𝗮𝗻𝗴𝗲 ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵐᶦⁿˡᶦˣ

5

Avant.

La sonnerie de la porte retentit dans toute la maison. Chomin essuya rapidement ses mains sur une serviette, dénoua son tablier et partit ouvrir la porte. Minho avait levé les yeux de son dessin et quand il vit son père entrer dans la maison, son regard dériva sur ses feuilles coloriées.

- Tu pourrais au moins m'envoyer un message au lieu d'arriver à l'improviste... Bref, entre.

- Désolé du dérangement. Je voulais juste voir Minho, comment il allait.

Minho crayonnait un grand monsieur tout en noir et quand son père s'approcha de lui, s'exclamant d'un bonjour joyeux, Minho ratura, poing serré, sa feuille entièrement.

- Qu'est-ce que tu dessines de beau ?

- Toi.

- Ah ah, c'est gentil mais... pourquoi tu as tout barré ? Ton dessin était joli.

Minho leva ses yeux sombres vers son père et, sans la moindre envie de rire, répondit :

- Je ne t'aime pas. Je te barre pour que tu disparaisses.

Choqué par les propos de son fils, l'adulte resta silencieux. La mère arriva à son tour et son ex se leva de sa position accroupie.

- Je peux savoir ce que tu lui as dit pour qu'il me déteste comme ça ?

- Rien du tout. C'est compliqué avec Minho en ce moment.

- Tout est toujours compliqué avec toi !

- Pardon ? Ce n'est pas moi qui suis parti ! Je me crève le cul pour élever Minho et pendant ce temps, toi t'es avec quelqu'un d'autre !

Et la dispute éclata. Minho eut tôt fait de l'arrêter en balançant son pot de feutres par terre. Sa mère écarquilla les yeux, consciente que Minho n'aimait pas quand elle élevait la voix. Son père prit les devants pour aller réconforter son fils mais Minho recula, les yeux brillants d'une lueur mauvaise.

- M'approche pas, je t'aime pas.

- Minho, s'il te plaît.

Son père tendit une main vers lui. Minho la repoussa violemment...

Avec une paire de ciseaux.

Minho ne se souvenait pas bien de ce qui était arrivé ensuite. Il savait juste qu'il était monté à sa chambre, qu'il avait fermé à clé et qu'une seule phrase se répétait dans sa tête.

Je t'avais prévenu, je t'avais prévenu. C'est de ta faute tout ça. Ta faute.