Chapitre 2

144 12 1
                                    

Ryusui s'apprétait donc à partir en laissant le sous-marinier derrière lui, quand contre toute attente ce dernier se leva à sa suite. Surpris, le premier s'arrêta, et constata que l'homme de quinze centimètres de moins que lui avait repris contenance. Il sourit et expliqua "Je suis allé porter un amis là-haut tout à l'heure, ils ont mis en place un système particulier pour touver les chambres libres, je vais t'aider".



"Plus c'est gros, plus ça passe" essaya-t-il de se convaincre. Du moins c'est ce que Ryusui pensa en voyant sa tête. Mais Ryusui était sobre, tandis qu'aucun des autres n'était plus assez lucide pour remettre en cause une explication aussi logique. Rentrant dans son jeu, il sourit lui aussi en acceptant avec joie, sous le regard rassuré de François, qui resterait pour s'assurer que tout se passe bien pour les autres.

Ils montèrent silencieusement les escaliers, dans lesquels ils croisèrent un employé qui les guida jusqu'à un étage aux chambres vides. Alors que Ryusui déposait la demoiselle sur le lit, il demanda :

"Est-ce que ça va?

-Oui, merci de m'avoir offert une porte de sortie et d'avoir joué le jeu" sourit-il maladroitement.

La simple présence du blond détendait quelque peu l'atmosphère, mais Ukyo était un piètre menteur et il avait honte de ce qu'il avait trouvé à dire plus tôt. 

Son expression inquiéta Ryusui, qui, en sortant, demanda à un employé qui passait par là s'il y avait d'autres endroits en ville où dormir. L'employé semblait peser le pour et le contre quand le plus grand pris une voix d'une douceur dont Ukyo ne l'imaginait pas capable : "Mon ami a besoin de calme".

Ukyo pensa "C'est tout?" mais le contaste entre l'attitude du blond et cette phrase avait du suffire à convaincre l'employé exténué en face d'eux, qui leur donna une adresse en disant qu'ils auraient sûrement de la place là bas.

Ils sortirent et l'air frais fut une soudaine délivrance pour la migraine d'Ukyo, pourquoi n'y avait-il pas pensé? Son sauveur le coupa dans sa reflexion.

"Au fait, je suis Ryusui, dit-il en lui tendant la main. Il la pris et se présenta à son tour:

- Moi c'est Ukyo, tu es viens de ce gros bateau là? 

Ryusui rit à cette phrase un brin enfantine et acquiessa,

- Je suppose que tu fais partie de l'équipage du sous-marin?

- En effet. Il acquiessa à son tour avant de préciser: Je suis opérateur sonar alors j'ai toujours beaucoup de mal à m'habituer aux bruits du quotidien, désolé d'avoir pris du temps sur ta soirée...

- Aucun problème, je suis content de l'avoir fait, il marqua une pause avant d'ajouter: On peut toujours prendre une voiture si tu préfères tu sais? 

Ils s'étaient mis en route sans s'en rendre compte, ce n'est quà ce moment qu'Ukyo le réalisa.

- Merci mais si ça ne te dérange pas je préfère marcher, l'air frais m'avait manqué" Il leva son visage vers le ciel nocturne et ispira une grande bouffée d'air.

Ryusui le regarda puis tapa l'adresse sur son téléphone et appela le numéro. Ukyo lui était vraiment reconnaissant, car son mal de tête, bien qu'atténué, allait finir par le rendre fou. Il regrettait de ne pas avoir acheté d'anti-migraineux lorque les pharmacies étaent encore ouvertes dans l'après-midi. Il n'écoutait pas la conversation de l'autre homme et fut donc surpris lorsque celui-ci s'adressa à lui à nouveau pour l'informer qu'il restait une chambre.

Ils arrivèrent peu après, Ryusui avait brisé ses habitudes afin de laisser le plus petit profiter du calme de la nuit. Ukyo avait beau n'être plus un enfant, il avait beau être rentré de mer quelques fois, il était toujours mal à l'aise en ce qui concernait les rapports humains, surtout ceux comme ici, où il devait s'imposer et parler de lui-même à la gentille dame de l'accueil. Il pris son courage à deux mains mais Ryusui pris les devants et récupéra le pass en quelques secondes de discussion courtoise.

Décidemment, il ne faisait que monter dans l'estime d'Ukyo, qui commençait à sérieusement avoir des vertiges. Lorsqu'il se dit qu'il ferait mieux de s'asseoir un peu, il sentit un bras passer autour de sa taille et le soutenir. Il se laissa mener aux ascenseurs et commençait à avoir de douloureux troubles de la vision, les lumières artificielles n'aidant pas les choses.

Soudain, il paniqua. Qu'est-ce qui lui disait que l'homme à côté de lui n'était pas malveillant? Il avait tout géré depuis qu'ils s'étaient rencontrés quelques heures plus tôt, l'employé qui avait donné cette adresse pouvait très bien être un complice! Et même si en étant au meilleur de sa forme Ukyo aurait sûrement pu s'enfuire face à un homme d'une telle stature, avec sa faiblesse actuelle il n'aurait aucune chance. 

Il revint à la réalité en entendant Ryusui tenter de le calmer en parlant doucement et en maintenant sa tête baissée contre lui. Ukyo paniqua encore plus et tenta de se débattre faiblement, mais lorsque l'ascenseur s'ouvrit, il fut tout juste capable de trébucher et de tomber en repoussant le blond. Ryusui comprenait plus ou moins la situation et fit le tour du jeune homme avant de le soulever par les aisselles dans le but de le relever. 

Ukyo avait du mal à respirer "Non, pas de crise d'angoisse maintenant, garde ton sang froid!" Il entendit vaguement quelqu'un courir vers eux , senti une main ou deux se poser sur ses paupières puis perdit connaissance.


Il se reveilla en panique. Dans le noir. Dans un lit. Il poussa un peiti cri de désespoir en sentant la crise revenir, ce qui déclencha un mouvement du côté de la fenêtre ouverte sur la nuit. Il précipita ses mains sur sa bouche, submergé par la pensé de tout ce qui avait pu se passer durant son absence. Des larmes commencères à recouvrir son champ de vision déjà limité par la casi-absence de lumière, et il senti une présence se rappprocher. La voix de Ryusui était basse: 

"Tu as dormi entre 15 et 20 minutes. Je resterait à bonne distance de toi donc ne t'inquiète ps pour ça d'accord...?

Ukyo ne savait pas comment réagir, son coeur battait fort et sa respiration menaçait de s'emballer à chaque seconde. Néanmoins, Ryusui semblait attendre une réponse, et bougea pour voir si les yeux en face de lui étaient toujours ouverts. Il n'en fallu pas plus à Ukyo pour perdre le contrôle.

Ocean eyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant