Chapitre 1

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Ukyo aimait son travail, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'accuillerait pas sa pemission avec joie.

A vrai dire, il était même impatient de retouver la terre ferme, un bon lit et une vue dégagée sur le ciel. Vivre dans un sous-marin pendant 3 mois était une chose, revenir profiter des loisirs qu'offrait la ville en était une autre. Il sourit à cette idée.

Comme d'habitude, tout l'équipage fêterait leur retour dans un bar, et Ukyo priait pour qu'à côté de celui-ci un hotel ait miraculeusement assez de places libres pour chacun d'eux. Car si il ne buvait pas, ses collègues ne se faisaient eux pas prier, et il ne tenait pas à apprendre une mauvaise nouvelle les concernant le lendemain.

Ukyo était de plus en plus nerveux à mesure qu'ils s'approchaient du continent, mais tout irait bien, n'est-ce pas?



Ryusui était un homme responsable. Pas selon sa famille, bien évidemment, mais si l'on se fiait aux faits, il l'était.

Riche héritier du Trust Nanami, un conglomérat formidable, il avait choisi très tôt une voie que désaprouva aussitôt son entourage : celle du désir. Si Ryusui voulait un bateau, il faisait fructifier l'argent qu'il recevait pour posséder ce navire. Et s'il désirait un batiment spécifique, le roi de la maquette qu'il était construisait rigoureusement le modèle voulu, dans le plus grand respect de l'échelle et de la précision, puisse-t-il y passer des semaines à travailler d'arrache pied jour et nuit.

Les snobs qui l'entourait ne voyaient en lui que ce qu'ils voulaient voir, mais le jeune homme ne cherchait aucune approbation quelconque de leur part. Il pouvait compter sur la seule personne qui était toujours à ses côtés :  François, le meilleur secrétaire du monde. Ils n'en avaient jamais parlé mais François, contrairement à sa famille, ne voyait pas en lui un gamin qui cédait à ses caprices mais un adulte fort qui décidait de prendre les choses en main et de tout donner plutôt que de renoncer par lâcheté, sans même avoir essayé.

C'est d'ailleus grâce à lui si Ryusui avait le coeur léger en entrant dans le port, François avait réservé un hotel, de manière à ce que tout son équipage puisse profiter au mieux de cette pause bien méritée.



Comme l'avait prévu Ukyo, ses compagnons n'avaient pas attendu le soir pour commencer à boire, cependant les gens d'ici devaient être habitués à ce genre de choses car tout se passa au mieux. A bien y réflechir ils avaient du être prévenus, car Ukyo voyait le nombre de ses collègues diminuer; et en y prétant attention il remarqua que personne ne dormait alors que ceux qui somnolaient lourdement étaient accompgnés d'employés. Les gérants du bar avaient recruté du personnel pour pouvoir les monter dans les chambres, se dit-il.

Un homme ivre commençait justement à s'endormir sur son épaule. Ukyo passa un bras dans son dos et tenta de se diriger vers l'un des employés. Malgré sa sobriété, se mouvoir avec un poids mort sur l'épaule n'était pas une tâche facile, et même son entrainement militaire ne faisait pas paraitre l'homme moins lourd. Lorsqu'il fit une pause pour reprendre des forces, son reagard fut attiré par une personne à la stature assez imposante pour qu'Ukyo se demande comment il avait fait pour ne pas le remarquer jusque là. 

L'homme était en retrait, et regardait ceux qui l'accompagnaient avec un regard protecteur si chargé de fierté que le sous-marinier n'eut aucun doute quand à la place du blond dans ce groupe. "Le chapeau de capitaine aurait suffit à le deviner" se dit-il alors qu'il remettait en place son fardeau en souriant. Lorsqu'il releva la tête pour chercher (un peu moins) désespérément quelqu'un qui pourait lui indiquer où l'installer, il ne vit pas que le blond l'avait aperçu. 


Ryusui lui aussi se demanda comment il pouvait ne pas avoir vu le jeune homme. L'uniforme bleu qui contrastait avec la chaleur du lieu semblant plutôt s'accorder avec ses cheveux blancs. Ryusui ne vit pas ses yeux avant d'avoir le souffle coupé par ceux-ci quand l'autre redescendit. C'était comme si la présence du jeune homme faisait tache au milieu de ce spectacle. Une tache plutôt agréable à regarder. 

Il le vit rire aux éclats en croisant quelqu'un qu'il semblait connaitre et Ryusui se concentra à nouveau sur la conversation à la table à laquelle il était désormais assis. Il regardait le plus petit hésiter du coin de l'oeil. Une femme de son équipage s'endormit sur les genoux de Ryusui, qui lui carressa tendrement la tête. Deux autres se retirèrent de la table pour aller se reposer, et Ryusui invita quelques sous-mariniers restants à prendre leur place. En se rendant compte que  désormais les habitués étaient plus nombreux que les équipages du submersible et de son batiment réunis, il comprit pourquoi le beau jeune homme avait semblé dérouté quelques instants plus tôt.


Il le repéra toujours du coin de l'oeil, sirotant timidement une boisson au bar, et l'invita à se joindre à eux d'un geste de la main. L'inconnu lui répondit avec un grand sourire et se leva de son tabouret pour venir à côté de Ryusui. Il demanda à la tablée s'il devait aller commander quelque chose avant de s'asseoir, et après avoir été porter leurs requêtes à une barmaid il s'assit enfin aux côtés du capitaine qui relança la conversation. 

Le jeune homme, assis à sa droite, prenait part à la discussion et semblait s'amuser. Mais l'instinct de Ryusui ne le trompait jamais. Il échangea un regard avec François avant de sentir Ukyo se crisper et de se faire lui-même appostropher par la seule femme habillée du même bleu que celui aux cheveux blancs : 

"Et toi Capitaine, c'est quoi ton type de femmes ? glissa-t-elle dans un sourire malicieux.

Le silence se fit. Ryusui voulait aider l'inconnu aux yeux verts, qu'il sentait soudainement dépérir à vue d'oeil, mais il devait s'occuper de ça et de la fille sur ses genoux avant.

- Je les aime toutes! Et tous les hommes aussi! clama-t-il fièrement à la grande surprise de la jeune femme. D'ailleurs je crois qu'il est temps pour moi d'aider celle-ci à trouver un endroit où passer la nuit, si vous voulez bien m'excuser! "

Il se leva en prenant celle-ci dans ses bras, jetant un autre coup d'oeil inquiet à François, lui demandant silencieusement de surveiller celui à sa droite, qui cachait de plus en plus mal son malaise. Il en coûtait à Ryusui de laisser quelqu'un dans le besoin de la sorte, mais la personne en question était un adulte visiblement sobre qui prennait sur lui et il avait confiance en François. Et il reviendrait.


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