Chapitre 18: Arrêter de lutter

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"- Tu pourrais arrêter de faire les cent pas dans toute la maison, s'il te plait? Tu fais peur à ta soeur.

- Elle a peut être raison d'avoir peur.

- Carter!

- Désolé! marmonna l'adolescent à sa mère.

Mais le garçon était loin d'être bête. Sa maman ne voulait pas se l'avouer, mais ils avaient des raisons d'avoir peur.

Lui en particulier.

S'il il n'avait pas pété les plombs contre sa grande soeur, il n'en serait pas là. Mais d'un autre coté, il était temps qu'il échappe à son père.

Oui, mais à quel prix?

Il avait mis en péril la vie de sa mère et de sa petite soeur, même si il y avait encore de l'espoir pour cette dernière. Aron ne tuerai surement pas une de ses filles, et Molly était innocente, elle n'avait que quatre ans. Sa mère, elle, était une adulte. Elle a deliberemment trahi son mari. Elle avait signé son arrêt de mort.

Quand à lui, Carter savait également ce qu'il lui arriverait. Il ne savait pas précisément à quel moment son père avait commencé à le détester. À sa naissance? La première fois qu'il s'était fait frappé? Ou bien la première fois qu'il lui avait désobéis? Il préférait se dire qu'il ne l'avait jamais porté dans son coeur. Mais comment un parent pouvait-il détester son enfant au point de le tuer?

Comment pouvait-on être aussi cruel?

Il suffisait juste d'être un Wright...

- Carter...

La voix inquiète de sa maman le ramena à la réalité. Le garçon s'arrêta soudain de marcher et s'assit sans la moindre délicatesse sur une chaise.

Il posa à sa mère la question qui lui trottait dans la tête depuis qu'ils étaient arrivés ici.

- Pourquoi tu as pris autant de risque pour moi?

Abbie parut surprise de la question et par la voix de son fils soudain en colère.

- Voyons, tu es mon fils!

- Ça ne répond pas à ma question.

- Qu'est ce que tu veux comme réponse?

- Je ne comprends pas. Ce n'était pas la première fois que papa me frappait et pourtant tu n'avais jamais levé le petit doigt.

- Comment peux-tu dire ça? Carter, je ne laisserai jamais personne te faire de mal. Je t'aime plus que tout, mon chéri.

- Ah bon?

Son arrogance si caractéristique commençait à se faire entendre de nouveau. En réalité, sa voix était emplie d'amertume. Sa mère baissa les yeux, pleine de culpabilité.

- Tu ne pourras jamais remettre ça en cause.

- Detrompes-toi, maman! Tu n'as jamais été là pour moi! Tu ne t'est jamais préoccupé de ma vie, de comment j'allais. Jamais! Tout ce qui vous importait, toi et papa, c'est que je suive votre exemple. Que je sois comme Angela. Mais je ne veux pas être cette personne. Je ne veux pas être comme vous! hurla-t-il.

Les mots de son fils firent l'effet de milliers de coups de poignards en plein coeur pourtant, elle serra les dents. Aussi fort qu'il était possible.

- Tu es comme nous, Carter. Tu le sais. Tu ne veux pas te l'avouer, mais tu le sais. Tu n'es contrôlé que par tes nerfs. La rage coule dans tes veines. C'est peut-être en partie à cause de moi. Ça te fait plaisir de me balancer à la figure que j'ai toujours été une mauvaise mère. Tu as frappé ta soeur sans le moindre remord et ce n'était pas la première fois. Tu ne peux pas lutter contre ce que tu es. Tu t'es raccroché à cette fille, Lyanna, parce qu'elle était l'opposée de toi. Parce que tu nous en voulais, à moi, à ton père, à Angela, et même au reste du monde, mais pas parce que tu l'aimais. Tu voulais te dire que tu étais comme elle, pas comme nous, mais tu te trompes.

ImpossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant