe tour à tour, ses bras croisés sur son buste. Je veux que vous m'écriviez chacun un article sur n'importe quel sujet, pertinent bien sûr, et que vous me l'apportiez d'ici la fin du mois. Il fait une pause, nous laissant le temps de poser des questions. Je prends la parole.
- Pourquoi nous avoir convoqués tous les deux en même temps ? Je veux dire, vous auriez juste pu nous l'annoncer chacun notre tour à notre bureau.
- Non, c'est ce que j'allais vous expliquer. Il se redresse sur sa chaise. Vous êtes en compétition. Étant les deux meilleurs journalistes de cette agence, ce travail est un défi, avec récompense à la clé bien évidemment.
Mes yeux s'écarquillent. Moi ? Une des meilleures journalistes de l'agence ? Je ne l'aurais jamais cru. Je reste immobile, ne sachant pas quoi en penser. Certes ce défi est tentant, mais affronter Benjamin, c'est autre chose. Même si je ne le porte pas dans mon cœur, je dois avouer qu'il est très doué et je doute réussir à le battre.
- Et quelle est la récompense ? Reprend le jeune journaliste.
- Je ferais des éloges sur le gagnant auprès de mes contacts pour qu'il ait la chance de progresser dans une plus grande agence. Et bien sûr, une petite prime sera versée. Il nous toise, un sourire fier sur le visage.
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Je hais le destin.
Художественная прозаCroyez-vous au destin? Croyez-vous que notre histoire est déjà écrite et que rien ne peut la changer? Croyez-vous que le destin est une excuse que certaines personnes utilisent pour justifier leurs malheurs dans la vie? Olivia croit au destin. Et p...