Chapitre 6

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Hashley dû s'abstenir de frapper le bouton d'arrêt à coups de poing quand le bus arriva à destination. La tension était si conséquente qu'elle dû s'empêcher de courir dans l'allée pour sortir de l'autobus, également. Elle était impatiente à l'idée d'arriver à la soirée ; la bière, la musique, les gens. C'était ce qu'il lui fallait pour éviter les ressassements de son esprit.

À deux rues de son débarquement, elle emprunta la ruelle qui menait à l'entrée arrière de chez Ricky et commença déjà à ressentir les vibrations des haut-parleurs. Néanmoins, elle s'étonna du fait que Shawn n'était pas sur le balcon en train de fumer une clope, respectant ses vieilles habitudes tel que se tenir à l'écart des autres. Hash avait eu l'occasion de témoigner de ses petits rituels lors des soirées. Le garçon finissait toujours par disparaitre comme s'il n'avait jamais été présent. Elle craignait qu'il fasse pareil, ce soir-là.

Sans surprise, l'attention de l'hôte fut focalisée sur la blonde au moment où elle passa la porte :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

À ce jour, sur Terre, il existait et avait existés des génies tel que Albert Einstein, Stephen Hawking et Elon Musk. Ricky était sans doute l'autre côté de la balance qui indignait tant d'intelligence. Celui se tenait tant bien que mal sur ces pieds chaussés de bottillons de luxes — qui n'allaient pas du tout avec le reste de son accoutrement qu'il ne changeait pratiquement jamais. Hashley n'avait rien contre les gens qui buvaient, ni contre ceux qui consommaient. C'était le manque de classe conséquent qui la mettait hors d'elle et qui lui donnait envie de foutre des baffes aux concernés.

Étrangement, Ricky semblait plus colérique que d'habitude.

— Pourquoi je ne serais pas là ? lança la blonde d'un ton passif. Parce que tu n'as pas pris la peine de m'avertir pour la soirée, peut-être ?

Cependant, à peine venait-elle se faire irruption dans l'appartement, qu'elle s'arrêta en plein milieu du salon en remarquant Shawn. Il portait les mêmes bottes de motard qu'ordinaire et le même manteau en cuir noir en dessous duquel se révélait une chemise vert forêt. Il était assis sur le canapé et semblait s'être plutôt bien mêlé à la soirée, même si avec les invités, c'était une autre histoire. Il ne parlait à personne et personne ne lui parlait. En vérité, les gens semblaient le fuir et n'osaient même pas s'asseoir à ses côtés. Par effectif, à part lui, le divan était vide.

Tandis que Ricky essayait d'entamer une conversation aussi brillante qu'il pouvait possiblement l'être, elle décida de le contourner. Puis, elle s'empressa de foncer en direction du canapé.

— Je n'y croyais plus, susurra doucement Shawn.

En arrivant à la hauteur du canapé, au moment où son regard croisa le sien, Hashley dû ordonner à ses jambes de ne pas la lâcher. Elle se contenta d'un petit « salut » d'une intonation gênée et basse avant de se laisser tomber sur le divan.

— On dirait bien que notre petit dealer ne prend plus la peine de t'inviter à ses soirées, ajouta Shawn en jetant un œil amusé en direction du mentionné. Qu'est-ce que tu lui as fait au pauvre Ricky ? Tu l'as malmené ?

— Juste quand il me le demande..., plaisanta la blonde d'une voix trop sérieuse en s'appropriant une clope d'un paquet qui traînait sur la table devant eux.

Le brun laissa échapper un mélange de sourire et de soupir. Nonchalamment il désigna le paquet d'un geste du menton et il déclara :

— Ce sont les miennes, mais vas-y, je t'en prie.

Hashley approuva avec un petit sourire et avant même qu'elle ne puisse se mettre en quête de son briquet, Shawn porta la flamme du sien à deux pouces de son visage. Elle marmonna à nouveau des remerciements renfrogner avant d'allumer la cigarette sous le regard insistant du garçon.

— C'est vraiment un connard, poursuivit-il. Il y a à peine une deux heures, il essayait d'inciter la fille que mon meilleur pote à dans l'œil depuis des années à se prostituer.

— Cette fille est naïve, à mon avis...

— Pas nécessairement si on considère que Ricky est un très bon manipulateur. C'est vrai, sinon, pourquoi tu continuerais à le voir en sachant qu'il se fou carrément de toi ?

Hashley s'obligea à aspirer et expirer sa latte de cigarette du mieux qu'elle put, malgré qu'elle ait trouvé sa question un peu dure. Néanmoins, il avait raison. Elle ne s'en était pas rendu compte plus tôt, mais le bras du brun était par-dessus ses épaules, posé sur le dossier du canapé.

— Je ne sais pas, avoua-t-elle en fixant le vide devant elle, tentant d'ignorer son bras autour d'elle. Quand je l'ai rencontré, il avait l'air du gars plus vieux qui a tout comprit à la vie et maintenant, je trouve qu'il n'existe pas plus con que lui. Mais j'imagine que c'est mieux si je passe mes nerfs sur lui plutôt que sur mes sœurs ou mes parents...

— Pourquoi ? Tu as des raisons pour t'énerver contre eux ?

Cette phrase était sortie d'une manière si franche de la bouche de Shawn qu'elle s'obligea à le toiser. D'une voix défensive, elle rétorqua :

— Pas du tout. Ce sont des gens très bien.

— OK, OK... Je reformule ma question, fit Shawn avant de se racler la gorge. Qu'est-ce qu'on fou encore là, alors... ?

Ils s'échangèrent un regard.  

L'Alpha - Volume 2 : Le Coeur Des LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant