quand la lune éclaire le ciel

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"quand la lune éclairera le ciel et que les étoiles le parsemeront, retrouve-moi dans tes rêves. là où l'amour n'a pas d'autres loi que celles qui l'ont fondé. là où t'aimer est simple. là où t'aimer je pourrais le faire pour l'éternité."

elle était partie sous la pluie. ses cheveux trempés lui fouettant le visage, ça devenait comme des lames. ses vêtements lui collaient à la peau et elle grelottait. il pleuvait dehors et il pleurait dans son coeur. 

elle avait reçu ce message. 

quand la lune éclairera le ciel.

elle avait trouvé ça beau.

mais encore une fois ces démons l'avaient surmené.

ça y est, ils ne supportaient plus d'être aimés.

un an, voilà combien de temps ça avait duré. 

un an à croire que l'amour suffirait à guérir les plaies.

un an, ça peut sembler long, mais un an ça peut aussi sembler court.

Charlotte se remémore  leur dispute, les assiettes qui se cassent, les cris.

elle se repassait les paroles de Isaac en boucle, comment tout avait-il pu dégénérer à ce point alors qu'ils s'aimaient ? aucune réponse venait à l'esprit de Charlotte, juste ces mots, encore et toujours. 

"toi tu ne fais rien, tu vis ta vie, mais une fois qu'on te croise t'es inoubliable. t'en a même pas conscience merde ! tu ne peux pas partir comme ça en pensant qu'on t'oubliera que tu n'as pas laissé une trace indélébile dans chaque personne qui ont une chance de partager un bout de leur vie à tes côtés. je refuse de continuer si toi tu n'es pas là, tu ne peux pas partir Charlotte."

et pourtant, elle n'avait jamais eu autant envie de partir. comment pouvait-elle marquer les gens alors que sa propre mère ne semblait pas la voir ? qu'elle était devenue un fantôme, encore en vie. bel et bien en vie malgré les doutes qui la prenait parfois. la jeune femme avait connu le bonheur pur, celui qui bouleverse et qui fait dire que nous sommes vivants. puis elle avait sombré, quand elle avait souhaité partager son bonheur avec sa génitrice, mais celle-ci avait été fidèle à elle-même en l'ignorant.

alors comment pouvions-nous encore l'aimer ? tant détester la vie si nous ne la passions pas à ces côtés ? Charlotte peinait à comprendre Isaac et cela avait mené à cette fin qui la brisait bien plus que sa mère qui avait oublié que dans l'histoire, elle avait aussi donné naissance à une fille. 

le flot de ses pensées continuait de bourdonner dans sa tête, les derniers mots de son amour lui revenant en tête. 

- si tu savais comme je t'aime. merde pourquoi tu ne le vois pas ? pourquoi est-ce si dur pour toi de te dire que des personnes peuvent t'aimer pour ce que tu es vraiment et pas pour ce que tu penses être ? je pourrais voler toutes les étoiles du ciel et te décrocher la Lune si ça pouvait te permettre de te rendre compte combien je t'aime. tout ce que je veux c'est te voir sourire et être heureuse. tu sais ce qui est le pire, c'est que je ne peux rien faire pour t'aider. parce que le seul moyen de te sauver c'est de tuer tes démons mais comment je fais quand ces démons c'est toi-même ? toi la personne que j'aime depuis des années, depuis que je t'ai croisé sous cet arrêt de bus. comment je fais quand tu te détruis et que je suis plus qu'un simple spectateur. merde dis-moi je refuse de rester à assister  au chaos. je t'ai aimé du mieux que je pouvais, mais aujourd'hui je te dis adieu.

et sur ces mots Issac pris sa valise et quitta l'appartement. seules ses larmes l'accompagnait. fin d'un amour qu'il avait tant rêver. retour à la réalité. jamais il n'oublierai son amour de conte de fée, qui se transforma en cauchemar. adieu les princes et les princesses. au royaume de l'autodestruction il n'y a que les monstres qui règnent. 

Charlotte c'était le genre de filles à qui on écrit des poèmes, mais Isaac est piètre écrivain. 

adieu Charlotte, adieu Isaac. parce qu'avant c'était toi et moi, avant c'était nous, maintenant c'est toi, nos démons et moi. parce que le nous n'est qu'un vaste souvenir, ce jour d'été j'ai pris mes valises et emporté nos souvenirs. t'as gardé une partie de mon cœur, s'il te plaît prend en soin. l'histoire s'arrête ici, j'ai mis pause sur le train de ma vie. dire que l'on s'était retrouvé sur le quai d'une gare. parfois l'amour ne suffit pas et c'est l'amour dans l'âme qu'il quitta Charlotte. 

le manège cessa de tourner et Charlotte s'en allait, ses larmes se confondant avec la pluie.

aujourd'hui il pleuvait sur la ville et il pleurait dans le cœur de nos protagonistes.

parfois l'amour ne suffit pas, mais ils ont la folie de s'aimer au-delà des règles, au-delà des démons.

ils ont vécus l'amour qui marque une vie mais c'est aussi l'amour qui détruit.

oui aujourd'hui nous pouvons dire qu'ils ont été vivant et de là nous n'en sortons jamais indemnes.

quand la lune éclairera le ciel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant