III

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III. Ils se regardaient dans le blanc des cœurs.







Leurs regards se croisèrent. Ils plongèrent dans la mer de peines qu'abritaient leurs yeux.

Ils avaient reçu un coup dans le cœur, Yuta arrêta de marcher et Winwin laissa tomber son bras dans le vide, sa cigarette au bout des doigts.

Pourtant, ils n'étaient que deux inconnus qui se tenaient là, dans la rue orange.

Yuta sentait son odeur, Winwin voyait sa veste, recouverte de pensées. Tout était en suspend sauf ces cœurs qui battaient trop vite.

Ils se trouvaient beaux mais ils ne se le diraient jamais.

Les cheveux ivoire de Yuta brillèrent lorsqu'il s'avança encore un peu plus sous la lumière bleue. Le masque de cire de Winwin fondit sous son sourire.

- « Salut. » Murmura Yuta.

- « Elle est belle ta voix. » S'était contenté de dire Winwin, sans lui répondre.

Le silence flottait et leurs pensées aussi. Yuta se laissa glisser sur le sol et installa son sac face à lui. Il voulait déposer une petite partie de lui sur ce trottoir.

Winwin laissa son regard glisser le long de ses mains qui s'affairaient à sortir un marqueur du bazar qui régnait dans le sac à dos.

- « Qu'est-ce que tu vas faire ? »

- « Dessiner. Ou écrire, je ne sais pas. »

Winwin le rejoignit par terre et ramena finalement la cigarette à ses lèvres. Il ferma ses yeux le temps de l'inspiration et les rouvrit face à l'inconnu penché sur l'une de ses bombes colorées.

- « Pourquoi tu fais ça, en fait ? »

- « Pourquoi est-ce que tu fumes ? » Demanda Yuta.

Le grand brun réfléchit un instant, il n'avait pas anticipé une telle question.

- « Pour guérir. » Sa réponse était bien paradoxale.

- « Tu as ta réponse, alors. » Yuta n'avait pas relevé les yeux et se contentait de préparer son matériel.

- « Et qu'est-ce que tu comptes peindre ? »

- « Je ne sais pas. » à toi de me le dire pensa-t-il

Parfois, il n'écrivait qu'un mot par nuit, d'autres fois, il dessinait tout un monde sur cinq mètres de long. Peu lui importait du moment qu'il arrivait à se guérir.

C'était long les silences quand ils n'avaient rien à se dire. Ou bien des centaines de questions piétinaient leur cerveau.

- « Tu es sûr que la cigarette soit la meilleure option pour pouvoir guérir ? » Demanda finalement Yuta, repensant à ce qu'il lui avait dit.

- « Si pour moi guérir c'est mourir plus vite, alors oui, la cigarette est un bon plan. »

Yuta leva finalement les yeux. « C'est triste. »




- « Je sais. »






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𝗱𝗶𝘀-𝗺𝗼𝗶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant