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NI-KI - III

Je sortis en premier de la classe : quel intérêt d'y rester si je m'étais planté lamentablement ? Je ne me souvenais pas même avoir posé mon stylo sur ma feuille. Un seul mot pouvait qualifier l'heure que je venais de subir : désastre.

En plus, pendant toute l'heure, j'avais vu Sunoo par la fenêtre. Il m'avait remarqué, aussi : je m'étais même demandé s'il n'avait pas profité de son heure de pause pour me narguer. Après tout, c'était parce que je m'étais obstiné à vouloir gagner sur LOL que je m'étais réveillé ce jour-là sans avoir appris aucune de mes leçons.

Pas une. Je n'avais même pas gagné une fois. J'étais révolté.

Fulminant, je quittai la classe. La porte s'envola si violemment sur mon passage qu'elle se claqua d'elle-même en une fraction de seconde. Je ne m'arrêtai pas pour vérifier son état : à ce moment-là, j'avais juste besoin de m'éloigner le plus possible de cette salle.

Je traversai le couloir en marchant si vite que je trottinai presque, je dévalai les escaliers en manquant de tomber à chaque. Et puis, en un seul morceau, j'arrivai dehors. Je le repérai sans difficulté, assis à une table en train jouer sur son téléphone avec une sucette dans la bouche.

Je m'élançai vers lui.

« Toi ! criai-je, sans me soucier d'à quel point je pouvais avoir l'air stupide. »

Il posa ses yeux sur moi et me lança un sourire espiègle ; il cherchait à m'embêter.

« Tu mérites que je te pince les joues ! »

Dans mon élan, j'avais à peine fait attention à ce qui me séparait de lui ; avant que je n'eus le temps de regarder devant moi, je me pris le banc d'une table dans la jambe et m'étalai. Sous la surprise, mon souffle de coupa.

Je ne pus m'empêcher de grogner de douleur. Le caillou qui s'était enfoncé dans mon bras m'avait achevé.

« Ça va ? j'entendis. »

Je grommelai un Ouais, t'inquiète , qui résonna finalement comment un couinement et m'appuyai sur mes coudes pour me redresser. Je manquai plus d'une fois de remanger le sol.

Ma hanche me lançait, j'en grimaçai. Après plusieurs essais, je me relevai et m'étirai pour remettre toutes mes articulations en place. Sunoo n'avait pas bougé d'un pouce ; il me regardait juste patiemment, mordillant le bâton de sa sucette.

« Tu n'as donc vraiment aucune compassion pour moi ?

— Ça va ? Oui, t'inquiètes, il répéta de son air hautain. »

Je pouffai en me dépoussiérant.

« T'abuses. »

Il ne me renvoya qu'un sourire.

Je m'assis sur le banc que j'avais percuté en soupirant et laissai tomber ma sacoche à mes pieds.

« T'es chiant, tu sais ?

— Absolument.

— T'as toujours réponse à tout ?

— Bien sûr.

— Mais oui. »

Je posai mes coudes sur la table, et laissai mon mention s'installer sur la paume de ma main en le fixant.

Nous n'avions pas grand chose à faire ; les activités extra-scolaire commençaient dans une heure, et m'avancer sur mes devoirs après la copie blanche que je venais de rendre ne me semblait pas très utile. Je rattraperais les pots cassés plus tard, je me disais.

« Tu veux qu'on aille au parc ? J'ai la flemme d'attendre ici, proposa-t-il. »

J'acquiesçai d'un hochement de tête. Je ramassai mon sac, alors qu'il s'en allait déjà.

« Fais un effort, attends-moi ! »

J'allais dépasser le banc sur lequel il était assis, lorsque j'aperçus un petit objet brillant sur la table. Mon regard se posa sur Sunoo, qui ne s'était même pas arrêté.

Après un cours moment d'hésitation, je le mis dans ma poche.

Peut-être qu'il l'avait oublié. Je lui donnerai quand on aura le temps.