9-1-1 - Survivre - Ep4.10

Chapitre 7

Buck avait l'impression d'être puni pour une erreur qu'il n'avait pas commise.

C'était comme si Bobby ne se rendait même pas compte de l'outrage que leur avait fait ce petit con de grunge. En quoi une affiche de concert est-elle plus importante que retrouver Holly ?

On était en période de covid, il n'y en avait même plus de concert.

Il monta les marches quatre à quatre. Il avait une furieuse envie de cogner et il devait impérativement se calmer, avant de péter les plombs.

– Buck, le poursuivit Bobby avant de s'apercevoir que le jeune homme s'était figé sur la dernière marche de l'escalier.

Bobby jeta un œil dans la cuisine, sans comprendre.

Le couple qui se trouvait là, semblait âgé d'une soixantaine d'années. Ils avaient tous deux les cheveux grisonnants mais semblaient alerte et bien portant. Il n'avait jamais vu ces personnes et pourtant elles semblaient énormément troubler le jeune homme.

Ce n'était pas le moment d'en rajouter.

Buck était déjà assez perturbé comme ça. Il commençait sérieusement à péter les plombs et il était à deux doigts de le mettre à pied.

Buck de son côté n'arrivait pas à le croire.

Comment pouvaient-ils oser se pointer ici ? Surtout maintenant. Il n'avait vraiment aucune envie de les voir, ni de leur parler.

Il n'avait rien à leur dire de toute façon.

– Ça va, fiston ? lui demanda Bobby, en lui posant une main sur l'épaule.

Buck les vit se lever et eu comme premier réflexe de tourner les talons mais il se ressaisit. C'était sans doute le moment de les affronter, de leur dire ce qu'il ne leur avait jamais dit. De toute façon, ils étaient venus voir Maddie et la petite. Ils n'étaient pas là pour lui.

Ils n'en n'avaient jamais rien eu à foutre de lui.

Ses parents, si on pouvait les appeler comme ça, se fichaient royalement de lui et il avait fini par l'accepter. Margaret et Phillip Buckley ne l'avaient jamais aimé que lorsqu'il se blessait ou faisait quelque chose de dangereux. C'était pour ça qu'inconsciemment, il avait commencé à faire toutes sortes de cascades, pour recevoir un peu d'amour et d'attention de leur part.

Aujourd'hui, il savait pourquoi ils ne l'avaient jamais aimé, lui, le bébé pansement, conçu dans l'unique but de pouvoir sauver un frère ainé, dont il ne connaissait l'existence que depuis quelques mois.

Un frère qui était mort, malgré la greffe qu'il avait reçu.

Si son frère avait vécu, s'il avait été sauvé, alors peut-être que ses parents lui en auraient été reconnaissant. Peut-être qu'ils l'auraient aimés.

Mais il était mort.

– Qu'est-ce que vous foutez là ? s'enquit-il un goût amer dans la bouche.

– Evan, commença-t-elle. On est venus pour toi, pour t'aider.

– M'aider ? Mais je n'ai pas besoin de vous, moi.

– Evan, on sait que tu souffres, contre attaqua son père. On est là pour te soutenir.

– Me soutenir de quoi ?

– Ton divorce, affirma son père. Evan, on ne savait même pas que tu t'étais marié.

– Je suis marié, aboya-t-il. Et je ne divorce pas. Maintenant, vous êtes au courant et vous êtes rassurés. Rentrez chez vous et foutez-moi la paix !